Japan Expo 2024 : Le jeudi 11 juillet

Cette première journée de Japan Expo s’est achevée sur la projection d’un film qui a malgré sa sortie il y a huit ans n’a toujours pas pris une ride sur grand écran et a des effets spéciaux vraiment imposants, Shin Godzilla. Alors qu’une exposition géante est consacrée au Kaijû le plus célèbre du Japon et que des conférences autour de ce personnage emblématique sont prévues durant tout le festival. Yuji Kaida, le dessinateur des Kaijûs a d’ailleurs fait une démonstration impressionnante dans la matinée.

La température extrêmement agréable a offert une première journée particulièrement plaisante. Et si le lancement prochain des Jeux olympiques de Paris a eu un impact sur la fréquentation du festival, le nombre de personnes plus limité que les années précédentes permet de l’apprécier au mieux et de visiter beaucoup plus facilement les divers stands et les halls immenses dans lesquelles de nombreuses activités, scènes et stands sont répartis.

Les amateurs de cosplay ont pu découvrir de multiples personnages déambulant au gré des allées. Alors que les fans de musique avaient le choix entre d’innombrables scènes pour apprécier au mieux les prestations diversifiées des invités de la journée.

La scène Sakura, localisée dans le hall central est un lieu particulièrement appréciable pour ceux qui aiment la culture japonaise. Dans l’après-midi, il a ainsi été possible de voir se succéder la chanteuse Ai Hisano, les deux frères constituant le groupe de shamisen rock Kuni-Ken ou les musiciens de Wako - Rising Sun. Un numéro de pole-dance, inédit à Japan Expo, a été l’occasion de découvrir l’impressionnante Himeno Takashima. Alors que le groupe U&Pia a aussi emballé les spectateurs.

Cette première journée était donc particulièrement agréable et lance parfaitement une nouvelle édition de Japan Expo qui se révèle déjà être à la hauteur de ses attentes.

Yuji Kaida est grandement influencé par les films de Kaijû, les films à effets spéciaux et les œuvres d’animation dès son enfance. Il a parrainé un cercle de fans de films de Kaijû lorsqu’il était étudiant et les liens personnels qu’il a tissés à cette époque seront à la base de ses activités d’illustrateur.

Il se concentre sur les illustrations de personnages de Kaijû et de robots, et il travaille également sur des magazines et des livres, des emballages de maquettes en plastique, des jaquettes de logiciels, des jeux de cartes et des affiches.

Yuji Kaida est de retour à la Japan Expo pour nous faire partager son expérience d’illustrateur spécialisé dans les Kaijûs. Depuis sa plus tendre enfance, il a été fan de ces monstres. A l’université, il a fait parti d’un groupe de fans de Kaijûs. Il produisait pour celui-ci des illustrations de ces créatures. C’est donc tout naturellement qu’il s’est spécialisé dans leurs portraits lorsqu’il a entamé une carrière artistique.

Yuji Kaida est avant tout illustrateur. Son travail consiste donc à représenter les Kaijûs tel que voulu par les différents employeurs. Il travaille actuellement principalement sur photoshop pour des raisons pratiques essentiellement. Il nous a présenté certaines de ses œuvres et insisté sur l’importance de la composition de l’image.

Son Godzilla préféré est celui du premier film de 1954. C’est une illustration de ce personnage qui a été choisi lors de la séance de live-drawing à Japan Expo. Il a mis en couleur à l’aquarelle une toile déjà encrée. Les spectateurs ont pu voir sa dextérité au maniement des pinceaux et de l’eau. Pour accélérer le processus, il n’a pas hésité à utiliser un sèche-cheveux pour sécher la toile. Cependant, le temps a quand même un peu manqué pour coloriser la scène au complet. Le maître a tout de même insisté pour finir la tête du plus célèbre des Kaijûs. Le résultat est très convainquant comme vous pouvez le voir dans le portfolio qui suit.

GALERIE YUJI KAIDA :

Le groupe U&Pia a un rêve : créer une utopie pour eux et leurs fans à travers leur musique. Pour ce faire, ils utilisent un mélange de K-Pop et de J-Pop pour un résultat qui transcende les frontières et les réunis avec leurs fans.

U&Pia est un groupe de musique japonais. Il est composé de huit membres dont chacun a une spécialité (danse, chant, composition…). Leur musique s’inspire de la J-pop, mais aussi de la K-pop. Le rap est aussi une partie intégrante des compositions qui oscillent entre les genres.

Le groupe a offert un spectacle sur la scène Ichigo mêlant performance vocale et danse. Ils ont interprété leurs principales chansons. Le boys band a permis au public de découvrir leurs dernières créations. L’accueil du public a été chaleureux devant ce spectacle dynamique et enthousiaste.

L’auteure-interprète Ai Hisano est derrière un grand nombre de chansons de publicités et de thèmes de jeux vidéo. L’année dernière, elle est déjà montée sur les scène de Japan Expo en interprétant sa chanson phare Tsuchizakura (Le thème du jeu Otoko Yukoro sur PS Vita).

Depuis 2017, elle fait des présentations à l’étranger, et notamment en Europe. Au Japon, elle continue ses activités solo mais a également rejoint un groupe de musique instrumentale traditionelle et travaille sur la production musicale.

Ai Hisano a enchanté le public venu écouter sa très belle voix, alors qu’elle a invité aussi le groupe Kuni-Ken à le rejoindre pour un morceau particulièrement énergique. Elle les a d’ailleurs rejoints plus tard dans la journée dans leur propre showcase afin de chanter un nouveau titre en leur compagnie.

GALERIE AI HISANO :

Pour la première fois à Japan Expo, Himeno Takashima vient vous en mettre plein les yeux avec ses talents de danseuse de pole-dance, couplés de kimono et d’éventails !

La pole-dance est toujours un spectacle impressionnant à regarder. Elle nécessite une vraie prise de risque et une condition physique impeccable pour pouvoir exécuter des figures compliquées et se maintenir avec aisance à différents niveaux de la pole.

Himeno Takashima n’a pas ménagé ses efforts pour mélanger un spectacle intégrant plusieurs accessoires et des mouvements gracieux et spectaculaire à différentes hauteurs de sa pole. Cette dernière, uniquement posée sur la scène, bougeait parfois dans tous les sens, ce qui permettait d’apprécier au mieux les capacités de l’artiste.

Si ce genre de spectacle commence à être plus visible, il ne faut pas hésiter à aller le découvrir à Japan Expo pour voir que l’on s’éloigne maintenant beaucoup de l’origine de ce type de danse. Même si la danseuse s’amuse aussi avec les codes de sa genèse.

GALERIE Himeno Takashima :

Le groupe Kuni-Ken se compose de deux frères, Kuniaki (l’aîné) et Kenji (le cadet). Apparus pour la première fois sur les scènes de Japan Expo en 2017, c’est leur 4ème apparition cette année !

Mélangeant le rock avec un instrument japonais traditionnel, le shamisen, ils se produisent à l’international depuis 21 ans.

C’est toujours un plaisir de retrouver les frères composant le groupe Kuni-Ken tant ces derniers montrent parfaitement que le rock et les instruments japonais traditionnels se mélangent parfaitement. Le shamisen offre d’ailleurs des lignes mélodiques particulières qui sont vraiment plaisantes à écouter.

GALERIE KUNI-KEN :

Un groupe de taiko basé au Japon, composé d’individus fascinés par les possibilités, la musicalité et la mystique de cet instrument.

La troupe s’est également produite lors de l’ouverture du Festival international du film de Monaco. Le 1er janvier 2023, elle s’est produite au Nippon Budôkan, l’une des salles les plus célèbres du Japon. Sur les réseaux, ils diffusent leurs apparitions et font entendre au monde entier la sonorité et la puissance du taiko.

Écouter un spectacle de taiko et toujours un véritable plaisir. Les artistes du groupe Wako - Rising Sun n’ont pas ménagé leurs efforts pour faire vibrer le public qui était enchanté devant des numéros aussi précis et merveilleusement exécutés. Les musiciens reviennent en showcase les autres jours et il ne faut vraiment pas hésiter à aller les découvrir sur les différentes scènes où ils vont se produire.

GALERIE WAKO - RISING SUN :

Projection de Shin Godzilla, en présence du réalisateur Shinji Higuchi

Après avoir ravit les spectateurs du PIFFF qui ont pu assister à sa projection lors de la clôture de la 7ème édition, c’est un plaisir toujours aussi agréable que de redécouvrir sur grand écran Shin Godzilla. D’autant que son co-réalisateur, Shinji Higuchi, est venu raconter des anecdotes sur la création du long métrage.

On a ainsi pu apprendre qu’il avait eu pu voir le jour grâce au retard pris dans la production du film américain mettant en scène Godzilla, un accord interdisant que 2 longs métrages sur le même monstre ne soient distribués en même temps.

Le réalisateur a parlé des choix qui ont été faits pour la créature et la manière dont le scénario a été écrit. Il est aussi revenu sur le succès impressionnant du film, du, notamment d’après lui, au fait que le public voulait retrouver cette créature bien particulière.

On a ensuite pu visionner cette histoire moderne montrant un monstre surgissant de la baie de Tokyo et se transformant progressivement en Kaijû dont on connaît bien l’apparence.

L’œuvre égratigne avec un certain humour, et beaucoup de pertinence, les politiciens et montre une chaîne de commandement très hiérarchisée bloquant toutes les décisions rapides. Et si ses interventions humaines sont parfois un peu trop longues, les séquences mettant en scène Godzilla sont toujours aussi dantesques et merveilleuses à découvrir sur grand écran.

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