Lost : Le producteur de Lost pronostique sur la mort d’Harry Potter
Harry Potter doit mourir.
Nous les américains, aimons les fins. Non, nous avons besoin de fins.
Les britanniques n’ont pas ce complexe là. Ils démontrent une patience illimité (ce qui explique le Cricket !) quand on parle de ‘résolution’. Nous les américains, malgré tout, ne voulons pas de fins au rabais. On veut que les choses soient bien ficelés.
Et par là on entend, plein de gens morts. Dans des conditions atroces qui idéalement incluraient de nombreuses explosions gratuites.
On adore les explosions gratuites. On adore aussi quand les personnages ont des discours étoffés tandis que des braises tombent sur eux au ralenti. Du genre : ‘Tu devrais arrêter de fumer, McCorkle »
Ici, sur Lost, nous avons annoncé que notre grand final serait dans 48 épisodes. De manière choquante, les experts ont déjà annoncé qu’ils le haïssaient d’avance. Le sentiment dominant semble être que notre final ne pourra être que :
soit trop délirant pour que cela ait du sens ou soit trop décevant pour justifier les 6 saisons qui l’auront précédé.
Je suis très excité à l’idée d’arriver à la fin de Lost car , pour ma part, je suis sur que nous ne pouvons que progresser.
J. K. Rowling se retrouve avec le problème opposé. Son histoire et ses écrits ont tellement captivé le monde que les attentes sont au plus haut. En fait, la façon dont Mme Rowling va conclure sa saga ne devrait pas avoir d’importance. Cependant, beaucoup de monde (dont moi, je l’avoue), va juger cette fin à l’aune de tout ce qui précède, et il vaudrait mieux pour elle que le bouquet final soit réussi sinon...
Est-ce Juste ? Non. Mais qu’attendez-vous de gens qui aiment des explosions gratuites et les répliques bidons ?
J’ai lu récemment un article qui disait que 80% des américains interrogés pour un sondage ont dit qu’ils pensaient qu’Harry ne survivrait pas au dernier livre. Comme c’est le cas dans beaucoup de sondages, il y a probablement ici un certains degré de désir d’accomplissement. En d’autres mots : On veut que le petit connard meurt.
Ok, ce n’était pas un article. C’était un encart dans Us Weekly. Ce qui ne rend pas ma remarque moins valide.
Alors pourquoi veut-on qu’Harry aille faire son grand match de Quidditch au ciel ?
Les parents de ce pauvre enfant ont été tués brutalement, il a passé son enfance dans un placard et chaque année un de ses amis meurt. Pourtant on ne lui donne pas notre sympathie. On lui offre notre soif de sang.
Se sent-on désolé pour Harry ? Non. On veut qu’il clamse.
Et c’est parce qu’on veut être surpris.
Parce que s’il y a quelque chose qu’on aime plus que les explosions, ce sont les surprises. Et même si 8 personnes sur 10 veulent qu’il meurt, on sait dans nos cœur qu’il ne mourra pas.
Et c’est pour ça que Mme Rowling n’osera pas.
Elle ne peut pas tuer Harry parce que il y a des règles à suivre quand il s’agit de terminer une grande mythologie. Le bien triomphe du mal. L’espoir l’emporte sur le désespoir. Le papier couvre la pierre. Harry gagne. Voldemort perd. Les Ewoks chantent.
Et c’est précisément pourquoi il doit mourir.
Parce que ce sera tragique. Et émouvant. Et surprenant. Mais plus que tout, ce serait juste.
Lorsque Mme Rowling nous a pris par la main la première fois et nous a mené le long du chemin de son histoire (très brillante histoire, j’ai oublié de le mentionner), elle a appelé son premier chapitre « The Boy Who Lived » (« Le garçon qui a vécu » en vf)
On a appris plus tard qu’Harry avait échappé à une tentative d’assassinat… Ses deux parents ont sacrifiés leur vie pour préserver la sienne. La fin la plus gratifiante pour lui serait pour lui de reproduire le schéma et de se sacrifier de la même façon. Je rigolerais pas mal en fait lorsque je lirai le dernier chapitre s’il s’appelle : « The Boy Who Died » (« Le gars qui est mort. » en vf)
Alors oui. Désolé, les enfants mais j’espère qu’Harry va mourir même si je sais qu’il ne mourra pas.
Toutefois…
Si Vous-Savez-Qui lançait un dernier sort à Harry ? Une sorte de méga Avada Kedavra auquel personne n’a jamais survécu ? Et si Harry faisait comme dans Matrix, une action au ralenti, et utilisait sa baguette pour l’éviter ? Et alors son opposant exploserait en un millier de morceaux de chair reptilienne ? Si Harry soufflait alors sur le bout de sa baguette et disait : Je t’avais dit de ne pas jurer Voldemort ?
Ce serait bien aussi.
Source : The New York Times (The Boy Who Died Par DAMON LINDELOF) Publié le 8 juillet 2007
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