Capuche Blanche : La critique
CAPUCHE BLANCHE
Date de sortie : 28/08/2024
Éditeur : Éditions Delcourt
Scénario : Oscar Martin
Dessin : Tha
ISBN : 978-2413079156
Nombre de Pages : 104
Prix : 15,95 euros
DESCRIPTION
Capuche Blanche est une incursion dans le genre fantastique, un récit sur l’amour, l’exploitation des sentiments, la sauvagerie des animaux... et des êtres humains.
Un jour, Capuche Blanche, une adolescente isolée, secourt le dernier loup du pays, chassé par les hommes, affamé et blessé. La jeune femme le soigne et en tombe amoureuse au point de se mettre à chasser pour lui. Entre l’héroïne et l’animal traqué dont l’instinct de prédateur se réveille, une relation complexe, passionnée et déchirante va se mettre en place...
LA CRITIQUE
Capuche est une adolescente solitaire qui vit seule avec son père depuis que sa mère les a abandonnés tous les deux. Élevée par des précepteurs qui se succèdent, ou sa grand-mère, c’est aussi un peu comme si elle vivait seule tellement son père est lui aussi absent. Alors qu’un jour Capuche traverse la forêt pour rendre visite à sa grand-mère, elle rencontre un loup blessé qu’elle décide d’aider malgré le danger qu’il représente pour elle.
Capuche Blanche est un récit qui se découpe en deux parties qui se suivent, mais bien distinctes. N’imaginez pas que l’histoire sera uniquement celle de la rencontre improbable entre la jeune fille et le loup. C’est une version moderne, revisitée et assumée du petit chaperon rouge. C’est la première chose qui vient à l’esprit, et puis l’histoire se déroule et on oublie le conte, même si de temps en temps l’idée rejailli. Mais c’est surtout à la toute fin que, cette nouvelle vision du conte prend son sens véritable.
La bande dessinée a aussi un petit air du Petit prince où il est question de s’apprivoiser, mais aussi de tenir l’être aimé sous cloche pour garder l’autre pour soit seulement. Et puis, la révélation à un peu plus de la moitié du récit change radicalement l’histoire et plonge le lecteur dans une autre histoire, c’est la seconde partie dont je parlais plus haut. Je ne révélerai rien, pour ne rien gâcher, mais chapeau au scénariste qui relance au bon moment son histoire somme toute un peu bavarde. Elle aurait définitivement gagné en puissance avec plus de silences tellement le dessin est puissant et magnifique, et se suffit à lui-même.
Ce Capuche Blanche est une fable moderne, une ode à la vie, à la survie, à la mort, à la nature et à l’amour. C’est aussi une histoire de famille, de repères absents (on ne voit jamais vraiment le père de Capuche), de solitude, mais aussi de sujets plus écologistes comme la prédominance de l’homme sur la nature et les animaux. L’histoire débute comme une histoire d’amitié improbable, d’entraide, pour sombrer dans une histoire d’amour toxique, où le loup revendique son besoin vital de liberté, et Capuche son besoin d’aimer et d’être aimée à tout prix.
ET FINALEMENT ? ATTENTION SPOILERS
Finalement, Delcourt nous gâte en ce moment avec de belles histoires, après L’île aux géants, on découvre une toute autre aventure, mais toute aussi touchante et belle. Une version moderne du Petit chaperon rouge qui pourrait être la fille cachée de Dexter. On est ici servi par des dessins superbes plongeant le lecteur dans l’ambiance décalée de ce thriller.
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