La panne à l’imaginaire

Date : 22 / 10 / 2013 à 20h00
Sources :

Source : Unification


NuqneH !

Depuis que je suis sur votre planète, je m’informe le plus possible sur vos mœurs, et ce, entre autres, par le biais de vos séries télé, notamment les polars français… Et je me désole…

Oui, je me désole… Vos séries policières françaises accumulent les poncifs de façon inimaginable. A de rares exceptions près, tous vos flics sont des divorcés avec une (ou des) fille(s) plutôt gentiment rebelles, juste ce qu’il faut. Ils sont presque toujours des personnages interchangeables, à la personnalité stéréotypée. Des situations banales, faites de clichés amortis depuis des lustres.

Pourquoi donc ces flics télévisuels sont-ils donc toujours handicapés du couple ? Pourquoi aucun n’est-il capable de garder sa femme ou son mec ? Un couple équilibré et relativement heureux est-il si invraisemblable de nos jours ? Et pourquoi toujours des filles, et jamais des fils ?

Je regrette tant le Commissaire Bourrel, Maigret…

Alors que les étrangers pondent des trouvailles, avec Sherlock Holmes, Hercule Poirot, un flic serial-killer (Dexter), ou profondément névrosé (Monk)… Les Français, eux, n’ont que des Julie Lescaut, des Navarro et consort à nous proposer. Triste, triste !

Heureusement que quelques séries remontent le niveau, de par un traitement plus original des histoires. "P.J." en était un bon exemple avec un ancrage plus réel dans la vérité, avec la vie quotidienne d’un commissariat de quartier ou chaque flic était le héros chacun son tour, avec des enquêtes parfois loufoques, parfois sérieuses mais mettant en scène avec courage un problème réel de société.

"Boulevard du Palais" est un autre exemple, avec des personnages hauts en couleur, tel le Commandant Rovère, flic désabusé et alcoolique, (ce qui n’est pas forcément nouveau), mais interprété avec tant de talent par Jean-François Balmer, qui crève l’écran aux côtés d’Olivier Saladin, le légiste poète.

Les séries policières françaises actuelles sont-elles si pauvres à cause des frilosités des auteurs, ou surtout des chaînes ? Je ne peux croire que les héritiers de Renoir, Duvivier et autres réalisateurs du siècle dernier aient tous la panne à l’imaginaire !

Alors, sortez des sentiers battus, osez ! Ne soyez pas plus frileux que nos voisins ! Montrez leur le génie Français ! Bien de "cheux noux" ! Ferez plaisir à Montebourg, nom de d’là !

En attendant, m’en vas rejoindre ma scène de crime à moi, mon dodo, car je reviens toujours sur le lieu de mes forfaits…

Et comme disait Khaless : « S’il pouvait s’endormir définitivement… Nous ferait des vacances… »

Qapla’



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