Tunnel to Summer : Interview exclusive du réalisateur Tomohisa Taguchi
A l’occasion de la sortie du film Tunnel to Summer qui sera en salle le 5 juin, le réalisateur Tomohisa Taguchi parle ouvertement de son œuvre, des valeurs qu’il tient à véhiculer, ainsi que de son expérience personnelle. Merci à lui pour cet interview.
Vous êtes le réalisateur de Tunnel to Summer, mais avant ce projet vous avez aussi été storyboarder. Avez-vous toujours souhaité travailler dans le domaine du cinéma d’animation ?
Avant de travailler dans le milieu de l’animation, je désirais être réalisateur de films en prise de vues réelles. Après divers évènements, je me suis retrouvé dans le milieu de l’animation, mais ce n’était pas mon souhait au départ.
Tunnel to Summer est une adaptation du light novel de Mei Hachimoku. Vous êtes-vous permis certaines libertés scénaristiques avec le film ?
Le light novel qui est à l’origine de ce film est très dense. Le film dure moins d’une heure et demie et il n’aurait pas été possible d’y intégrer tous les éléments du light novel. Dans l’œuvre originale, il y a beaucoup de personnages. Pour le film, j’ai vraiment essayé de me focaliser sur la relation des deux personnages principaux Anzu et Kauru. C’est la différence majeure.
Le film alterne entre des scènes contemplatives et des scènes d’action ou d’émotion. A-t-il été difficile de préserver un rythme lent, propre au light novel, tout en rendant le film suffisamment dynamique pour garder l’attention du spectateur ?
Quand j’ai dessiné le storyboard du film, j’ai divisé le film en trois parties. Chaque partie correspond à une évolution de la relation d’Anzu et Kauru et a une dynamique qui lui est propre. Au début et à la fin de chaque partie, il y a des vagues d’émotions qui reviennent. C’est ce que j’ai imaginé tout de suite, dès le début de l’adaptation.
Le film est profond et aborde des sujets sensibles, notamment celui du deuil. Cependant, il délivre aussi un message d’espoir et de résilience. Est-ce que cela vous tenait à cœur de montrer la lumière à travers les ténèbres ?
Oui. Le deuil, la résilience et la renaissance sont des thématiques qui me parlent et qui sont également présentes dans mes précédents films et mes précédentes séries. Ce qui m’intéresse à travers ces thématiques, c’est de montrer qu’il faut donner le meilleur de soi. Quelles que soient les difficultés, quels que soient les évènements que l’on rencontre, donner le meilleur de soi-même dans le présent permet de façonner son futur. Ça m’intéressait d’explorer ça dans ce récit : Ne jamais renoncer, y compris quand on est confronté à la perte ou au chagrin.
Un passage du film a particulièrement retenu mon attention, celui où Anzu se fait bousculer par une camarade avant de se révolter. Il y a-t-il une volonté de dénoncer le harcèlement scolaire à travers cette scène ?
Il n’y a pas d’intention de dénoncer le harcèlement scolaire. Cela dit, je crois que ça m’a rappelé des situations personnelles. Je sais que le harcèlement scolaire existe. Je sais que parfois certains élèves peuvent s’acharner sur d’autres élèves. A une échelle moindre, j’ai vécu ce genre d’expériences dans mon enfance. Je crois que j’ai déchargé ma frustration à travers la scène où Anzu donne un coup de poing à sa camarade. Je me suis dit que si j’avais pu agir comme elle, si j’avais accepté de me rebeller, peut-être que les choses auraient été différentes. C’est ce que j’avais envie qu’on puisse ressentir à travers cette séquence.
J’ai lu que l’un de vos souhaits était d’adapter un roman d’Haruki Murakami, notamment Kafka sur le rivage, est-ce que cela fait toujours partie de vos projets ?
Oui, j’en ai encore envie. J’ai vraiment ce désir, en tout cas.
Dans un avenir plus proche, avez-vous d’autres projets ?
Oui, il y a plusieurs projets en cours qui se développent parallèlement.
©2022 Mei Hachimoku, Shogakukan/The Tunnel to Summer, the Exit of Goodbyes Film Partners
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