La Voix du Lac : La critique des deux premiers épisodes
LA VOIX DU LAC
Date de diffusion : 19/07/2024
Plate-forme de diffusion : Apple TV+
Épisodes : 1.01 et 1.02
Réalisateur : Alma Har’el
Scénariste : Alma Har’el
Interprètes : Natalie Portman, Moses Ingram, Y’lan Noel, Mikey Madison, Brett Gelman, Noah Jupe, Mike Epps, Byron Bowers, Josiah Cross, Pruitt Taylor Vince, Ronnie Gene Blevins, David Corenswet, Angela Robinson, Katherine Winter, Samir Royal
SYNOPSIS
Thanksgiving 1966 - Alors que la ville de Baltimore est en émoi suite à la disparition d’une petite fille, les vies de deux femmes vont fatalement entrer en collision. Maddie Schwartz, une femme au foyer, cherche à enterrer un mystérieux passé et se réinventer en journaliste d’investigation. Cleo Sherwood, une mère qui se bat pour subvenir aux besoins de sa famille, parcourt les bas-fonds politiques de la communauté noire de Baltimore. Leurs vies semblent bien différentes mais lorsque Maddie devient obsédée par la mort déconcertante de Cleo, un gouffre s’ouvre, mettant les proches des deux femmes en danger.
LA CRITIQUE
Adaptation du roman éponyme de l’autrice américaine Laura Lippman, publié en 2020, l’histoire explore avec brio la collision communautaire des années 60, dans une société qui s’intéresse peu au destin d’une femme noire par rapport à celui d’une petit fille juive. Cette dernière communauté ayant eu un rapport ambigu avec la première, soutenant les droits civiques des "personnes de couleur" en partie, ou au contraire la rejetant violemment.
À ce propos, il est important de noter que la mini-série a été créée et réalisée par l’Israélienne Alma Ha’rel (Honey Boy) et que Natalie Portman est de confession juive, comme vous le savez sans doute. La collusion de ces deux communautés est ici traitée avec finesse et profondeur, en abordant les sujets actuels de la misogynie, du racisme et de l’antisémitisme (pourtant rabâchés de nos jours).
Dans leurs relations, ce qui est intéressant est de voir à quel point on peut être victime et bourreau (Coluche disait : on est tous l’arabe de quelqu’un). Reproduire sur quelqu’un d’autre la pression que l’on ressent est certes commun, mais le jeu des acteurs de la série, et l’intrigue qui l’entoure, sert parfaitement le propos.
En 30 ans de carrière, jamais Natalie Portman n’avait fait le grand saut vers le petit écran. C’est aujourd’hui chose faite avec La Voix du Lac, ce qui suscite bien des attentes au vu de l’importance de l’actrice.
La période, tout d’abord, est importante, car la ville de Baltimore (où se déroule l’action) sera le théâtre des violentes émeutes suite à l’assassinat de Martin Luther King Jr. et cette période est parfaitement rendue par les costumes et les décors (les recherches de documents d’époque ont été particulièrement assidues et le résultat est presque documentaire), ainsi bien entendu que par Natalie Portman à qui le tailleur va décidément particulièrement bien.
Moses Ingram, une véritable enfant de Baltimore, connue pour ses rôles de Jolene dans Le Jeu de la dame et de Reva Sevander dans Obi-Wan Kenobi, s’en sort aussi admirablement.
Les deux personnages se faufilent dans la vie difficile de leur condition, et empruntent sans le savoir des trajectoires parallèles entre elles car différentes de ce que l’on pourrait attendre de ces femmes dans la société.
Par-delà, le thriller sombre, voir d’horreur par petite touche, est un moment paradoxal, grâce à une intrigue alambiquée sur fond de mafia noire, haute en symbole, qui nous apparaît comme par flash, nous emmenant dans un labyrinthe mystérieux où l’on veut nous perdre.
Parfaitement réalisés, visuellement splendides, prenant et envoûtant, ces deux premiers épisodes lancent idéalement une très bonne mini-série qui comptera 7 épisodes, et dont la diffusion s’étendra donc jusqu’à fin août.
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