The Great : Review de la saison 2

Date : 19 / 12 / 2021 à 12h00
Sources :

Unification


The Great, c’est la version anachronique/uchronique, déjantée, vulgaire et woke des tribulations de la Grande Catherine, l’impératrice Catherine II de Russie qui régna de 1762 jusqu’à sa mort en 1796. ‘The Great* - *An occasionally true story’ (une histoire parfois véridique) précise le générique, précision qui sera mise à jour à la fin de cette deuxième saison, les créateurs s’étant probablement rendu compte qu’ils s’étaient beaucoup plus éloignés de la réalité que prévu.

Alors ‘woke’, pourquoi ? me direz-vous. Entre-autres, pour la même raison que la série Bridgerton : l’introduction de personnages non-caucasiens là où ils n’ont jamais existé. Le comte Arkady, par exemple, joué par Bayo Gbadamosi, un acteur britanno-nigérian, c’est aberrant. Mais le phénomène woke consiste aussi à voir au delà de la couleur de peau et, après une période d’adaptation, on ne remarque (quasiment) plus que la performance de l’acteur.

Une fois passés ces impertinences visuelles et le vandalisme que subit l’Histoire, on se laisse porter par le rythme et l’originalité de la série. Je ne sais pas ce que vaut la version française, mais la version originale est aussi grossière que l’imitation de Taxi Driver par les Inconnus, avec l’utilisation de l’interjection-verbe-préfixe ‘fuck’ toutes les deux minutes. Sans parler des descriptions fleuries et tout aussi crues de l’acte sexuel, ou de la violence physique et verbale omniprésente. Bref, tout ce qu’il faut pour faire de cette série un véritable ovni. Alors on aime ou on n’aime pas mais moi, j’adore !

Dans la saison 1, on découvre Catherine (Elle Fanning, superbe), issue de la noblesse Allemande et désargentée, qui fait un mariage de raison avec l’empereur Pierre III de Russie (Nicholas Hoult, génial). La série fait déjà une première entorse à l’histoire en prétendant que Pierre III est le fils de Pierre Ier alors qu’en fait, c’était son petit-fils. Mais finalement, le but de ce divertissement est bien de nous divertir et pas de nous éclairer sur la chronologie de la dynastie des Romanov…

La jeune femme découvre rapidement que Pierre est un ignoble personnage, un pervers narcissique violent et sadique, totalement incompétent dans les affaires de l’état. Catherine ourdit un complot avec une poignée de supporters : le puceau technocrate Orlo (Sasha Dawhan), le général alcoolique Velementov (Douglas Hodge), la tante de Pierre un peu barge, Elizabeth (Belinda Bromilow, étonnante), sa servante - une noble déchue par Pierre - Marial (Phoebe Fox), et son bel amant Léo (Sebastian de Souza) qu’elle sera obligée de sacrifier à la cause. Rien ne va plus dans les couloirs du palais où Catherine et ses fidèles font le siège de l’aile où Pierre s’est réfugié avec ses supporters. Quant au religieux de l’affaire, qui répond au sobriquet d’Archie (diminutif d’Archbishop - archevêque), brillamment interprété par Adam Godley, il rajoute une note supplémentaire de crassitude dans l’histoire, et l’on se plait à espérer que quelqu’un finira par lui arracher la langue ou lui crever les yeux…

La saison 2 commence alors que Catherine met suffisamment de pression à son époux (par voie de cochon rôti) pour que celui-ci abdique en sa faveur. La jeune femme est couronnée Impératrice de toutes les Russies et s’apprête à diriger le plus grand pays du monde avec la fraîcheur, l’ambition et le manque total d’expérience d’une gamine à peine sortie de l’adolescence.

S’en suivent les tribulations d’une despote qui se veut ‘éclairée’ (on la voit discuter avec Voltaire dont elle est fan, alors qu’en réalité il n’a jamais mis les pieds en Russie et ils n’ont eu d’échanges qu’épistolaires) qui voudrait faire le bien mais s’y prend comme un manche. Tout le monde y laisse des plumes au passage, mais est-ce là le prix du progrès ? Pierre, enfermé dans ses quartiers déclare sa flamme à son épouse. Mais est-il sincère ou juste aveuglé par les ‘exploits’ politiques de Catherine ? Elle, en tout cas, n’y croit pas une seconde. Mais Pierre a un petit tour dans son sac - plus exactement dans sa bouche - qui ne la laisse pas indifférente…

Dans l’Histoire, la vraie, Pierre est tué deux semaines après son renversement mais les créateurs de la série ont - heureusement - choisi de le conserver pendant toute la saison 2. C’est une excellente chose (même si c’est une autre aberration historique) parce que dans The Great, Elle Fanning sans Nicholas Hoult, ce serait aussi triste que Laurel sans Hardy.

Une surprise de taille quelques épisodes avant la fin de la saison, avec la prestation courte mais remarquable de Gillian Anderson dans le rôle de la mère de Catherine.

Une salade russe pseudo-historique aux décors et aux costumes somptueux, avec des scénarios aboutis et excellents, une mise en scène efficace et sans faille, des acteurs au top, bref, une série à ne pas manquer si vous aimez le genre.


EPISODE

- Episode : 2.01 à 2.10
- Titres : Heads It’s Me, Dickhead, Alone at Last, The Devils’ Lunch, Animal Instincts, A Simple Jape, Stapler, Five Days, Walnut Season, Wedding
- Date de première diffusion : 19 décembre 2021 (Starzplay)
- Réalisateurs : Colin Bucksey, Zetna Fuentes, Matthew Moore, Ally Pankiw
- Scénaristes : Tony McNamara, Tami Sagher, Gretel Vella, Fiona Seres

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