For All Mankind : Critique 3.04 Happy Valley

Date : 04 / 07 / 2022 à 16h30
Sources :

Unification


FOR ALL MANKIND

- Date de diffusion : 01/07/2022
- Plateforme de diffusion : Apple TV+
- Épisode : 3.04 Happy Valley (La vallée du bonheur)
- Réalisateur : Wendey Stanzler
- Scénaristes : Joe Menosky
- Interprètes : Joel Kinnaman, Shantel VanSanten, Jodi Balfour, Sonya Walger, Krys Marshall, Cynthy Wu, Casey W. Johnson, Coral Peña, Wrenn Schmidt et Edi Gathegi

LA CRITIQUE

Avec For All Mankind 03x04 Happy Valley, la série entre dans le vif du sujet, dans l’argument même de la troisième saison... teasé depuis la fin de la seconde. À savoir le voyage vers Mars... dont les trois épisodes précédents étaient en quelque sorte les fondations.

Le spectateur retrouve donc à un peu moins de 250 millions de km de Mars... le Phoenix (Helios) qui caracole en tête, suivi de Sojourner 1 (NASA), et enfin MAPC-94 (URSS) en bon dernier.
Comme le suggérait déjà l’ellipse temporelle de FAM 03x03 All In, l’esprit est bien celui d’une course sportive ultra-médiatisée, du moins au départ... convoquant donc bel et bien des classiques un poil décalés comme Those Magnificent Men In Their Flying Machines Or How I Flew From London To Paris In 25 Hours 11 Minutes (Ces merveilleux fous volants dans leurs drôles de machines) de Ken Annakin (1965) et Monte Carlo Or Bust ! (Gonflés à bloc) de Ken Annakin & Sam Itzkovitch (1969).

FAM 03x04 Happy Valley déploie d’ailleurs une savoureuse ironie durant cet interminable voyage spatial, seulement rythmé par les échanges visio familiers entre les équipages (du moins ceux de Phoenix et de Sojourner 1), par les partitions de Kelly Baldwin qui s’est improvisée DJ et animatrice d’une talk radio spatiale, par le support des centres de contrôle de mission (Houston, Helios, Roscosmos) quoique davantage moral que technique (étant donné la latence croissante de communication entre les vaisseaux et la Terre dépassant désormais les cinq minutes), par le balai médiatique permanent des interviews et des reportages sur Terre, et par les coups d’éclats (ou de théâtre) qu’assène tour à tour chaque participant pour (tenter de) dépasser les autres...
Ainsi, tandis qu’Edward Baldwin pérore sur la victoire assurée de "son" Phoenix et nargue sa fille Kelly pour s’être fait battre à plat de couture par son vieux père, Danielle Poole sort sa botte secrète en lançant "l’opération Jolly Roger", à savoir le déploiement de très poétiques voiles solaires, accélérant le Sojourner 1 (par impulsion des photons) et dépassant les autres compétiteurs.
Puis le MAPC-94 soviétique pousse ses réacteurs nucléaires à fond — au mépris des règles de sécurité et au risque d’y sacrifier son voyage de retour — et il prend alors la tête de la course... reléguant le favori Phoenix à la dernière place.

La Hard-SF reprend donc ici tous ses droits, accordant du temps ou temps, laissant "respirer" le cosmos dans un silence spatial toujours plus assourdissant. Quoi de plus impressionnant en effet que des événements spatiaux (spectaculaires ou non) portés par des images somptueuses... mais dans un complet silence ! Depuis 2001 de Stanley Kubrick (1968), For All Mankind est quasiment la seule œuvre à avoir compris ce paradoxe anti-hollywoodien...

Mais malgré l’insouciance apparente, malgré la répétitivité des gestes et des routines, imperceptiblement, subtilement, la tension monte, le drame couve. Le slow burn est à son comble et tutoie la maestria de The Expanse en la matière...
Alors, inéluctablement, de façon quasi-orgasmique, la charge diégétique culmine et explose dans les dernières minutes de l’épisode, gratifiant le spectateur d’un climax écrasant... et d’un cliffhanger insoutenable qui rebattra définitivement les cartes...

(...) [Analyse détaillée à venir] (...)

For All Mankind 03x04 Happy Valley montre avec éloquence que la série de Ronald D Moore n’est jamais aussi brillante que lorsqu’elle embrasse sans retenue sa vocation première.
Non pas composer un soap opera familial ou dynastique (quand bien même de qualité). Ni battre des records de progressisme woke dans une ligne temporelle un peu trop anachronique à force de tout réussir socialement mieux que la nôtre...
Mais donner vie avec une crédibilité scientifique sans concession (et par une forme référentielle) aux accomplissements spatiaux qui n’ont jamais eu l’heur de sortir des bureaux d’étude de notre monde. Et/ou offrir de salutaires retours du réel comme autant d’électrochocs souverains.
Ainsi le trop parfait Dev Ayesa et sa chimérique Helios sont enfin tombés de leur piédestal pour révéler leur vrai visage... Prouvant que les quelques flottements dont semblent périodiquement souffrir certains épisodes sont paradoxalement eux aussi au service d’un worldbuilding sans faille, la suite venant généralement grandir ce qui précède, soit la marque des meilleures séries.

Aussi parfait dans les détails de sa fresque et aussi traumatisant dans sa portée contrefactuelle que FAM 03x02 Game Changer, FAM 03x04 Happy Valley impressionne. Vraiment.
Ce n’est probablement pas un hasard qu’il soit signé du journaliste scientifique Joe Menosky, l’un des meilleurs vétérans de l’écurie Rick Berman et spécialiste inégalé (aux côtés de Brannon Braga) de la high concept SF.

NOTE ÉPISODE

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