Gaslit : La critique de la série Starzplay
GASLIT
Date de début de diffusion : 24/04/2022
Plateformes de diffusion : Starzplay
Épisode : 1.01 à 1.08
Réalisateur : Matt Ross
Scénaristes : Robbie Pickering, Amelia Gray, Alberto Roldán,
Anayat Fakhraie, Sofya Levitsky-Weitz, Max Maduka
Interprètes : Julia Roberts, Sean Penn, Joel Edgerton, Dan Stevens, Betty Gilpin Shea Whigham et Darby Camp
LA CRITIQUE
L’incroyable affaire du Watergate, entre réalité et fiction.
Ce n’est pas parce qu’elle parle beaucoup que Martha Mitchell bavarde sans réfléchir. Elle est Républicaine comme son procureur général de mari, John Mitchell (Sean Penn, méconnaissable en sexagénaire au goitre monstrueux). Lui est au service du puissant Richard Nixon, quand elle, ne sert que son amour pour son mari et une certaine idée qu’elle se fait de la vie politique. Là est le début des emmerdes. John Dean, jeune avocat ambitieux, beau gosse sans scrupules, travaille à la Maison Blanche, comme second couteau des hommes du Président. Martha Mitchell est pyromane professionnelle, John Dean pompier débutant, mais le juste, ce n’est pas lui. Grâce à eux deux, les dessous de l’affaire du Watergate et la déflagration qui s’ensuit, nous sont dévoilées. Parallèlement, Frank Wills, un jeune noir, gardien d’immeuble à peine embauché, alerte un soir la police et devient un « héros malgré lui » pour les Démocrates.
Les travers des Républicains des années 70 apparaissent au grand jour. Opérations (pas si) secrètes, hommes liges aux ordres du parti, hommes fusibles, illuminés racistes et violents, manipulations réussies et ratées, complots, séquestrations, tout y passe. Question basses œuvres et côté obscur de la Force, on est servis. Les hommes politiques sont étrillés. Les épisodes racontent tambour battant le fiasco total d’une opération d’espionnage et la descente aux enfers dans le camp Républicain. Seul le dernier chapitre de la série semble s’essouffler, tâtonner et chercher sa conclusion.
Avec Gaslit, on redécouvre avec bonheur la valeur ou le poids d’un coup de téléphone, et avec horreur la misogynie des années 70. Deux femmes font de l’ombre aux mâles dominants. Julia Roberts est impressionnante en Martha Mitchell à la prestance d’une Jane Fonda au même âge. Elle se mêle de politique dans les médias et révèle l’envers du décor. Mo Dean (enivrante Betty Gilpin) pense plus vite et plus loin que son mari à qui elle sert de colonne vertébrale. S’opposer au système demande une force surhumaine, négocier avec lui reste un jeu avec le diable.
Gaslit n’est pas House of Cards. Nixon est partout, mais jamais incarné. On est dans la vie de gens plus ou moins ordinaires emportés par l’Histoire qui finira par les oublier. Les personnages ont des sentiments authentiques et sont plus que des calculateurs sans âme. On croit certains plus forts qu’ils ne sont. Et d’autres sont plus vils qu’on ne croit.
Jusqu’où ira Martha Mitchell ? John Dean passera-t-il entre les gouttes ? Qui va payer le prix du scandale ?
Gaslit, avec maitrise, nous entraine dans les coulisses de la politique, explore l’alchimie des jeunes et des vieux couples et nous montre ce qu’était l’Amérique en 1970. Bravo.
SYNOPSIS
“Gaslit” est une vision moderne du Watergate qui se concentre sur les histoires méconnues et les personnages oubliés du scandale – des subordonnés opportunistes et maladroits de Nixon, aux fanatiques dérangés qui ont aidé et encouragé les crimes, aux tragiques lanceurs d’alerte qui ont finalement fait s’effondrer toute l’entreprise corrompue.
BANDE ANNONCE
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