The Ark : Comment on construit un vaisseau pour une série SF ?
Nos amis de SYFY WIRE ont rencontré Randal Groves, le chef décorateur de The Ark de Dean Devlin et Jonathan Glassner et il nous explique comment il a construit le vaisseau Ark One, que les astronautes du futur utilisent pour aller coloniser une toute nouvelle planète.
Mais que faut-il faire pour concevoir un vaisseau spatial de science-fiction ? De quoi l’équipe de conception s’est-elle inspirée pour conception du vaisseau ? Groves, l’un des principaux cerveaux derrière le Ark One, a déclaré qu’il prenait la tâche très au sérieux, car les aspects pratiques, la faisabilité et les lois de la physique sont tous déterminés par des données scientifiques réelles. Après tout, ce n’est que de la fiction jusqu’à ce que nous trouvions la science pour la réaliser.
"Nous voulions que les choses soient scientifiquement correctes dans le département artistique. Je sais que cela rend les gens fous quand ils regardent la télévision et les films et que nous massacrons la réalité, parce que je suis l’un d’entre eux. Nous nous efforçons de ne pas abuser de notre liberté artistique, mais les contraintes de temps, d’argent et d’histoire obligent parfois les départements artistiques à l’esprit scientifique et bien intentionné à utiliser cette liberté. Dean Devlin [le producteur délégué de The Ark], m’a dit un jour : « Ne laissez jamais la vérité se mettre en travers d’une bonne histoire ». Cela dit, nous avons essayé d’adhérer à la science qui est en développement actuellement et qui devrait porter ses fruits dans le futur."
À cette fin, Groves et ses équipes ont pensé à des choses comme la gravité artificielle sur le vaisseau, car Groves a dit qu’ils ont fait un effort particulier pour montrer la force centrifuge utilisée dans les sections du vaisseau pour obtenir une gravité artificielle. Mais bien sûr, comme il s’agit d’une série télévisée, il a noté qu’ils "font des bonds d’imagination et de foi sur l’Ark, simplement parce qu’il est très difficile de réaliser l’apesanteur à un niveau de production pratique".
Ils ont également réfléchi aux besoins en énergie du vaisseau et ont essayé de s’appuyer sur des technologies existantes et de pointe comme le nucléaire, l’ionique et le solaire, qui pourraient potentiellement alimenter la technologie des voyages spatiaux du futur.
"Le système de propulsion est un propulseur ionique alimenté par de l’électricité d’origine nucléaire et solaire, une technologie actuelle dont beaucoup pensent qu’elle deviendra le moteur des futurs voyages spatiaux longue distance. Les voiles solaires déployables qui se déplient comme un origami à partir de la coque collecteront l’énergie solaire stockée dans des batteries mais permettront également à l’Ark de surfer sur les vents solaires lorsque les conditions le permettront."
Ils ont également essayé d’articuler l’intrigue de la série autour des défis que les véritables explorateurs de l’espace auraient à relever en cas de crise, en mettant l’accent sur le maintien de la vie, la nourriture, l’eau et l’oxygène, l’équipage étant contraint de rationner la nourriture et de faire preuve de créativité pour faire pousser des cultures et reconstituer l’eau à bord.
Groves a déclaré qu’ils ont regardé en profondeur des films tels que Star Wars, Silent Running et The Black Hole, afin de se faire une idée de ce à quoi ce monde futur pourrait ressembler. Il a ajouté qu’ils ont également cherché à combiner "l’esthétique épurée" des vaisseaux et des équipements de Space X avec des éléments de design marin.
L’équipe des décors, en s’attachant aux moindres détails du design, a également pu réaffecter des espaces et des décors afin de réutiliser des ressources limitées pour créer des décors et des emplacements divers, de sorte que le vaisseau semble beaucoup plus grand que ce que l’espace de tournage réel pourrait suggérer. À cette fin, des éléments tels que les couloirs et les sections modulaires de l’Ark ont pu être facilement reconfigurés pour s’adapter à la géographie du vaisseau en fonction des besoins d’une scène. Le grand dôme géodésique utilisé pour l’abri biologique était si grand qu’il a dû être assemblé à l’extérieur des décors, en raison du manque de place pour un espace aussi massif sur la scène.
"Les contraintes de temps, d’argent et d’espace dans une série télévisée ne sont pas un défi nouveau, et The Ark y a été confronté comme la plupart des autres séries. Nous ne disposions que de deux studios d’enregistrement à l’extérieur de Belgrade, en Serbie (où la série a été tournée), avec une quantité incroyable de vaisseaux spatiaux qui ne rentraient pas toujours dans le décor. La plupart des décors ont été conçus en pensant à une deuxième, troisième et quatrième utilisation."
L’un des éléments de décor préférés de Groves dans le vaisseau intervient plus tard dans la saison, lorsque l’Ark One déploie ses voiles solaires. Il a déclaré que l’équipe s’est inspirée de l’ancien design des jonques chinoises, qui comportaient des voiles massives, pour trouver le look qui pourrait transporter l’Ark dans l’espace lointain.
"J’adore le matériau or métallique qui reflète la lueur du soleil le plus proche. Nous avons essayé un certain nombre de tailles et de configurations, mais nous revenions sans cesse à la forme de jonque parce qu’elle fonctionnait le mieux dans la modélisation et l’ingénierie. En plus, c’est tout simplement cool."
Esquisser un vaisseau spatial sur papier, ou en modélisation 3D, est une chose - mais trouver comment le transformer en quelque chose de pratique qu’un réalisateur et une équipe de tournage peuvent rendre cool à l’écran est un tout autre défi. Heureusement, Groves et son équipe ont apporté plus de trois décennies d’expérience pour donner vie à l’Ark One.
"C’est le résultat d’une communication experte, d’une interprétation précise des mots écrits, de la capture de l’humeur et du ton du matériel. Il s’agit d’absorber la vision du réalisateur et de présenter des planches d’inspiration réfléchies dans un format dur, ainsi que des prévisualisations détaillées et réalistes du point de vue de l’intrigue. Cette approche permet au réalisateur et à la production de savoir clairement à quoi ressemblera le produit fini bien avant qu’un dollar ne soit dépensé. Les concepteurs sont limités par de nombreuses contraintes, ce qui peut être considéré comme un inconvénient, mais je choisis de voir cela comme une opportunité. Un vaisseau spatial fonctionnel serait claustrophobique et ne serait pas particulièrement adapté au cinéma, c’est pourquoi nous jouons souvent avec une échelle un peu plus grande pour permettre la présence de l’équipage, de l’éclairage et des caméras. De plus, comme il s’agit d’une série qui se déroule entièrement sur scène, nous disposions d’un espace scénique limité qui nécessitait des décors à usages multiples."
Le design n’était qu’une partie du puzzle, cependant, et Groves a dit qu’il a travaillé en étroite collaboration avec le directeur de la photographie et le costumier pour définir un schéma de couleurs unifié qui non seulement correspondrait au design, mais qui serait également visible à l’écran et qui s’intégrerait dans une vision cohérente du monde qu’ils construisent.
"Nous avons tous travaillé en étroite collaboration, échantillonnant différentes combinaisons de couleurs et d’éclairages avec les caméras et les objectifs qui seraient utilisés pendant le tournage. Igor Sunter [le directeur de la photographie] est un artiste incroyable dont la vision pousse tous les membres de l’équipe à viser l’excellence. Il faut lui donner le plus d’outils possible pour qu’il puisse laisser libre cours à son imagination et composer la meilleure image possible pour chaque plan. La costumière Ivana Vasic est également incroyablement talentueuse, et nous avons travaillé ensemble pour trouver les couleurs, les textures et les finitions exactes pour compléter les costumes et les décors. L’Ark existe dans une palette très monochrome par conception, nous avons donc essayé de donner un sentiment de réalisme et de praticité qui soit aussi esthétiquement agréable à la caméra."
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