Billet d’humeur : Bons Baisers de Cannes
Il y a quelques années que je n’avais plus mis les pieds à Cannes.
Après une décade de bons et loyaux services passés à décortiquer la sélection officielle, et surtout à chercher la perle rare au Marché du Film et dans les sections parallèles entre 1989 et 1999, j’avoue que mon bel enthousiasme cinéphilique des débuts s’était un peu émoussé au fil des ans.
Vu que je devais rencontrer des gens dans la région pour des projets professionnels futurs, j’ai donc décidé de faire un crochet par la capitale du Cinéma, en atterrissant donc en plein milieu du 63ième Festival, histoire de voir...
Ce qui suit n’ est donc qu’un petit billet d’humeur d’un ex membre du syndicat de la Critique (les organisateurs de La Semaine de La Critique sur Cannes, donc), ancien rédacteur de CinéLive (première génération).
Ce qui frappe de prime abord, c’est la mode de la 3D à fond les ballons : pour que même la façade du célèbrissime Hotel Carlton s’orne d’un tonitruant " The Last Airbender - in 3D " qui sera réalisé par M. Night Shyamalan, c’est que l’industrie a décidé de miser encore et toujours sur ce gadget que l’on pensait aléatoire...
Et quand on déambule entre les stands du Marché du film, on se heurte à quasiment un projet de film en 3D tous les deux stands (une gracieuse hôtesse m’a même refourgué de force une paire de lunettes anaglyphiques rouge/verte alors que je déambulais tranquillement sur la Croisette. Et c’était une pub du... fabricant des lunettes en question, même pas d’un quelconque film !).
Parmi les projets les plus improbables annoncés en 3D, une adaptation des Krostons, ces célèbres petits personnages de BD issus du journal de Spirou... Après avoir tenté de visionner 15 minutes d’une bande-démo abominable (pour cause de dysfonctionnement des lunettes 3D), je confirme que la mode 3D ne peut s’appliquer à tout et à n’importe quoi...
Le prochain épisode de la saga Narnia est aussi annonçé en 3D...Sigh...
Alors, thérapie sur une jambe de bois, ou véritable évolution du Cinéma vers un mode de projection nouveau, qui poussera les vrais cinéphiles à retourner dans les salles plutot que d’attendre passivement la sortie DvD et Blu-ray des derniers Blockbusters ?
Seul l’avenir le dira ...
Seconde constatation désabusée : pas grand’chose de foncièrement novateur dans les films en cours de production.
Entre remakes à gros budgets de série Tv labellisées "culte" (désolé mais pour moi L’Agence Tout risque ne sera JAMAIS Culte. Le Prisonnier, oui. Hannibal et ses acolytes, non...) et blockbusters classiques (nouveau Bruce Willis - qui a l’air de ressembler à une nouvelle aventure poussive de John McLane et qui n’est en fait que l’adaptation d’un jeu vidéo - le méconnu Kane & Lynch), on a vraiment l’impression que Hollywood s’est mis en mode "auto-pilote" pour cette édition.
Au niveau des futures productions très attendues, le nouveau film de John Landis , capable du meilleur (Le Loup-Garou de Londres) comme du pire (Blues Brothers 2000, hélas ), ’Burke & Hare’ , actuellement en post production aux Studios de Ealing, et prévu pour une sortie à l’automne (septembre).
Rappellons pour les moins de 30 ans, que l’histoire de ces deux détrousseurs de cadavres du XIXième siècle a déja fait l’objet de deux adaptations au cinéma, le mythique Impasse aux violences dans les années soixante , et le très réussi Le Docteur et les assassins avec Timothy Dalton en 1986...Croisons les doigts pour que Simon Pegg et Andy Serkis (oui, oui, le Golum de la Trilogie de l’Anneau de Peter Jackson) s’en sortent aussi bien... Détail : on retrouvera aussi au générique du film de Landis cette valeur sûre du Cinéma Brit qu’est donc Tim Curry.
Au niveau des Stars, ben, à part la présence emblématique de Tim Burton (qui vient d’ être annoncé comme futur réal d’un Manga tourné en version ’live’), on notera le passage-éclair de la divine Ursula Andress (la toute première James Bond Girl, quand même), de Louise Bourgoin (aux côtés de Melvil Poupaud pour Un autre monde), et d’une foultitude de Bimbos au tour de poitrine impressionnant et sans doute inversement proportionné à leur talent respectif... Sans oublier les obligatoires ’pipoles’ type Richard Branson, Bob Sinclar et tutti quanti, dont on se demande toujours quels sont les liens profonds qui les relient au Festival de Cannes...
Paradoxalement cette soixante troisième édition se distinguera hélas peut-être par ses absences les plus visibles, comme celles de Jean-Luc Godard, Sean Penn, Gemma Atherton, Antonio Banderas, Ridley Scott ou Sharon Stone, tous et toutes annoncés et... décommandés, et qui auraient pu réveiller les Festivaliers doucement endormis par le ron ron très... consensuel de cette édition.
Kevin Collette remercie chaleureusement le Service de Communication du Majestic, la machine à Nespresso de l’Espace V.I.P de ce même hôtel, ma consoeur Lea Della Volta de Nice Matin, Chrystèle de l’Office du Tourisme de Cannes, le soleil mediterranéen et les Pan bagnats en général...
Boulevard de la Critique ( Viva Ségolène ! )
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