MacGyver : Review 1.01 Rising

Date : 26 / 09 / 2016 à 13h00

Par : Andry Nirina

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Unification

Dès l’annonce de ce reboot de MacGyver que personne n’avait réclamé, il était clair qu’on pouvait craindre le pire. Et ce n’est pas la première bande-annonce présentée il y a quelque mois qui allait nous rassurer. Elle a d’ailleurs tellement déplu aux spectateurs, que le pilote a été refait et repris en mains par James Wan, réalisateur (entre autres) de Fast and Furious 7. Cela allait-il suffire à faire de ce reboot quelque chose de regardable ?

Malheureusement, mille fois non. On ne peut être que sous le choc face à tous les mauvais choix artistiques qui ont été faits. Première erreur regrettable, placer l’action dans notre époque contemporaine avec cette volonté regrettable de faire " plus réaliste " pour rendre les choses crédibles. Mais c’est justement le manque de crédibilité de certaines situations qui lui donnait justement tout son charme suranné. Du coup, les premières minutes ne nous donnent pas vraiment l’impression d’être dans le même univers que la série originale. Une série originale qui reposait bien évidemment sur son acteur principal Richard Dean Anderson et dont Lucas Till ne partage clairement pas son charisme. J’ai du mal à croire qu’Hollywood ne disposait donc pas d’acteurs plus crédibles dans ses rangs. Nous avons ici un MacGyver plus jeune (pourquoi pas ?), mais son caractère ne correspond pas du tout à celui du personnage que nous connaissons : ici, il est d’une arrogance insupportable qui donne envie de lui mettre quelques claques et son côté non-violent n’est pas suffisamment affirmé. Il lui manque vraiment cette humanité et cette bienveillance qui constituent toute l’essence du personnage et qui ont contribué à faire de lui une icône des années 80. J’ai beaucoup de mal à croire que le personnage va évoluer au fil des épisodes à venir. J’ajouterais qu’à plusieurs reprises, Lucas Till a parfois le regard aussi expressif qu’un lama diabétique. Je n’ai rien contre les lamas, mais je lui conseille plutôt de postuler au casting de Kuzco, l’empereur mégalo si jamais Disney décide de faire l’adaptation en live action, car il aurait clairement toutes ses chances ! De toute façon, un coup d’oeil sur le poster de la série suffira largement à appuyer mes dires. On a également eu le droit à des séquences de flashbacks bien kitchs avec moult ralentis, montrant un MacGyver brisé qui ne correspondent pas du tout à la tonalité réaliste revendiquée par ce reboot. J’en ai eu plusieurs soupirs d’exaspération car je ne comprends vraiment pas que l’on puisse saborder à ce point sa création.

L’épisode est filmé comme un épisode de la saga Fast And Furious et on a d’ailleurs droit au fameux plan de caméra qui effectue une rotation et tombe en même temps que les protagonistes tandis qu’ils se battent et que l’on peut voir dans le septième volet. Les scènes d’action ont beau être très bien exécutées voire virtuoses, la série ne semble avoir pour nom MacGyver qu’uniquement parce que le héros possède un couteau suisse. La voix-off de MacGyver renforce son arrogance et ne sert pas vraiment l’action. Certaines répliques sont ridicules au possible et les scènes où le héros nous montre sa dextérité dans l’utilisation d’outils pour se sortir de situations périlleuses frôlent la parodie tant elles ne semblent être uniquement là que pour faire des clins d’œil très appuyés à la série originale. Enfin, l’intrigue est cousue de fil blanc et ne comporte aucune véritable surprise. On s’ennuie ferme et le reste du casting très " jeune et joli " n’est pas vraiment à la hauteur pour rehausser le niveau.

MacGyver 2016 est bien la catastrophe attendue. Et ce n’est pas les quelques éléments caractéristiques repris dans la série originale qui suffisent à en faire quelque chose d’inspiré. Compte tenu de toutes les séries d’action existantes, ce n’est pas le charisme d’huître de Lucas Till qui va pousser tout ceux qui ne connaissent pas la série originale à s’y accrocher. Si vous voulez une bonne madeleine de Proust, regardez plutôt Stranger Things, qui malgré un certain manque d’innovation a su s’inspirer des codes des années 80 avec tellement de brio (casting juste parfait, clins d’oeil maîtrisés), qu’elle arrive à nous procurer un plaisir immense lors de son visionnage. Ici, la volonté " d’innover " a mené la production vers un désastre artistique honteux qui hantera sans aucun doute les aficionados de la série originale pendant un long moment.

À moins d’avoir un côté masochiste prononcé, évitez à tout prix ce reboot de MacGyver... Sauf si vous voulez vous mettre de mauvaise humeur ou que vous avez envie de pleurer de dégoût !