Festival de Gérardmer 2018 : Le palmarès
La 25ème édition du festival de Gérardmer vient de s’achever. Elle présentait 10 longs métrages et 5 courts métrages en compétition, ainsi que de nombreux films hors compétition dont un hommage au réalisateur Alex de la Iglesia, l’invité d’honneur de cet évènement.
Une tendance à la longueur s’est détachée d’une majorité d’œuvres présentées. Bien traitées dans certains longs métrages, ces pertes de rythme ont rendu d’autres moins agréables à découvrir.
La compétition était assez homogène, ne présentant aucun mauvais film. Mais si certains d’entre eux m’ont beaucoup touché comme le magnifique Le secret des Marrowbone, le poétique Les bonnes manières ou le très touchant Chasseuse de géants, aucun n’était mauvais, même le très inégal Housewife.
L’humour était présent, notamment avec l’animé Mutafukaz, le caustique Tragedy Girls et le survivaliste zombie Les affamés.
Les films français ont mis à l’honneur des femmes fortes comme dans Ghostland ou Revenge. Alors que le contemplatif The Lodgers offre une photographie vraiment superbe.
Gérardmer est un festival niché dans une petite ville au bord d’un très beau lac et centre de sport d’hiver. Les projections avaient lieu dans 4 sites différents permettant de parcourir les rues plaisantes de la ville, ce qui nécessite quand même plus d’une dizaine de kilomètres de marche par jour si on voit 5 ou 6 films quotidiens sur plusieurs sites.
La ville se prête avec joie à cet évènement annuel. On retrouve en effet de nombreuses devantures et lieux se parant d’éléments de genre pour se mettre au diapason du festival. Ainsi un troquet au bord su lac permet à ses clients d’entrer à travers le masque géant du tueur de Scream, film d’honneur de cette édition, Grand Prix des Grands Prix. Les façades arborent des créatures fantastiques, et un diable peut être aperçu à l’arrière d’une camionnette circulant dans la cité. Une radio locale dédiée au festival peut même être entendue dans les rues.
Cet évènement fait appel à un très grand nombre de volontaires. Ces derniers sont vraiment sympathiques et d’égale humeur, permettant d’assister sans heurt à des projections prises d’assaut par les festivaliers.
En effet, les séances étaient quasiment toujours complètes, soient pratiquement 1800 places occupées toutes les deux heures en moyenne, de 9 heures à minuit. De nombreuses personnes ne pouvaient d’ailleurs assister à certaines séances Même les horaires nocturnes avaient leurs aficionados qui n’hésitaient pas à faire une nuit blanche pour se faire plaisir devant des œuvres de genre projetées dans la plus grande salle d’une contenance de 700 spectateurs.
Le seul bémol à apporter à cette ambiance festivalière vient d’un public pas toujours correct, utilisant régulièrement son smartphone pendant les séances pour twitter ou envoyer des sms. Une attitude assez désagréable alors qu’il était demandé à tous d’étendre son téléphone avant la projection. Une extinction uniquement respectée lorsque la surveillance a été accrue pour la projection de Ghostland.
C’est un comportement déplacé que je n’avais jamais expérimenté précédemment dans les nombreux festivals de genre que je fréquente depuis une quinzaine d’années et qui est irritant lorsqu’à chaque séance, on doit demander à son voisin de vraiment arrêter de regarder son écran lumineux.
Cette cinquième, et dernière journée, s’est achevée sur le palmarès qui a vu la consécration de Ghostland qui a reçu 3 prix et a vraiment marqué les esprits. Les jeunes ont plébiscité Mutafukaz, dont l’excellente bande originale a aussi été primée fort justement. Le très beau Les bonnes manières a aussi été primé deux fois et partage son prix du jury avec Les affamés que je trouve inégal.
Il me semble un peu injuste que le magnifique Le secret des Marrowbone et le vraiment intéressant Chasseuse de géants aient été oublié.
Ghostland sort en salle le 14 mars 2018, Les bonnes manières le 21 mars 2018, Mutafukaz le 23 mai 2018 et Les affamés le 27 juin 2018.
La programmation des longs métrages en compétition de Gérardmer et le documentaire 78/52 seront visibles à la Cinémathèque française de Paris du 7 au 11 février 2018.
Vous pouvez retrouver le palmarès ci-dessous.
Le jury de la compétition des longs métrages était présidé par Mathieu Kassovitz et avait pour membres : Aïssa Maïga, Suzanne Clément, Judith Chemla, Finnegan Oldfield, David Belle, Olivier Mégaton, Nicolas Boukhrief et Pascale Arbillot.
- Grand Prix (soutenu par la Région Grand Est) : Ghostland de Pascal Laugier (France & Canada)
- Prix du Jury Long métrage : ex-æquo Les affamés de Robin Aubert (Canada) et Les bonnes manières de Juliana Rojas & Marco Dutra (Brésil & France)
- Meilleure musique originale (soutenu par la Sacem) : The Toxic Avenger & Guillaume Houzé pour Mutafukaz de Shôjirô Nishimi & Guillaume « Run » Renard (France & Japon)
- Prix du public (soutenu par la Ville de Gérardmer) : Ghostland de Pascal Laugier (France & Canada)
- Prix de la critique (décerné par le Jury de la Critique composé de 5 journalistes) : Les bonnes manières de Juliana Rojas & Marco Dutra (Brésil & France)
- Prix du Jury Syfy (composé de 5 influenceurs et youtubeurs passionnés par le genre) : Ghostland de Pascal Laugier (France & Canada)
- Prix du jury jeunes de la Région Grand Est Mutafukaz de Shôjirô Nishimi & Guillaume « Run » Renard (France & Japon)
Le jury était constitué des présidents Hélène Cattet & Bruno Forzani, et des membres Grégory Fitoussi, Julia Roy, Deborah Elina, Alexandre O. Philippe.
- Prix du Jury Court Métrage : Et le diable rit avec moi de Rémy Barbe (France)
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