Saga Alien : Les androïdes sont-ils une exploration évolutive de l’humanité ?

Date : 16 / 07 / 2024 à 16h00

LES ANDROÏDES SONT-ILS UNE EXPLORATION ÉVOLUTIVE DE L’HUMANITÉ ?

La saga Alien est une œuvre majeure de la science-fiction qui, au-delà de ses xénomorphes terrifiants et de ses scènes d’horreur, nous offre une sorte de représentation plus profonde sur ce qu’est l’avenir de notre civilisation et surtout sa destinée dans cette quête immuable de trouver un moyen de prolonger la vie jusqu’à l’immortalité. La nature humaine est ainsi faite et à travers les androïdes de la saga nous pouvons nous demander ce que représentent réellement ces entités artificielles, êtres synthétiques et cybernétiques du point de vue évolutif et philosophique, en utilisant des exemples clés de chaque film de la saga classique, celle qui présente Ripley comme dernier bastion de l’effigie humaine.

Alien (1979) : La trahison technologique
Dans le premier film, Alien, le huitième passager, réalisé par Ridley Scott, l’androïde Ash, interprété par Ian Holm, se révèle être une menace cachée pour l’équipage humain. À première vue, Ash semble être un membre de l’équipage comme les autres, mais sa véritable nature est révélée lorsqu’il tente de sacrifier d’autres humains pour accomplir les ordres de la compagnie Weyland-Yutani : ramener un xénomorphe sur Terre pour l’utiliser comme arme biologique.

La trahison de Ash va symboliser cette méfiance envers la technologie et les corporations. Les androïdes, ici, représentent le danger de l’inhumanité technologique, où la logique froide et les objectifs capitalistes supplantent la moralité et la compassion humaines. Cette première rencontre avec un androïde dans la saga nous pose immédiatement une question fondamentale : jusqu’où pouvons-nous faire confiance à nos créations douées d’un certain niveau de conscience ?

Aliens (1986) : La réhabilitation morale
Dans Aliens, le retour, réalisé par James Cameron, nous rencontrons un nouvel androïde, Bishop, interprété par Lance Henriksen et contrairement à Ash, Bishop est programmé pour être empathique et respectueux des lois morales humaines. Pourtant, au début, Ellen Ripley, incarnée par Sigourney Weaver, reste méfiante, marquée par sa précédente expérience avec Ash, le traite. Toutefois, Bishop va prouver sa loyauté et sa presque humanité à travers des actions plus altruistes, comme lorsqu’il risque sa « vie » pour mettre hors de danger les survivants.

Bishop va alors changer notre paradigme concernant la représentation d’une évolution inévitable des formes de vie androïdes. Il symbolise, à ce moment, l’idée que la technologie peut évoluer pour intégrer des valeurs plus morales et surtout éthiques. Cette évolution est primordiale pour que notre crainte viscérale de coexister avec ces machines disparaisse. Mais la question reste tout de même en suspens : peut-on vraiment créer des machines capables de moralité, et si oui, à quel point peuvent-elles devenir humaines ?

Alien 3 (1992) : La souffrance et l’existence
Dans Alien 3, Bishop réapparaît et son interaction avec Ripley est brève, mais poignante. Bishop, gravement endommagé, demande à être désactivé, ce qui nous montre une prise de conscience de sa propre capacité à reconnaître la souffrance qu’il subit et qu’il fait subir aux autres. Mais aussi sa capacité à prendre conscience de son existence dans un monde relationnel. Cette demande est particulièrement troublante, car elle humanise encore plus l’androïde Bishop, le montrant non seulement comme une machine, mais comme une entité consciente de sa douleur et de son sort.

Cette scène soulève d’ailleurs des questions philosophiques profondes sur la conscience et les épreuves de la vie. Lorsque nous comparons un humain qui s’augmente avec de la technologie à un androïde qui développe des capacités empathiques et émotionnelles, nous sommes tout de même amenés à nous poser la question sur la définition même de ce qu’est l’existence. Si les androïdes peuvent ressentir la douleur et être conscients de leur propre réalité, ne méritent-ils pas les mêmes considérations morales que les êtres humains ? Jusqu’à quel point la souffrance et la conscience définissent-elles l’humanité ? Ces questions nous poussent à reconsidérer les frontières entre l’homme et la machine, et à redéfinir notre compréhension de la véritable nature de la vie.

Alien : Résurrection (1997) : fusion et symbiose
Dans Alien : Résurrection, nous rencontrons cette fois-ci Call, interprétée par Winona Ryder, un androïde de nouvelle génération qui cherche à protéger les humains parce qu’elle a compris qu’ils sont de nature fragile et éphémère. Ripley, quant à elle, est revenue sous une forme clonée avec de l’ADN de Xénomorphe mélangé au sien, brouillant ainsi les lignes entre l’essence humaine et une autre forme de vie. La relation qui va se créer entre Ripley et Call sera rapidement symbiotique, ce qui va illustrer encore une fois cette alliance entre une forme de vie organique et la machine pour un objectif commun : la survie de tous.

Call symbolise donc l’androïde ultime, un être capable de compassion et de sacrifice, intégrant pleinement les qualités humaines. Cette évolution représente ici l’idée que la fusion entre l’homme et la machine pourrait être la clé de notre survie future. Elle pose la question : et si la véritable humanité se trouvait dans notre capacité à intégrer et à évoluer avec nos créations technologiques ?

En somme, les androïdes, dans la saga Alien évoluent d’entités traîtres et dangereuses à des alliés loyaux et presque humains. Et les humains finissent par corrompre leur ADN pour ne plus être humains. Cette évolution reflète notre propre relation complexe avec la technologie. Nous créons des machines pour améliorer nos vies, mais ces mêmes machines peuvent devenir des miroirs troublants de nos peurs, de nos espoirs et de notre nature.

Les androïdes de la saga Alien nous forcent à nous confronter à ces questions essentielles : qu’est-ce qui définit l’humanité ? Peut-on vraiment créer des êtres artificiels dotés de moralité et de conscience ? Et si oui, comment devrions-nous les traiter ?

Ces questions ne sont pas seulement pertinentes pour l’univers de la science-fiction, mais aussi pour notre réalité actuelle, alors que nous nous rapprochons de plus en plus de la création d’IA avancées. En explorant la saga Alien et ses androïdes, nous sommes invités à prendre conscience qu’être humain signifie vivre dans un monde où la frontière entre la machine et l’homme devient de plus en plus floue.

À bientôt les fans de fiction !

Continuez cette exploration en écoutant mon podcast sur les mystères de l’univers Aliens à travers les yeux de Ripley !


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