Utopiales 2017 : Le samedi 4 novembre
Cette quatrième journée du Festival a vu ce dernier se remplir complètement, arrivant aux limites d’accueil des lieux. Les salles de projection ont elles aussi été saturées complètement par un public cinéphile venu découvrir les derniers films en compétition, les séances spéciales et celles de la rétrospective.
En fin de journée, une cérémonie de remise des prix a permis de primer livres, jeux et films. Vous pouvez découvrir ci-dessous le palmarès avec quelques commentaires sur les films gagnants, car j’ai pu assister à l’intégralité des projections des œuvres en compétition, courts et longs métrages.
Le festival, cette année, c’est 75 bénévoles et 160 conférences. Le thème des Utopiales 2018 a d’ailleurs été annoncé est sera corps.
Vous pouvez trouver ci-dessous un avis rapide sur les longs et courts métrages que j’ai visionné.
Un grand merci à Emmanuelle Teysseron pour les belles photos qu’elle m’a fait.
CÉRÉMONIE DE REMISE DES PRIX
Prix extraordinaire des Utopiales est remis à Pierre Bordage.
Ce prix récompense un artiste qui a marqué la science-fiction.
Le Prix Utopiales Européen est remis à Rui Zink pour L’installation de la peur aux éditions Agullo.
Le jury 2017 est composé de : Lloyd Chery (Président du jury), Adeline Boizieau (La Chevrolière), Benjamin Bourdon (Paris), Hervé Salaün (Nantes) et Cynthia Salmon (Belgique).
Ce prix est doté de 2 000 euros.
Prix Utopiales Européen Jeunesse est remis à Taï-Marc Le Thanh pour Le Jardin des Épitaphes, T1 : Celui qui est resté debout aux éditions Didier Jeunesse.
Sept jeunes de la région nantaise, âgés de 13 à 16 ans, composent le jury officiel : Iréné Brasseur, Louis Espi, Anaïs Gervais, Ruffine Kitenge, Stellenn Le Moine, Alban Mentzer et Garance Tulli-Houzet.
Ce prix est doté de 2 000 euros.
Prix du meilleur album de SF 2015 est remis à Gipi pour La Terre des Fils aux éditions Futuropolis.
En partenariat avec Les Utopiales, la Bibliothèque municipale de Nantes a renouvelé un club de lecteurs de BD de science-fiction pour les amateurs de bulles.
C’est ce club de lecteurs qui a pour mission de décerner le Prix du meilleur album de science-fiction. Il tient compte des critères suivants : qualité du dessin, originalité du scénario et composition générale de l’œuvre. Ce jury est présidé par Arnaud Boutle, lauréat du Prix du meilleur album BD aux Utopiales 2016 pour Nefer, aux Éditions Delcourt.
Prix du meilleur scénario de jeux de rôle est remis à Tristan Verot pour le scénario La main ouverte pour le jeu Delta Green dans l’univers de L’Appel de Cthulhu.
Prix du meilleur jeu vidéo (Game Jam) est remis à Rémi Gourrierec, Michel Belleperche, Raphaël Beuchot et Louis Godart pour Canola Wars
Il est possible de créer des jeux vidéo en 48h, et la Game jam des Utopiales est une nouvelle fois l’occasion de le prouver !
Les 20, 21 et 22 octobre sur 48h, des concepteurs de jeux vidéo, professionnels ou amateurs, se sont rassemblés pour produire des jeux qui seront présentés par leurs concepteurs pendant le festival. Le public peut tester les jeux réalisés cette année, ainsi que les meilleurs jeux des éditions précédentes.
Prix de la nouvelle Joël-Champetier (prix hébergé par Les Utopiales) est remis à Feldrik Rivat pour la nouvelle Le Contrat Antonov-201
Premier prix décerné en hommage au journaliste décédé Joël-Champetier, rédacteur en chef de la revue Solaris, le gagnant se voit offrir un prix de 1 000 euros et la publication de sa nouvelle dans la revue.
Cette année, c’est 190 textes reçus, avec la possibilité d’aller jusqu’à 10 500 mots. Plus du quart des textes envoyés étaient de la science-fiction avec parfois un mélange des genres.
Prix Julia Verlanger (prix hébergé par Les Utopiales) est remis à Becky Chambers pour la nouvelle Voyageurs, L’Espace d’un an (T1) et Librations (T2)
Le prix Julia Verlanger récompense chaque année aux Utopiales un roman fantastique ou de science-fiction dans la lignée des romans de l’autrice Julia Verlanger. Doté, le prix fut fondé par son époux Jean-Pierre Verlanger à sa mémoire.
Réunissant un jury d’écrivains et de spécialistes de la littérature de l’Imaginaire, il est piloté par la Fondation de France.
Avec : Sara Doke, Claude Ecken, François Manson
Prix du jury de la compétition internationale du long métrage est remis à Dmytri Kiselev et Klim Shipenko pour Salyut 7
Jury 2017 : Régine Abadia (Réalisatrice), Serge Bromberg (Réalisateur, Producteur), Loïc Dury (Compositeur, DJ) et Jean-Marc Rochette (Dessinateur).
Remarque : Salyut 7 est clairement un excellent film russe présentant une histoire vraie dont l’espace à le secret. J’espère que le film sortira en salle, car il n’a rien à envier à Apollo 13 ou Gravity.
Mention spéciale du jury de la compétition internationale du long métrage est remis à Xavier Gens pour Cold Skin
Remarque : Cold Skin est un film que j’apprécie vraiment, et je suis ravie de son prix. Une image léchée, une histoire anxiogène et des créatures marine très bien réalisées.
* Prix du public de la compétition internationale du long métrage est remis à Dmytri Kiselev et Klim Shipenko pour Salyut 7
Remarque : Le public a eu le même engouement que moi sur ce très bon film qui nous emmène dans l’espace.
Prix du jury de la compétition internationale du court métrage est remis ex-æquo à Florian Brauch, Matthieu Pujol, Kim Tailhades, Yohan Thireau et Romain Thirion pour Hybrids et Daniel Moshel pour Metube 2 : August sings Carmina Burana
Jury 2017 : Angel Sala (Directeur du festival de Sitges), Pacôme Thiellement (Écrivain, Essayiste), Julien Sévéon (Historien, journaliste), Jérôme Vidal (Producteur).
Remarque : Hybrids est un très beau court métrage d’animation de fin d’études présentant toute une galerie d’animaux marins ayant été hybridés avec des pièces métalliques. Metube 2 : August sings Carmina Burana est un très bon court musical qui a une idée parfaitement mise en scène.
Prix du public de la compétition internationale du court métrage est remis à Olga Osorio pour Einstein-Rosen
Remarque : Un court très drôle présentant d’une façon originale un trou de ver spatio-temporel.
Prix Canal + de la compétition internationale du court métrage est remis à Ismet Kurtulus pour The Last Schnitzel
Remarque : Un court très drôle sur la demande culinaire particulière d’un président de la Turquie alors que la planète Terre s’auto-détruit. Le film a été censuré en Turquie.
COURT MÉTRAGE SESSION 4
Cette quatrième session de court métrage était très bonne, à l’image d’une sélection particulièrement relevée cette année et ne présentant aucun mauvais film.
It’s All in Your Head Greg Jeffs - Canada || 2016 || 6’
Enfant, qui n’a jamais eu peur au lit de voir surgir un monstre, surtout un soir d’orage ?
Avis : Un court sympathique présentant une histoire classique sous un autre angle.
Caronte Luis Tinoco - Espagne || 2017 || 15’
Debbie doit faire la part des choses entre sa vie de famille et le combat qui l’attend, dans une autre galaxie…
Avis : Un très bon court parlant de la mort et de la volonté à travers deux histoires différentes qui se rejoignent.
The Meltdown Connor Kerrigan - États-Unis || 2016 || 13’
Un physicien atomiste un peu trop sarcastique se retrouve dans une situation quelque peu embarrassante…
Avis : Un court métrage d’animation amusant sur ses actes que l’on doit assumer jusqu’au bout.
Hybrids Florian Brauch, Matthieu Pujol, Kim Tailhades, Yohan Thireau, Romain Thirion - France || 2017 || 6’
Est-ce le monde marin, de demain ?
Avis : Un très beau court métrage d’animation de fin d’études montrant une évolution de la faune marine s’hybridant avec des déchets humains, à l’image de ces sympathiques crabes aux dos composés d’une capsule métallique de boisson.
The Boogeys Sanjay François Sharma - Canada || 2017 || 20’
Dans un futur où la terre est dominée par des Aliens et réduite à un ghetto, un flic fatigué poursuit sa mission.
Avis : Un court un peu long et pas des plus intéressant, malgré sa thématique particulière.
Voyagers
Collectif - France || 2017 || 7’30
Un chasseur indigène, un tigre, un astronaute et son poisson rouge, en lévitation dans l’espace. Mais qui court après qui ?
Avis : Un court métrage d’animation très drôle présentant 4 personnages bien particuliers se retrouvant tous sur une station orbitale.
Last Tree Standing Agnes Baginska - Australie, États-Unis, Pologne
2017 || 29’
Dans un monde dystopique, l’histoire de la jeune Lexie qui devint l’amie d’une créature mi-homme mi -arbre.
Avis : Un court au visuel très travaillé, mais qui est trop long. Une thématique post-apocalyptique intéressante et un personnage principal particulier permettent de garder une certaine attention.
LE DÉMON DE LAPLACE
De Giordano Giulivi - Italie || 2016 || 97’
Une équipe de chercheurs tente de trouver en combien de morceaux peut se briser un verre en chute libre. Il s’agit d’une expérience autour des théories des probabilités. Un vieux confrère convie cette équipe dans son manoir. Sur place, ils se rendent compte qu’ils sont en fait les pions d’un jeu de hasard grandeur nature.
Avis : Un très bon film, particulièrement bien écrit et réalisé avec peu de moyens, mais de façon rigoureuse. Le visuel en noir et blanc apporte un véritable cachet à l’œuvre et on reste suspendu aux mésaventures néfastes des protagonistes enfermés dans une maison dans laquelle ils ont été invités. Le long métrage a mis des années pour se monter et prouve brillamment que l’investissement dans un bon scénario peut transformer une série Z en film plus que divertissant et efficace.
COLD SKIN
De Xavier Gens - France, Espagne || 2017 || 107’
Au lendemain de la Grande Guerre, un officier météorologique de l’armée est envoyé sur une île isolée en Antarctique, dont le seul habitant est un vieux gardien de phare russe. La nuit venue, ils sont attaqués par de mystérieuses créatures marines.
Avis : Cold Skin est un excellent film de genre qui fait d’autant plus plaisir qu’il est français et que le cinéma de genre français a bien peu d’espace dans notre pays pour exister. Ce dernier est l’adaptation d’un roman espagnol La peau froide d’Albert Sanchez Pinol présentant une île isolée occupée par deux hommes, un météorologue et un gardien de phare, en lutte contre des créatures marines. Un étrange équilibre s’installe entre les 2 hommes alors que chaque nuit, des hordes d’étranges monstres humanoïdes aquatiques essayent de les éliminer. Les effets spéciaux sont vraiment convaincants, tout comme les acteurs qui portent le film sur leurs épaules. L’œuvre est une belle étude psychologique, un appel à la tolérance, et une jolie allégorie de la Première Guerre mondiale, qui ne peut laisser indifférent. Vivement sa sortie en salle, car le long métrage mérite vraiment d’être vue sur grand écran !
GALERIE PHOTOS
Crédit Photos Emmanuelle Teysseron et Isabelle Arnaud
©Laurent Durieux
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