Japan Expo 2017 : Le samedi 8 juillet

Date : 09 / 07 / 2017 à 10h30
Sources :

Unification


Le samedi est traditionnellement la journée la plus chargée à Japan Expo. C’est aussi le moment d’aller voir et écouter les invités d’honneur et d’assister à des concerts dynamiques dont le très bon et rythmé The Hoopers.

Si la foule se fait plus nombreuse, les stands restent accessibles et pour les amateurs de mangas, je ne saurais que conseiller l’excellent Dedale en deux volumes qui a eu le Japan Expo Awards 2017 du meilleurs scénario chez l’éditeur Doki Doki et le très drôle Tu seras un saumon mon fils, en deux tomes, dans la collection What The Fuck de l’éditeur Akata (dont tous les autres titres sont aussi excellents et déjantés à souhait).

La fin de journée a permis d’assister à une soirée projection de 5 heures en l’honneur des 100 ans de l’animation japonaise. Si les épisodes de Lupin III réalisés par Hayao Miyazaki sont excellents et le film Jeu, Set et match est très bon, les autres présentations m’ont laissé plus mitigée. L’ordre choisi n’était d’ailleurs pas forcément très bon, beaucoup de spectateurs ayant assez rapidement quitté la salle alors que les meilleurs moments ont été projetés après 20 heures, soit deux heures après le début de la séance, devant quelques véritables amateurs d’animation.

J’ai aussi ajouté dans la dernière partie de l’article mon avis le très bon court métrage La sirène et les bougies rouges qu’il ne faut vraiment pas hésiter à voir.

THE HOOPERS

« Mélange des genres, The Hoopers est un groupe de huit filles aux allures de garçons et chante de la J-pop tout en s’inspirant de formes théâtrales traditionnelles.

Sous des allures masculines inspirés de formes théâtrales traditionnelles comme le kabuki, les filles de The Hoopers vous font découvrir une J-pop relevée de chorégraphies acrobatiques et de costumes sensationnels. »

Le groupe The Hoopers a été fondé fin 2014 et a sorti son premier single en 2015. Depuis, 6 single et 1 album ont été édités et le groupe va sortir un nouveau titre cet été.

Les chanteuses ont de très beaux costumes travaillés et colorés et s’inspirent pour leurs « personnalités » des caractéristiques du kabuki. De plus, leur travail n’est pas sans rappeler le théâtre Takarazuka interprété uniquement par des comédiennes.

Les chanteuses exécutent des chorégraphies très agréables à découvrir et certaines d’entre elles réalisent parfois même des enchaînements de salto.

C’est donc à un spectacle fort agréable auquel on assiste et qui donne vraiment envie de découvrir d’autres titres du groupe. Vous pouvez d’ailleurs découvrir un clip officiel de ce dernier ci-dessous.

Clip officiel


The Hoopers sur scène


GALERIE THE HOOPERS


Japan Expo 2017 : The Hoopers


SOIRÉE ANIMÉ 100 : PROJECTION D’INÉDITS

Martian Successor Nadesico
« Durant la bataille contre les Jovian Lizards, le Nergal se lance à l’attaque à bord du cuirassé ND-001 Nadesico. À bord, l’équipage est composé de personnages hors norme et la Capitaine Yurika Misumaru n’échappe pas à la règle. Un jour, cette dernière bouscule involontairement le nouveau cuisiner du vaisseau : Akito Tenkawa, son premier amour. Récemment embauché à bord, Akito doit bientôt se résoudre à se rendre sur le champ de bataille…
Episode 1 de la saison 1 : To go like a man (1996) »

Avis : C’est toujours délicat de découvrir un épisode unique d’une série télévisée et de rester sur sa faim à l’issue de ce dernier qui sert en quelque sorte de pilote. Cet épisode permet de présenter les personnages, ainsi que les extraterrestres contre lesquels ils se battent. Plusieurs éléments intrigants apparaissent et auront sans doute une explication dans la suite de la série. L’animation est agréable et si le personnage féminin est un peu irritant, celui masculin est plutôt intéressant à découvrir.

Gekiganger III
« Juste après la diffusion du tout premier épisode de la série Martian Successor Nadesico, la soirée Animé 100 présente un anime absolument unique dans lequel les héros de la série se rendent au cinéma pour voir les aventures du robot Gekiganger 3. Pour réaliser cette OAV, Nobuyoshi HABARA a invité plusieurs animateurs ayant contribué au succès du genre du robot géant à participer au projet, chacun y apportant sa touche personnelle.
C’est la première fois qu’Akito va au cinéma. Ses amies et lui-même s’apprêtent à visionner Gekiganger III, un space-opera aux inévitables héros au grand cœur et robots surpuissants. (1998) »

Avis : Dans cet OAV (vidéo créée uniquement pour le marché de la vidéo avec une animation plus travaillée que celle d’une série télévisée, nda), les personnages de Martian Successor Nadesico sont pratiquement anecdotiques, d’autant qu’on ne les connaît pas forcément. L’épisode spécial se laisse regarder, étant en lui-même une référence aux séries et films de robots géants et empruntant beaucoup d’idées et de design aux séries populaires. De nombreux clins d’œil sont dispersés et si l’animation est parfois un peu datée, sans doute en hommage aux séries plus anciennes, les amateurs de combats entre méchas et monstres divers devraient être ravis de découvrir cet OAV.

Chibineko Tom no Daibouken
« Trop tôt disparu en 2013, Ryûtarô Nakamura s’était fait connaître dans le monde entier avec Serial Experiments Lain en 1998. La sortie de Chibineko Tom no Daibouken est l’occasion de redécouvrir une de ses œuvres. Achevée en 1992, ce long métrage, le premier sous sa direction, resta une œuvre "fantôme" qui n’eut pas la chance d’être diffusé sur grand écran pendant près d’un quart de siècle.
Depuis peu, on entend des bruits, on voit des lueurs étranges émaner du mont Pinto. Partons élucider ce mystère !
Nous sommes au petit matin du premier jour des vacances d’été, tant attendues. Au pays de Yaponia, Tom le petit chat et ses amis mettent en œuvre leur plan secret. Une aventure de jeunesse…
Mais tous ignorent qu’elle deviendra bientôt une odyssée pour sauver la Terre sur le point de s’effondrer ! »

Avis : L’histoire est adaptée d’un livre pour enfant, The Adventures of Tom the small Cat, écrit par Masumi Lino et illustré par Yumiko Imai. Cela explique le design très enfantin des personnages. Le film est un véritable ovni qui s’adresse à un public averti et dans lequel il faut vraiment rentrer pour pouvoir l’apprécier. Ce qui ne m’est malheureusement pas arrivé. La dichotomie entre des décors très travaillés et parfois très beaux, une intrigue de plus en plus complexe et faisant appel à de nombreux personnages et univers, et des designs de personnages s’adressant plutôt à de très jeunes enfants et dont l’animation n’est pas toujours très bonne est vraiment perturbante. Ainsi, quand une salle entière décroche au bout de quelques minutes, il n’est pas facile de voir les 1h22 du film passer. C’est sans doute une œuvre à découvrir dans un endroit tranquille et pour laquelle il faut faire un effort afin de se laisser porter par les tribulations d’un chaton devant sauver la Terre et dont certains passages ont une véritable intensité.

Lupin III Part II
« Hayao Miyazaki a déjà participé à la première série TV de Lupin III. Il sort tout juste du succès du film Lupin III : Le Château de Cagliostro quand il se lance dans la réalisation de ces deux épisodes, inédits en France, de la deuxième série du plus célèbre des cambrioleurs japonais. Ces deux épisodes sont de véritables bijoux d’animation et laissent déjà entrevoir de nombreux éléments que Hayao Miyazaki réutilisera plus tard dans Nausicaä de la vallée du vent et Le Château dans le ciel.

- épisode 145 de Lupin III Part II : Wings of Death, Albatross (1980)
- épisode 155 de Lupin III Part II : Thieves Love the Peace (1980)

Avis : Ces deux très bons épisodes de Lupin III sont passionnants à découvrir. Le premier, Wings of Death, Albatross, est souvent très drôle et permet de découvrir un avion étonnant portant vraiment l’empreinte d’un réalisateur passionné par les aéronefs qu’est Hayao Miyazaki. L’animation est bien faite et sans temps mort et la très bonne musique accompagne parfaitement les aventures de Lupin et de sa bande, avec une Fujiko en bien mauvaise posture, dont le truculent commissaire cherchant toujours à mettre la main sur le voleur.

Le deuxième épisode réalisé par Miyazaki, Thieves Love the Peace est le dernier de la série télévisée des Lupin III. Il fait l’objet d’une très belle animation qui n’a pas pris une ride, la meilleure d’un épisode de la série selon les spécialistes. On y découvre un personnage féminin ressemblant étrangement à la future Naüsicaa du même réalisateur et un robot géant qui est le clone exact de celui que l’on pourra par la suite découvrir dans le très bon Le château dans le ciel. C’est clairement un excellent épisode à voir et qui donne vraiment envie d’en savoir plus sur un Lupin bien malicieux et audacieux.

Jeu, set et match, le film
« Choisie par le nouvel entraîneur du club de tennis du lycée pour son grand potentiel, la jeune Hiromi Oka, en première année, doit supporter beaucoup de privations et d’efforts si elle veut un jour pouvoir se tenir auprès des meilleurs joueurs junior du Japon. (1979) »

Avis : Adapter un manga en 18 tomes et une série télévisée de 26 épisode en un seul long métrage d’une heure trente, n’est pas chose aisée. Cela explique pourquoi certains passages se passent de façon resserrée. De plus, des ellipses de l’histoire se retrouvent régulièrement, permettant de résumer un certain laps de temps en quelques répliques, principalement énoncées par l’un des personnages participants à l’évènement, comme pour le camp d’entraînement dont les matchs ne sont pas montrés.

Néanmoins, le film a vraiment bien vieilli et reste très agréable à découvrir. À vrai dire, ce qui montre l’âge du long métrage créé en 1979, c’est les jeux vidéo apparaissant fugacement dans le récit et les raquettes en bois de l’époque. Par contre, l’animation est bien faite, les matchs sont parfois haletants à suivre, le final est poignant à souhait et la musique bien agréable à écouter. C’est un film qu’il ne fait pas hésiter à voir, d’autant que la pauvreté de l’animation de la série ne s’y retrouve pas et que les personnages sont attachants.

La sirène et les bougies rouges Film de Shichirô Kobayashi
« L’œuvre poétique d’un peintre dans le milieu de l’animation. »

Avis : Ce très beau court métrage de 28 minutes est constitué de tableaux magnifiques semblables à des estampes légèrement animées. Mais si le film ne bouge pas beaucoup, les magnifiques paysages, les personnages fascinants et les effets spéciaux envoûtant captent vraiment l’attention. D’autant que l’histoire est absolument passionnante à suivre.

Une sirène, n’étant pas heureuse dans les mers du nord du Japon, décide de confier sa fille à un couple d’humains âgés. Cette dernière en grandissant va se mettre à peindre les bougies que réalisent ses parents adoptifs pour les aider. Mais le succès et l’argent va changer les relations entre eux et ces derniers vont se trouver envahis par la cupidité.

L’histoire a une véritable morale et on en découvre les tenants et aboutissements avec une vraie fascination alors que les images sont de toutes beautés.

Le réalisateur, Shichirô Kobayashi, a quasiment réalisé son œuvre seul et cette dernière vaut vraiment la peine d’être vue pour sa grande esthétique visuelle, son intrigue poignante et la force incroyable que le court métrage dégage.

GALERIE PHOTOS

Japan Expo 2017 : Le Samedi 8 juillet


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