Les Cinq Légendes : les gardiens s’exposent à Paris
Le film Les Cinq Légendes, inspiré des livres de William Joyce, sort en salles le 28 novembre.
Du 14 novembre au 8 décembre 2012 la Galerie Arludik à Paris, expose, une première pour les Studios Dreamworks, le travail à la réalisation de ce superbe film d’animation.
Cette exposition destinée à un grand public présente ce travail, mystérieux pour les spectateurs de cinéma, qui mène à la magie sur grand écran.
Patrick Hanenberger, chef décorateur aux Studios Dreamworks, l’artiste qui a imaginé certains des dessins et supervisé l’ensemble de la production graphique du film nous a servi de guide, quelques heures avant l’inauguration.
L’homme est chaleureux et enthousiaste. Il a aussi le trac. La principale récompense qu’il attend, pour tout le travail fourni par lui et son équipe, c’est la reconnaissance du public.
Combien de temps pour réaliser un tel projet ?
Ce film a pris vraiment beaucoup de temps à réaliser. Habituellement, il y a trois phases principales : avant le développement il y a la pré-production, puis la production suit avec tout ce que cela comporte. Un film peut nécessiter beaucoup, beaucoup d’années dans son développement. D’abord il faut trouver une idée, écrire autour de cette idée, créer un concept et à partir de là commence l’aventure.
En parlant de concept vous avez évoqué la différence entre les personnages crées par William Joyce et ceux qui apparaissent à l’écran.
Oui et c’est justement à cela que sert cette exposition, vous faire découvrir tout le chemin parcouru, de la conception à la réalisation. Le partage de l’information et des tâches. L’évolution de l’histoire et des personnages dans le contexte du passage d’un livre à l’écran.
Et nous sommes heureux de partager cela avec le public, qui n’est pas habitué à voir ce qui se passe en coulisses.
L’exemple du Lapin de Pâques est parlant. L’allure guerrière qu’il affiche dans le long métrage, si elle était dans l’idée, était moins flagrante à l’origine… on est passé d’un gardien, défenseur de vertu un peu désuet à un personnage plus martial et actuel, une sorte de "ranger", un soldat, athlétique et bien armé. Plus fort, moins délicat, il est là moins pour raisonner qu’agir, même si…
C’est vrai que ces personnages, conçus avec douceur pour les enfants par le passé, ressemblent plus ici à des super-héros. C’est pour se rapprocher d’une nouvelle génération de spectateurs, et des modes multiples de consommation des images d’aujourd’hui ? Un jeu vidéo à la clef peut-être ?
Oh eh bien évidemment on espère que ces personnages séduiront plus d’une génération. Parce que chacun peut y trouver son compte. Et... à vrai dire, oui, bien entendu un jeu vidéo Les Cinq Légendes a été conçu. C’était un peu inévitable. Et cela nous ravit. Le projet était tout à fait propice à un jeu de combat. Et il sort en parallèle avec le film. Avec aux commandes, les gardiens, comme on peut s’y attendre.
Et ils vont pouvoir évoluer dans un univers largement augmenté, par rapport au long métrage, qui a nécessité de longues heures de recherches et des tas de croquis.
(NDR : sortie prévue le 23 novembre 2012. Développé par Torus Games et édité par D3 Publisher. Classé dans les jeux d’action et d’aventure, vous aurez la possibilité d’incarner Le Père Noël, Le Marchand de Sable, La Fée Des Dents, Le Lapin de Pâques et Jack Frost ainsi que de jouer en multijoueur avec 3 de vos amis ! Sur PlayStation 3, XBOX 360, Wii, Wii U, Nintendo 3DS et Nintendo DS.)
Je pense que les gens seront contents, poursuit Hanenberger fier de tout ce que le projet génère en développement, c’est un prolongement idéal du film. On peut se replonger à plusieurs joueurs dans l’univers que nous avons conçu et y vivre ses propres aventures. C’est chouette.
Et ça donne des idées, pour d’éventuelles suites... n’est-ce pas ?
Hey... qui sait ? sourit le charmant Patrick. Le fait est que nous avons eu tout le loisir de développer des concepts qu’on avait pas eu le temps d’exploiter dans le film, comme par exemple un magnifique vaisseau qui permet de voler. Il y a plein de choses... vous verrez, c’est fantastique.
C’est ça qui est agréable dans le fait de créer pour le multimédia. On a l’opportunité de développer à l’infini. Et de mettre dedans ce qu’on a pas eu l’occasion de mettre dans le film. C’est très motivant. C’est un processus complexe, qui prend du temps et pose un certain nombre de difficultés mais c’est fascinant. Quand tout est fini c’est vraiment gratifiant de voir le résultat.
Mais le plus important dans ce projet c’était les personnages. De les rendre cools et sympathiques. Abordables pour les enfants. Mes grand-parents m’ont parlé de ces personnages et leurs grand-parents leur parlaient eux-aussi de ces personnages depuis des tas d’années. Ce sont des sortes de modèles culturels qui traversent le temps, mais transportent toujours des valeurs très positives.
On a essayé de conserver l’aspect féérique qui les entourent, en s’adaptant à l’air du temps. On est dans un temps plus technologique et les gamins d’aujourd’hui jouent souvent à des jeux de guerre, où il est question de défense de territoires...
Pour le coup, c’est une relecture très intéressante et actuelle des histoires que mes parents et grand-parents m’ont raconté. et une redéfinition de ces personnages qui m’ont fait rêvé, enfant. Comme si eux aussi avaient grandi.
Oh, tant mieux et j’espère que c’est ce qui va plaire aux gens. C’était le but recherché. Donner un nouvel éclairage sur ces personnages. Les rendre un peu plus "fun". Aller plus loin que les stéréotypes. Donner un nouveau sens à "leurs missions". Ou plutôt leur redonner un sens. Les sortir de l’aspect un peu commercial dans lequel ils se sont faits enfermer depuis quelques décennies.
Notre Père Noël est plus proche de la légende européenne que de Santa Claus (et de Coca-cola). On a voulu un peu sortir de la culture populaire qui les a stigmatisé comme des produits, pour leur rendre leur côté un peu magique et légendaire des contes pour enfants.
En fait notre héros ressemble plus au Saint Nicolas allemand, avec son côté "je récompense les enfants sages, mais je veille..." (ses acolytes sont des yétis, un peu effrayants, à l’instar du père fouettard). Il a plus l’air d’un cosaque avec ses sabres, qu’un représentant en jouets.
Une inspiration des plus personnelles... comment avait vous mixé justement votre inspiration et celle de l’auteur des livres à a base du film, William Joyce ?
Et bien ça s’est fait le plus naturellement du monde. Nous avons travaillé ensemble au début du projet, puis les choses ont suivi leur cours. Nous sommes restés fidèles autant que possible à l’esprit des histoires de William Joyce, puis nous avons travaillé au concept cinématographique.
Donner au décor un aspect assez réaliste pour y faire évoluer, des enfants dans leur quotidien et y amener nos personnages avec toute la magie qui les caractérise.
C’est toute une équipe qui a travaillé à tous les aspects techniques et artistiques, pour transposer tout cela à l’écran. Vous pouvez voir ici l’évolution des décors et des personnages. Du concept initial à la réalisation.
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