Gondola : La critique

 Date de sortie : 24/07/2024
 Titre original : Gondola
 Durée du film : 1 h 22
 Réalisateur : Veit Helmer
 Scénariste : Veit Helmer
 Interprètes : Mathilde Irrmann, Nino Soselia, Niara Chichinadze, Zviad Papuashvili

Gondola est un très bon film, vraiment atypique qui fait souffler un grand vent de fraîcheur et de poésie, tout en entraînant le spectateur très loin de ce qu’il a l’habitude de voir.

Le scénario du réalisateur Veit Helmer tourne autour de deux jeunes femmes travaillant dans un téléphérique permettant de relier un petit village au reste de la vallée. À force de se croiser toutes les demi-heures à mi-chemin, elles vont progressivement devenir amies et se rapprocher.

Le film de Veit Helmer fait le choix osé d’être muet. En effet, les personnages rient, bougent et se comportent normalement, mais ne parlent jamais. Ce qui rend le film compréhensible par tous, notamment grâce à la qualité d’interprétation des deux personnages principaux qui sont formidablement interprétés par Mathilde Irrmann et par Nino Soselia.

Les deux comédiennes sont impeccables en jeunes femmes, l’une retournant dans son village après l’avoir quitté depuis un moment, et la seconde rêvant d’un avenir différent. Les comédiennes ont une très belle alchimie entre elles et leurs moments croisés créés une suspension du temps formidablement mise en scène. Et Zviad Papuashvili est impeccable en responsable du téléphérique pas toujours sympathique.

Le long métrage passe à toute allure. Malgré son résumé semblant léger, il est non seulement intrigant, mais de plus en plus envoûtant. En effet, les deux jeunes femmes rivalisent d’imagination pour se faire signe. Ce qui permet d’obtenir des passages très rafraîchissants, souvent très drôles, de temps en temps à la limite du burlesque, et d’une grande imagination.

La poésie est aussi importante et très présente dans l’œuvre. Et le passage final est vraiment merveilleux. Ce sont d’ailleurs des habitants locaux qui ont joué le jeu et se sont coulés avec plaisir dans la peau des figurants.

On se laisse ainsi embarquer au gré de ces nacelles qui traversent le ciel. On se retrouve alors vraiment dans une autre dimension, qui nous coupe complètement du monde et de son actualité. Cela fait donc un bien fou et cela réchauffe le cœur.

Sans compter que les images sont magnifiques et que la superbe photographie de Goga Devdariani capte parfaitement le ballet aérien, filmé de tout côté, de ces deux nacelles qui se croisent de nombreuses fois au bruit du frottement des roues contre le câble en acier.

Le travail du son est d’ailleurs remarquable. Ce qui permet de ressentir avec encore plus d’acuité ce qui se déroule dans le long métrage et de s’immerger facilement au cœur de cette histoire d’une grande délicatesse.

La musique de Sóley Stefánsdóttir et de Malcom Arison est aussi excellente. En effet, elle compense parfaitement le manque de texte, apporte de l’emphase, et renforce la joie que l’on a de découvrir des séquences toute plus inventives les unes que les autres.

C’est donc devant un petit bijou que l’on se trouve. Une magnifique histoire d’amitié et d’amour qui prend le temps de se balancer accrochée à un câble traversant le ciel et suspendue au-dessus de paysages géorgiens absolument magnifiques.

De plus, le charme des nacelles est très grand et le récit, se situant à la fin du siècle précédent, transporte clairement dans une autre dimension. Sans compter que l’on n’est pas gêné par le fait que l’œuvre ne s’éloigne jamais des cabines, tant ces dernières se révèlent être immenses grâce à l’imagination sans limite des femmes qui se trouvent dedans et qui communiquent l’une avec l’autre d’une manière singulière.

Gondola est un film magnifique qui est une superbe histoire d’amitié et d’amour portée par deux formidables comédiennes ne se laissant pas arrêter par les parois des cabines dans lesquelles elles voyagent. Aussi, n’hésitez pas à vous pencher sur cette proposition cinématographique originale extrêmement touchante, drôle et qui possède un cœur immense.

Remarquable et enthousiasmant.

Dans les montagnes de Géorgie, un téléphérique relie un village à une petite ville dans la vallée. Deux jeunes femmes, Iva et Nino, y sont employées et leurs cabines se croisent une fois toutes les demi-heures, ce qui leur occasionne à chaque fois un moment de bonheur et de fête.

 Photographie : Goga Devdariani
 Montage : Iordanis Karaisaridis, Moritz Geiser
 Musique : Sóley Stefánsdóttir, Malcom Arison
 Décors : Bacho Makharadze
 Producteurs : Tsiako Abesadze, Veit Helmer, Noshre Chkhaidze pour Veit Helmer Filmproduktion, Natura Film, Saarländischer Rundfunk (SR), Westdeutscher Rundfunk (WDR), Bayerischer Rundfunk (BR), Sky
 Distributeur : Destiny Films

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