Caprica : On ne télécharge plus les Cylons, mais les épisodes
Après l’annulation de la série annoncée le 28 octobre dernier, la chaîne du câble américain Syfy a suspendu la diffusion des cinq épisodes restants de Caprica jusqu’au 4 janvier 2011. Une attente bien trop longue pour les fans, qui trouvent les épisodes sur les divers réseaux de partages, grâce notamment aux fans Canadiens. En effet, si SyFy a suspendu la diffusion, la chaîne canadienne Space, elle, l’a continuée. De ce fait, les fans ont accès, illégalement, à ses cinq épisodes finals. L’histoire se répétè donc pour la franchise. En effet, en 2004, la chaîne anglaise Sky One diffusait avant SyFy US la première saison de Battlestar Galactica. Et ceci a lancé les Américains dans le téléchargement illégal, cette fois gênant pour les studios américains. Surtout que cela pourrait être la cause des chutes d’audiences, et donc de l’annulation de la série.
En effet, plus une série est téléchargée illégalement, moins les téléspectateurs sont aux rendez-vous devant leur télévision. Cela engrange des pertes d’audiences, parfois sévères. Donc un manque à gagner très gênant pour les studios, chaînes de télévision et autres producteurs. Surtout en terme de recettes publicitaires. Mais tant que le problème, jusqu’alors, restait à l’étranger, les studios américains ne s’en préoccupaient pas plus avant, ne cherchaient pas de solutions valables.
En effet, les problèmes posés par la diffusion différée par rapport aux autres pays n’étaient pas un vrai sujet d’inquiétudes pour les chaînes américaines, tant qu’elles étaient les premières à diffuser. En effet, si, par exemple, un Français télécharge, Mentalist, ce n’est pas bien grave, TF1 a déjà payé les droits de diffusion, l’argent attendu rentre donc toujours dans les caisses. Ce n’est pas leur problème mais celui de TF1. Surtout quand la série met en moyenne 6 mois pour débarquer sur nos écrans.
Mais, en 2004, le cas Battlestar Galactica, a réveillé les Américains. Le public a découvert les joies du peer to peer et autres bittorents. Et les strategies marketing et de diffusion ont commencé à changer. D’une part, la création de Hulu et autres plateforme de Catch-up TV, surtout disponibles pour le public américain. A coup de publicité lors du chargement de la vidéo, les studios ont réussi à trouver une autre source de revenus. D’autre part, un changement dans les modes de diffusion a été apporté. La BBC a modifié sa politique pour Doctor Who, par exemple. Les épisodes sont diffusés sur BBC America désormais seulement 3 jours après la diffusion anglaise. Et les contrats pour la diffusion sur internet sont facilités. France 2 a réussi à obtenir la diffusion de la saison 3 de Castle, en VOD, le lendemain de la diffusion américaine. TF1, par la VOD de TF1 vision, offre le même service à ses internautes pour ses séries les plus populaires. Seul soucis, c’est que c’est payant. A 2 euros l’épisode, ça donne, en moyenne, une saison à 48 euros. Pas très alléchants pour des internautes habitués depuis très longtemps à la gratuité, bien qu’illégales.
Un problème insurmmontable ? Pas vraiment. Les USA tentent de résoudre les problèmes en diversifiant son l’offre. la France propose aucune alternative convaincante. Alors, à quand, en France, la gratuité sur internet ? Grâce à la publicité, les USA y sont parvenus. Pourquoi pas nous ?
PS : Rappelons qu’en France, la loi prévoit, lors de téléchargements répétés et non respect des avertissements et recommandations préalables, une contravention allant jusqu’à 1500 euros et/ou la suspension de l’accès à internet pendant un mois, maximum.
Marine Glinel
Caprica est Copyright © NBC Universal Television et David Eick Productions Tous droits réservés. Caprica, ses personnages et photos de production sont la propriété de NBC Universal Television et David Eick Productions.