Empire : Review 2.01 The Devils Are Here
La série phénomène de l’année 2014/2015 (diffusée en janvier dernier sur la FOX) revient pour le plus grand bonheur de nombreux fans. Aux Etats-Unis, la saison 1 d’Empire avait démarré avec près de 9 millions de téléspectateurs et en a gagné 8 millions d’autres pour finir sa saison à 17 millions de téléspectateurs. La seconde saison était attendue avec impatience : elle permettra de dire si Empire n’est qu’un simple phénomène ponctuel ou s’il y a matière à espérer de nombreuses autres saisons.
Les recettes de ce premier succès : le choix du format « soap » (qui a fait ses preuves avec Scandal, Grey’s Anatomy), une exploration du monde hip-hop R&B et par conséquent l’exploration d’une partie de la communauté noire aux Etats-Unis, le tout saupoudré de guests, d’humour, de bling bling, d’une bande son maitrisée par Timbaland (pour les amateurs de R&B) et de rebondissements en pagaille. Il ne faut pas oublier la présence de Lee Daniels en tant que show runner. Celui-ci est connu pour ses nombreuses réalisations au cinéma sur la communauté noire : Precious, PaperBoy, Le Majordome. Nous sommes dans un Dallas version « black » pour faire court, et la recette a bien pris sur cette première saison.
En sera t-il de même pour la deuxième saison ?
Alors que Lucious Lyon (personnage machiavélique au possible) avait fait le choix de désigner son fils homosexuel, Jamal, a la tête de son entreprise, le patron d’Empire se voit arrêté pour le meurtre de Bunkie, le cousin de Cookie (qu’il a bien tué en début de saison), pris au piège probablement par un membre de sa famille.
Au début de ce premier épisode, la série renoue très rapidement avec une de ses qualités fortes : porter un discours social sur la place de la communauté noire dans la société américaine. Un concert est organisé pour soutenir le patron d’Empire emprisonné (pour un crime qu’il a réellement commis), mais c’est également l’occasion de rattacher son image à celle de nombreux autres citoyens noirs américains emprisonnés aux Etats-Unis sans toujours être coupables.
Le discours tenu, très vite l’intrigue reprend pour nous amener en coulisses avec les personnages principaux : la guerre fait rage encore pour la direction de l’entreprise. Si elle est aux mains de Jamal, c’est bien Lucious qui tire les ficelles (de sa prison) et dont le reste de la famille souhaite se débarrasser.
Pour cela, il faut de nouveaux investisseurs qui puissent contrecarrer le poids détenu par Lucious, Cookie espère bien la trouver en la personne de Mimi Whiteman (interprétée par Marisa Tomei). C’est sans compter sur le machiavélisme de Lucious Lyon qui a déjà un coup d’avance sur ses ennemis et a déjà mis dans sa poche le personnage de Marisa Tomei, contrôlant toujours ainsi Empire.
Les personnages des trois frères ne sont pas en reste et le plus intéressant d’entre eux, Jamal, réalise les nombreux inconvénients à être chef d’un tel empire. Sa vie amoureuse s’en trouve perturbée mais c’est surtout son caractère qui se trouve modifié : le jeune homme le plus talentueux des trois a perdu le chemin des studios en devenant le chef d’Empire, et les remarques homophobes de son père sont presque sans emprise sur lui. La première saison avait eu le mérite de mettre en avant l’homophobie dans le milieu du hip hop/ R&B à travers son personnage. Espérons que cette saison sera l’occasion de voir ce personnage grandir davantage.
Le personnage d’André doit lui apprendre à vivre avec la culpabilité d’avoir étouffé le meurtre de Vernon (ami proche de son père). En tentant de le défendre, sa femme s’est saisi d’un objet contondant et vous devinez la suite... quand on vous disait qu’il y avait plein de rebondissements !
Le fils parfait, qui n’a pas accepté la nomination de son frère et cherche toujours à avoir l’approbation de son père est un personnage très intéressant mais pas assez exploité, ou mal. Sociologiquement parlant, il est celui qui a réussi à travers ses études mais trop assimilé au monde « blanc » (il est marié à une jeune femme blanche) et qui ne parvient pas à s’imposer face à son père. Autre atout de la série : un regard sans fard sur l’homophobie dans le monde musical black et le racisme présent dans la communauté. Ce personnage est à une intersection très intéressante qui a déjà été effleurée au cours de la première saison, mais aurait mérité un plus grand développement.
Le personnage d’Hakeem a été le moins exploité sur cet épisode et sur la première saison de la série. Il reste le personnage peut-être le moins développé de tous : il est réduit au rôle de mauvais garçon, charmeur et bling bling et l’on aimerait que cette seconde saison soit révélatrice d’une plus profonde personnalité pour le personnage d’Hakeem.
En prison, Lucious, ancien dealer, a très vite trouvé ses marques. Il se retrouve confronté à son ancien « patron » Frank Gathers (Chris Rock), dénoncé par Cookie au cours d’un procès. Celui-ci menace de s’en prendre à elle et aux autres membres de sa famille. Cependant, les liens familiaux des Lyon sont indestructibles (une autre force de la série, des personnages hauts en couleur et très attachants) et c’est très vite que Frank Gathers disparaît...
Empire, c’est également une série qui détonne par ses décors, son environnement : démesure, bling-bling et classe sont au rendez-vous pour notre plus grand plaisir, que l’on adhère ou non à cette décoration stylisée des plus excentriques. La bande son est toujours au rendez-vous et lorsque les personnages eux-mêmes s’y mettent, c’est un pur régal (notamment avec le personnage de Jamal). Il ne faut pas oublier que la musique est en partie composée par Timbaland et qu’elle a été classée n°1 dans les charts américains (Billboard 200).
Un bon démarrage pour ce premier épisode mais un déroulé assez classique pour une série « soap ». Les retournements (qui constituent un autre atout de la série) ont un peu moins surpris sur ce premier épisode. Les intrigues développées au cours de ce premier épisode sont très vite réglées et le problème principal (et familial) subsiste : une guerre de famille existe entre d’un côté Lucious Lyon, son fils Jamal et de l’autre tous les autres membres de la famille. Il sera plus compliqué sur cette seconde saison de surprendre les téléspectateurs tant la première saison nous avait scotchés, mais espérons que les créateurs de la série auront de quoi nous faire à nouveau revenir.
EPISODE
Episode : 2.01
Titre : The Devils Are Here
Date de première diffusion : 29/09/2015 (FOX)
Réalisateur : Lee Daniels
Scénariste : Ilene Chaiken
BANDE ANNONCE - EXTRAITS
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