Quand Hitler s’empara du lapin rose : La review du film Canal+
Quand Hitler s’empara du lapin rose est un très beau film qui est l’adaptation du roman autobiographique de Judith Kerr racontant l’exil qu’elle a vécu lorsqu’elle avait neuf ans.
Le scénario de Caroline Link et d’Anna Brüggemann débute en 1933, juste avant l’accession d’Adolf Hitler au pouvoir en Allemagne. Les membres d’une famille juive, dont le père célèbre critique est très acerbe contre le politicien, décide alors de s’exiler en Suisse, avant d’aller en France, puis de s’installer en Angleterre. La jeune fille va alors raconter son histoire et montrer aux spectateurs les années qu’elle a vécu, à hauteur d’enfant.
En effet, le film de Caroline Link se déroule toujours au niveau du personnage principal, la fille cadette de cette famille. C’est donc à travers ses yeux que la plupart des événements sont montrés. Bien que quelques passages présentés par d’autres personnages permettent de comprendre d’autres éléments auxquels les protagonistes sont confrontés.
Sorti en 2019, le long métrage s’adresse à un public jeunesse, tout en étant passionnant à suivre pour un adulte. D’autant que l’on peut découvrir d’une autre façon la montée au pouvoir d’Adolf Hitler en 1933, son acharnement croissant contre les Juifs, qu’il enferme déjà dans des camps, entraînant le suicide de beaucoup, et les prémices de la future guerre à venir.
La mise en scène est très bonne. Elle s’appuie sur une superbe reconstitution des années 30, aussi bien en Allemagne, qu’en Suisse et qu’en France. Un très beau travail sur les décors par Susann Bieling et sur les costumes par Barbara Grupp a été fait. On a donc vraiment l’impression de se retrouver projeté des décennies en arrière. Le récit permet d’ailleurs de prendre conscience d’un certain nombre d’éléments qui étaient courant dans la vie du passé, notamment la différence d’éducation entre les filles et les garçons. De plus, les très beaux paysages naturels, principalement ceux de la Suisse, apportent de temps en temps une certaine légèreté, que le manque de ressources croissant de la famille atténue progressivement.
La très belle photographie de Bella Halben et la délicate musique de Volker Bertelmann adoucit une œuvre souvent tendre et drôle, mais derrière laquelle ce traumatisme de quitter son pays revient régulièrement par le biais de ce lapin rose, une peluche adorée, que l’enfant a dû laisser derrière elle.
L’interprétation est très bonne. Riva Krymalowski est formidable dans le rôle-titre de la jeune fille de la famille. Carla Juri est très bonne dans celui de sa mère. Et Oliver Masucci impeccable dans celui de son père. Quant à Marinus Hohmann, il est superbe en frère aîné.
Quand Hitler s’empara du lapin rose est un très bon film et une belle adaptation d’une œuvre jeunesse primée et traduite dans le monde entier. Avec une histoire pleine de force et de chaleur, une mise en scène très belle, un remarquable travail sur les décors et les costumes et de grands acteurs, il ne faut réellement pas passer à côté de ce long métrage permettant de se remémorer un passé pas si lointain que cela et de montrer que la famille peut être plus forte que tout.
Touchant et puissant.
SYNOPSIS
Ce drame familial historique raconte un pan de la vie d’une petite fille juive allemande, dont l’existence heureuse et insouciante est bouleversée par la montée au pouvoir d’Hitler à Berlin en 1933. Âgée de 9 ans, intuitive et sensible, elle pressent la catastrophe à venir en se réfugiant dans son univers d’enfant. Lorsqu’elle doit partir à l’étranger rejoindre secrètement son père, auteur de théâtre inscrit sur la liste noire, elle comprend que sa vie ne sera plus jamais la même. Lors de son périple, elle apprend l’exil et la perte de ses racines. En adaptant le roman pour enfants à succès, semi-autobiographique, de Judith Kerr, la cinéaste oscarisée Caroline Link signe un film émouvant sur la famille et l’enfance.
BANDE ANNONCE
FICHE TECHNIQUE
Durée du film : 1 h 59
Titre original : Als Hitler das rosa Kaninchen stahl
Date de sortie : 14/01/2021
Réalisateur : Caroline Link
Scénariste : Caroline Link, Anna Brüggemann d’après l’œuvre de Judith Kerr
Interprètes : Riva Krymalowski, Marinus Hohmann, Oliver Masucci, Carla Juri, Justus von Dohnányi, Ursula Werner, André Szymanski, Anne Schäfer
Photographie : Bella Halben
Montage : Patricia Rommel
Musique : Volker Bertelmann
Costumes : Barbara Grupp
Décors : Susann Bieling
Producteur : Jochen Laube, Fabian Maubach, Clementina Hegewisch pour Sommerhaus Filmproduktion GmbH
Distributeur : Canal+
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