Japan Expo 2019 : Gô Nagai, créateur de Goldorak, en France pour les 20 ans du salon
Le maître du manga, Gô Nagai, est venu à Paris pour les vingt ans de Japan Expo. Surtout connu en France pour Goldorak, il est le créateur d’une oeuvre très dense qui compte entre autre Mazinger Z, Cutie Honey ou Devilman.
L’artiste a découvert le manga à l’âge de cinq ans en lisant The Lost World d’Osamu Tezuka. Cette oeuvre a constitué une grande source d’inspiration par la suite. Le mangaka a toujours préféré s’intéresser aux mondes imaginaires qu’au monde réel. C’est ce qui l’attire dans les films et les romans et c’est ce qu’il a créé dans son œuvre. Gô Nagai est un grand amateur de film. Il en regarde près d’un par jour et parfois même plus. Il n’a pas hésité, dans ses créations à mélanger les genres et les personnages dans ces œuvres faisant apparaître aussi bien Jeanne d’arc que des cyborgs.
Il s’est formé au côté de Shorato Ishinomori dont il a été l’assistant environ deux ans. Durant cette période, il réalise surtout des dessins d’arrière-plan. Il apprend surtout à travailler avec une cadence très soutenue en prenant exemple sur son mentor qui ne refusait jamais de commandes. Peu à peu, il est devenu comme lui et n’hésite pas à accepter beaucoup de travail.
Au début de sa carrière, il avait écrit un manga sur le thème du diable : Mao Dante. Lors de sa collaboration avec le TOEI dans les années 70, cela deviendra Devilman. Lui-même a été étonné qu’un tel anime puisse être commandé et diffusé à la télévision. Il a ensuite créé Mazinger Z dont il a eu l’idée alors qu’il se trouvait coincé dans les embouteillages à Tokyo : il a alors imaginé un véhicule robot avec des pieds qui passerait au-dessus des autres. Le manga est paru dans Shonen Jump, un magazine destiné à un jeune public puis a été arrêter alors qu’il proposait des séries plus violentes.
Ses mangas de Robots dont Goldorak s’adressaient à de jeunes garçons qui avaient envie de grandir plus vite. Il leur offrait des œuvres pour faire rêver où il pouvait imaginaient se dépasser grâce aux machines.
Il a dessiné des bandes dessinées dans le sens de lecture occidental avec une demande venue des Etats-Unis : Comic Mazinger Z. Pour lui, la façon de transmette l’histoire est la même. C’st une expérience très importante dans sa carrière et il serait près à la réitérer. C’est un grand fan de BD franco-belge et à chacun de ses voyages en France, il revient la valise pleine.
Actuellement, le maître travaille sur Devilman Saga. Plus de quarante ans après les premiers chapitres, le ton a changé. Les lecteurs ont vieilli et c’est désormais à des quinquagénaires que Gô Nagai s’adresse. Il a donc dû adapter l’histoire et l’univers en fonction de son lectorat. Devilman venait de son imagination mais il se demande si les évènements extérieurs du monde actuel ne l’ont pas influencé.
A l’occasion de sa venue en France, le mangaka a reçu l’insigne de Chevalier des Arts et des Lettres qui lui a été remis à Japan Expo.
Gô Nagai est curieux et a toujours tendance à se lancer de nouveaux défis. Il prépare toujours de nouvelles œuvres qui ne manqueront pas de nous surprendre.
Vidéo de la conférence de presse :
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