La fièvre de Petrov : La critique
La fièvre de Petrov est un bon film russe qui adapte le livre éponyme d’Alexeï Salnikov.
Le scénario du réalisateur Kirill Serebrennikov présente un homme, Petrov, qui est atteint d’une forte grippe. Ce dernier va alors se retrouver projeté à différentes époques et dans différents souvenirs de son passé au cours d’une nuit bien particulière où la réalité et la fiction se mélangent et où la fièvre le fait aller dans différentes directions et plonger dans d’étranges trips.
Le film de Kirill Serebrennikov est vraiment imposant. Il balade souvent le spectateur qui découvre au fil du récit les raisons pour lesquelles certaines séquences semblant décousues sont reliées. Il faut donc accepter pendant une longue partie de l’œuvre de se laisser balader au milieu de cette étonnante nuit. Ce qui fait que les révélations progressives, et la maîtrise des séquences, sont encore plus appréciables à découvrir au fil de l’histoire.
La mise en scène est très brillante. Différentes techniques et formats visuels sont utilisés. On passe du 16/9 au 4/3 en faisant une excursion dans le noir et blanc, voire même dans l’expérimental. Ce qui permet d’avoir de véritables tableaux brossant certaines situations cocasses ou tragiques. L’un des passages tourné en plan-séquence est particulièrement impressionnant et s’achève d’une façon incroyable.
L’interprétation est très bonne. Différents personnages se côtoient plus ou moins dans des lignes narratives à la temporalité différente. Semyon Serzin est impressionnant dans le rôle-titre. Le comédien se trouve souvent au centre de l’intrigue, alors que son état se dégrade progressivement et que ces souvenirs prennent vie de façon de plus en plus vivace.
Yuliya Peresild est très bonne dans le rôle de l’étrange ange qu’il aperçoit dans ses souvenirs. Et Ivan Dorn campe avec justesse un auteur allant jusqu’au bout de son idée.
Certains passages en particulier sont vraiment marquants et possèdent une vraie flamboyance. On peut ne pas forcément toujours accrocher au récit, mais quelques éléments sont présentés avec tant d’imagination et de brio dans la mise en scène, que l’on ne peut qu’être admiratif devant les séquences proposées.
La photographie de Vladislav Opelyants est très bonne. Elle réussit à rendre impeccablement les très beaux décors de Vlad Ogay qui sont vraiment diversifiés et les costumes multiples de Tatiana Dolmatovskaya, permettant de brosser plusieurs époques différentes.
La musique d’Aidar Salakhov a aussi un impact sur le récit et accompagne bien les diverses tribulations d’un homme se perdant parfois dans ses propres souvenirs.
La fièvre de Petrov est bon film qui est une véritable fresque humaine et sociale. Avec une histoire aux très grandes ramifications qui sait parfois perdre le spectateur, une réalisation très brillante et des comédiens convaincants, si vous aimez les films chorals et les épopées étranges, vous ne serez pas déçus de ce voyage surprenant.
Inventif et coloré.
SYNOPSIS
Affaibli par une forte fièvre, Petrov est entraîné par son ami Igor dans une longue déambulation alcoolisée, à la lisière entre le rêve et la réalité. Progressivement, les souvenirs d’enfance de Petrov ressurgissent et se confondent avec le présent…
BANDE ANNONCE
FICHE TECHNIQUE
Durée du film : 2 h 25
Titre original : Petrovy v grippe
Date de sortie : 01/12/2021
Réalisateur : Kirill Serebrennikov
Scénariste : Kirill Serebrennikov d’après l’œuvre de Alexeï Salnikov
Interprètes : Semyon Serzin, Yuliya Peresild, Chulpan Khamatova, Yuriy Borisov, Yuri Kolokolnikov, Aleksandra Revenko, Timofey Tribuntsev, Aleksandr Ilin, Varvara Shmykova, Elene Mushkaeva, Ivan Dorn
Photographie : Vladislav Opelyants
Montage : Yuriy Karikh
Musique : Aidar Salakhov
Costumes : Tatiana Dolmatovskaya
Décors : Vlad Ogay
Producteur : Pavel Burya, Murad Osmann, Ilya Stewart pour Logical Pictures, Charades, Arte France Cinéma, Hype Film, Razor Films, Bord Cadre Films
Distributeur : Bac Films
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