Fenice - L’aube rouge : La critique du tome 0

Date : 20 / 11 / 2012 à 20h05
Sources :

Source : Unification France



Fenice

Tome 0 - L’aube rouge

• Éditeur : 3TPF édition + Dédicace personnalisée + marque page
• Scénario : Iah-hel
• Dessin : Virginio Vona
• Sortie le : 14 décembre 2011
• Nbre de page : 192
• Format : 170 x 240 mm
• ISBN : 978-2-36099-001-6
• Prix : 17 €. Livré en 72h selon disponibilité et après réception de la somme + 3.92 € de Frais de port

Quatrième de couverture :
Entre songe et réalité...
Au commencement, il y avait la faute, les duels, les combats, l’errance, la mort.
Celle des autres, jamais la mienne, je suis le mal et son contraire. Je suis le dernier survivant d’une dynastie intemporelle, et je suis immortel.
Mon nom est Fenice et je ne crois plus en rien.

Décryptage :
« Mon nom est Fenice, et je ne crois plus en rien. Je suis le dernier survivant d’une dynastie intemporelle et je suis immortel. » Ce sont les mots de Fenice, présentation du personnage après que celui-ci ait abattu Clorinda, la femme qu’il aimait. Fenice est un justicier, à l’apparence humaine mais immortel comme cela est expliqué dans une introduction des auteurs pour mettre le pied à l’étrier de cette étrange BD. Il n’a de cesse de se battre pour la justice et l’équité entre les 2 mondes, le sien et le nôtre. C’est lors d’un passage sur Terre qu’il commet une faute qui le condamne à combattre d’autres immortels comme lui qui risquent comme lui de perdre leur immortalité.

C’est dans un monde onirique et fantastique qu’évolue le héros, doté d’une apparence humaine, immortel, il vole au secours des plus faible pour se rendre compte qu’il est à chaque fois instrumentalisé par la mort elle-même qui est omniprésente dans ce tome. Il évolue dans un monde où la dictature règne et où le peuple est opprimé par un tyran que personne n’a jamais vu et sa police qui impose ses lois. Quoi de mieux qu’un monde en déclin, barbare et tyrannique où l’insécurité domine pour voir exploser un héros... mais un héros torturé qui est beaucoup dans l’introspection, qui s’interroge sur le but de son existence... Et de son libre arbitre.

C’est aussi un étrange univers qui se déploie sous nos yeux. Le héros solitaire sombre qui semble perturbé mais immortel et doté d’une hargne qui le rend invincible. Mais sous cet aspect fort se cache une faiblesse qui rend le personnage attachant. Son chemin le mène tout d’abord en haut d’une tour où il doit combattre un chevalier en armure qui se trouve être en fait son amie Clorinda mais surtout la femme qu’il aimait. Première désillusion. S’interrogeant sur ce qu’il lui arrive, il va ensuite se diriger vers un temple dans lequel Fenice va rencontrer le vieux sage, auprès duquel il vient chercher des réponses. C’est le pourvoyeur de café, ce même café, drogue indispensable à Fenice pour garder son immortalité mais aussi pour lire les âmes. La joute verbale se conclue par la disparition du sage. C’est ensuite direction Rome dans un train où Fenice sera confrontée à la violence humaine dans toute sa splendeur, gratuite et inutile. Une fois arrivé à Rome, il faudra attendre le volume suivant pour savoir ce qu’il arrivera à notre héros. Nous sommes en présence ici d’un tome introductif qui emmène notre héros vers sa destiné qui sera développée dans le(s) tomes(s) suivant(s).

C’est visuellement que se situe la première claque de cette BD. Ça ne ressemble à aucune autre BD (voyez la bande annonce), ce qui ne veut pas dire qu’elle ne ressemble à rien bien au contraire. Les dessins sont aussi étranges, comme animés et pourtant ils semblent inachevés, mais l’énergie qui s’en dégage est bien présente dans toutes les cases qui, elles, sont plutôt dépouillées. C’est assez étrange comme sensation mais pourtant assez efficace car très original. C’est violent, sombre et glauque, sanglant aussi et à chaque fois c’est la mort qui se régale. Mais dans ce monde de brute subsiste une petite poésie qui s’interroge sur l’amour et la bonté qu’il pourrait rester chez les gens, teinté de philosophie aussi, le témoignage de Fenice nous pousse à nous inquiéter et nous interroger sur la nature humaine et son devenir.

Véritable OVNI de la BD, Fenice en devient très attachant et on est curieux de voir comment va se dérouler la suite de l’histoire de ce héros triste. C’est dessiné avec un trait gras et épais avec très peu de couleurs mais elles sont dominantes quand elle sont présentes et craintes comme le rouge, le jaune ou l’ocre. Les planches sont souvent grandes et muettes, ce qui colle plutôt bien à l’univers de notre héros. Il y a un contraste flagrant entre son monde onirique et le nôtre, futuriste mais encore plus violent et sombre. Il faut bien évidement y voir une allégorie de notre monde actuel en déclin pour montrer jusqu’où peut aller la nature humaine, parce qu’il s’agit bien ici d’étudier cette nature humaine. La BD soulève aussi toutes sortes d’interrogations sur la vie et la mort, sur la loyauté, le destin, le libre arbitre, la liberté, la drogue, la violence, l’intolérance, la légitimité de la violence... Et plein d’autres sujet pour réfléchir à notre condition humaine. Intéressant, étonnant, froid, direct mais ne laissera pas indifférent.

bande annonce



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