Ripley : Critique de la mini-série Netflix

Date : 04 / 04 / 2024 à 11h00
Sources :

Unification


RIPLEY

- Date de diffusion : 04/04/2024
- Plateforme de diffusion : Netflix
- Épisodes : 1.01 à 1.08
- Réalisateur : Steven Zaillian
- Scénariste : Steven Zaillian d’après l’œuvre de Patricia Highsmith
- Interprètes : Andrew Scott, Johnny Flynn, Dakota Fanning, Eliot Sumner, Maurizio Lombardi, Margherita Buy, John Malkovich, Francesca Romana Bergamo

LA CRITIQUE

Ripley est une très bonne mini-série, en 8 épisodes de une heure, adaptant Le Talentueux Mr Ripley, premier tome de la pentalogie de Patricia Highsmith tournant autour d’un escroc amoral n’hésitant pas à tuer.

Le scénario du réalisateur Steven Zaillian tourne autour d’un escroc new-yorkais qui va être mandaté par un riche milliardaire pour lui ramener son fils vivant en Italie. Ce dernier va alors découvrir une vie de luxe qu’il va avoir envie de faire sienne, par n’importe quels moyens.

La narration est très fidèle à l’œuvre de papier. Seule la fin diffère afin, aussi bien de mettre un terme à la mini-série, que de permettre de rebondir dessus afin d’adapter, dans de nouvelles saisons, la suite des aventures de cet homme pas vraiment fréquentable.

Les épisodes se déroulent en grande partie dans différentes villes italiennes, ce qui apporte un cachet certain à l’œuvre. D’autant que la reconstitution des années 60 est très bien faite et que l’on a vraiment l’impression de se trouver happé dans une autre époque. Un siècle différent permettant aux malversations du personnage de se déployer, ce qui serait impossible à l’heure actuelle.

Steven Zaillian avait comme vision de l’œuvre de Patricia Highsmith un polar très noir se déclinant en noir et blanc. C’est donc le choix qu’il a fait pour sa série, s’appuyant sur une très belle photographie pour proposer son œuvre.

Si les premiers épisodes sont un peu longs à se mettre en place, et que le noir et blanc fait parfois regretter la couleur pour apprécier au mieux les lieux magnifiques dans lesquels se déroule l’intrigue, on rentre progressivement de plus en plus au cœur de l’histoire et la fascination du personnage se fait de plus en plus grande.

En effet, en 1955, l’année où est sorti l’œuvre, ce type de personnage, anti-héros d’un roman, policier, n’était absolument pas courant. Le succès du livre, et de ces suites, est, notamment, lié au fait que, malgré ses agissements, on éprouve régulièrement une certaine sympathie pour un personnage qui de parfois maladroit devient de plus en plus aguerri.

En effet, le personnage est extrêmement intelligent et réussi à avoir un ou deux coups d’avance sur les plans qu’il met en place. Ainsi, malgré les situations imprévues et souvent extrêmes devant lesquelles il se trouve, il réussit à réagir parfaitement, et, avec un peu de chance, il est capable de mener à bien ses plans.

L’intérêt de la série monte donc progressivement et on prend beaucoup de plaisir à découvrir quelles nouvelles péripéties vont arriver au personnage et comment il va se tirer de bien mauvais pas. Alors qu’il n’est pas un adepte convaincu de l’assassinat comme solution de recours.

De par sa nature ambiguë et fascinante, il n’est pas étonnant que Ripley ait été adapté dans un certain nombre de films. Il est donc vraiment plaisant de voir ses aventures se déployer finalement au cœur d’épisodes prenant le temps de le mettre en avant et de montrer toutes les subtilités du personnage.

Il est parfaitement interprété par Andrew Scott qui est particulièrement troublant. La palette de ses émotions s’étend au fil des épisodes et rend progressivement le personnage moins irritant. Johnny Flynn est impeccable en homme riche vivant sa vie sans se poser de questions. Dakota Fanning est formidable dans le rôle de sa petite-amie. Eliot Sumner est superbe en jeune homme riche et oisif. Et Maurizio Lombardi est très bon en inspecteur enquêtant sur un mystérieux décès.

Il faut saluer la grande qualité du travail sur le son qui est extrêmement bien fait. La composition est aussi plaisante et accompagne bien les péripéties d’un personnage qui est régulièrement rattrapé par la réalité.

Les différents lieux où se passe l’intrigue sont tous plus intéressants les uns que les autres. Le travail fait sur les décors et le choix soigneux des accessoires renforcent cette impression de s’immerger en plein cœur du siècle précédent. D’autant que les effets spéciaux font vraiment imaginer facilement ce retour en arrière, alors que les villes choisies paraissent figées dans un passé qui n’existe plus.

Le parallélisme avec l’artiste criminel Caravage est aussi très bien fait. Le personnage principal est fasciné par ses œuvres et par la vie du peintre qui trouve un surprenant écho avec son existence même. Le travail sur l’ombre et la lumière, caractérisant les œuvres de l’artiste, a son importance dans l’histoire. D’autant que le noir et blanc se marie bien avec cette mise en valeur de la dichotomie d’un personnage possédant une obscurité interne.

Ripley est une très bonne série qui prend son temps dans les premiers épisodes et devient de plus en plus addictive. L’histoire mettant en valeur ce personnage atypique est très intéressante et les diversions qu’elle offre par rapport à l’œuvre de papier sont bien trouvées. La mise en scène et le soin porté au visuel et au son, l’atmosphère intense qui règne sur les épisodes et l’interprétation remarquable des personnages permettent d’obtenir un polar très noir. D’autant que le thriller joue aussi avec la perception des spectateurs, tiraillés entre l’envie de voir le criminel arrêté et la fascination éprouvée devant le brio déployé par celui-ci pour se tirer de situations parfois inextricables.

Noir et captivant.

SYNOPSIS

Tom Ripley, un escroc new-yorkais qui tire le diable par la queue au début des années 60, est engagé par un homme richissime qui l’envoie en Italie pour tenter de convaincre son fils bohème de rentrer à la maison. En acceptant cette mission, Tom met le doigt dans un engrenage complexe qui va le mener au mensonge, à la fraude et au meurtre.

Série adaptée des cinq romans de Patricia Highsmith mettant en scène le personnage de Tom Ripley.

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