Japan Expo 2023 : Tsukasa Hôjô, aux origines de Cat’s Eye et City Hunter
Tsukasa Hôjô est venu à Japan Expo où il nous en a dits plus sur l’origine de sa vocation et de City Hunter.
Le mangaka n’était pas un fervent lecteur de manga, mais il dévorait les romans et les films. Il n’avait aucun plan de carrière. Il a participé un jour au prix Tezuka afin de financer ses activités. Il avait besoin d’argent et le premier prix était d’un million de yens. Même s’il n’y croyait pas vraiment, il a décidé de participer et il a gagné. Il ne comptait vraiment pas se lancer professionnellement dans ce domaine, mais le prix avait été mis en place pour rechercher un mangaka. L’éditeur a donc insisté. Cependant, Tsukasa Hôjô a maintenu sa volonté et lui a dit Non.
Il a donc continué ses études avec un emploi du temps bien plein : participation à un film d’animation, à un fanzine, dessiner quelques nouvelles en manga, rendre un mémoire et bien sûr réviser ses examens. Il était tellement occupé qu’à la fin de son cursus, il n’a pas trouvé de travail ce qui a fait la joie de son éditeur qui a enfin pu le recruter.
Il ne pensait pas y arriver, mais l’occasion ne se présentant pas pour tout le monde, il a décidé de faire de son mieux d’autant plus que cela lui donnait la possibilité d’aller à Tokyo qui était un de ses rêves d’adolescent.
En 1981, le mangaka a lancé sa première série : Cat’s Eye. Il est parti sur le concept d’une héroïne voleuse ayant un petit ami policier. Puis, il a décidé de rajouter deux sœurs à la voleuse. Pendant qu’il dessinait cette série, il a publié trois one shot : X, Y et Z qui étaient les prémices de son futur succès City Hunter.
City Hunter a peu à peu changé de ton au fil du temps. C’est passé d’histoires très sombres à de l’humour déjanté. Tsukasa Hôjô a, au début, du faire avec les goûts de son éditeur, fan de polar. Il ne pouvait pas laisser son imagination réellement s’exprimer, car son but était de faire une parodie de polar. Les indications qu’on lui imposait ne lui convenaient pas. Apparemment, aux lecteurs non plus, car les débuts de la série ont été rudes, elle ne décollait pas. Il a donc pu imposer sa vision par la suite. Pour cela, il a dessiné un chapitre où Kaori emménage chez Ryo. Ce qui a marqué le début du succès de City Hunter.
Le début de chaque histoire est clairement défini puis au fur et à mesure des chapitres, l’histoire s’éloigne un peu de ce qui était prévu. Dessiner des séries impose un rythme hebdomadaire, le mangaka appréciait dessiner des petits one-shot bien structuré avec un autre rythme de travail qui lui permettait de s’exprimer différemment.
La rédaction de Jump a annoncé très abruptement la fin de City Hunter. Le Mangaka s’était promis d’y revenir. Il le fit quelques années après avec Angel Heart. Ce manga ne constitue pas une suite de City Hunter, mais une histoire dans une réalité alternative. Entre les deux séries, le monde avait beaucoup changé notamment avec l’utilisation constante du téléphone portable. Une suite directe était difficile à faire. Le mangaka a donc choisi de faire lui-même une sorte de remake de son œuvre.
Tsukasa Hôjô est toujours étonné de voir autant de monde s’intéresser à ses mangas des années 80.
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