Utopiales 2024 : Le jeudi 31 octobre
C’est à nouveau un grand plaisir de se retrouver aux Utopiales et d’avoir l’impression que le temps s’est figé entre deux éditions. En effet, les lieux sont toujours extrêmement agréables à parcourir et bénéficient de nouvelles expositions toutes plus belles les unes que les autres.
La librairie, le bar, les salles de projection, les stands, et les différents espaces d’exposition et ludiques sont toujours bien présent avec un public venu nombreux passant d’un endroit à l’autre.
Toutefois, la gestion des flux est très bien faite et on n’a jamais une impression de foule intense, tout en pouvant se déplacer sans aucun problème.
Néanmoins, le nombre de personnes présent sur le site va considérablement augmenter, le vendredi étant férié et le week-end donnant l’occasion à nombreuses personnes, notamment locales, de venir bénéficier d’un festival d’exception.
La première journée est aussi le moment où les compétitions de cours et de longs métrage est lancée. Il est donc possible de voir des œuvres très diversifiées, même si, comme j’ai pu le constater au cours des autres festivals de genre où je suis allé en cette année 2024, il ne s’agit pas du meilleur cru que l’on ai eu dernièrement.
Ce qui n’empêche, évidemment pas, quelques œuvres de sortir vraiment du lot, tandis que la rétrospective attire aussi de nombreux spectateurs venus redécouvrir des films remarquables.
De plus, le système de réservation des places en ligne marche très bien et évite aux spectateurs qui n’ont pas de ticket de faire de longues queues en espérant pouvoir rentrer. Sauf si ces derniers n’ont pas pu avoir le précieux sésame. Par contre, un certain nombre de personnes prennent beaucoup de séances et n’y vont pas. Il est donc possible en étant dans les premiers à pouvoir rentrer juste avant que la séance commence.
Vous pouvez trouver ci-dessous un avis rapide sur les longs métrages que j’ai visionné.
Mantra Warriors : The legend of the Eight Moons
De Veerapatra Jinanavin - Thaïlande - 2023 - 90’
Une histoire inspirée du Râmâyana original, racontée dans un univers futuriste, impliquant de courageux guerriers possédant d’anciens pouvoirs d’une autre dimension.
Avis : Mantra Warriors : The legend of the Eight Moons est une œuvre d’animation thaïlandaise qui a remporté un franc succès dans son pays. Une suite est d’ailleurs attendue et on peut en découvrir quelques séquences dans le générique final à ne pas rater.
L’animation fait des propositions très agréables et n’est pas sans rappeler d’autres œuvres similaires, notamment les Gundams avec ses combats entre robots géants.
Si les visages des personnages humains sont parfois un peu trop figés et que les personnages sont caricaturaux, on prend un véritable plaisir à regarder cette proposition qui donne une très grande envie de voir la suite. D’autant que les combats sont parfois spectaculaires, qu’il y a quelques créatures très adorables et que la magie et les transformations de différents protagonistes donnent l’occasion de voir des passages vraiment sympathiques.
Exorcisme Chronicles : The Beginning
De Kim Dong-chul - Corée du Sud - 2024 - 85’
Docteur devenu prêtre, le père Park a été excommunié par l’Église après avoir pratiqué des exorcismes. Pourtant, l’invasion s’étend dans la ville, et des êtres monstrueux s’attaquent aux innocent•es. Le père est contacté par un ami de longue date, un moine d’un temple secret qui pratique la magie et lui demande d’aider un enfant en danger – innocent, mais aux pouvoirs super puissants.
Avis : Exorcisme Chronicles : The Beginning est une œuvre d’animation bénéficiant de combats particulièrement spectaculaires et d’une grande violence. Il s’agit de l’adaptation d’un webtoon à succès Toemarok de Lee Woo-hyuk et celui-ci propose l’installation de personnages qui vont être déployés par la suite.
Et si on a une impression de déjà-vu en regardant l’œuvre, cette dernière se laisse découvrir avec plaisir, alors qu’elle mélange super pouvoirs, démons et transformations impressionnantes. Les amateurs d’animation se font donc plaisir, bien que la violence intrinsèque ne la réserve clairement pas à un public d’enfants et de jeunes adolescents.
Schirkoa : La citÉ des fables
De Ishan Shukla - Inde | Allemagne | France - 2024 - 103’
Schirkoa : une utopie « idéale » où les citoyens portent tous des sacs en papier sur la tête pour effacer toute différence. Tous•tes égaux•ales, tous•tes pareil•les. Jusqu’au jour où la rumeur d’un pays mythique sans sacs commence à s’étendre...
Avis : Troisième film d’animation de la journée projeté dans la grande salle de 800 places, Schirkoa : La citÉ des fables, qui est une très belle allégorie sur la liberté, commence vraiment très bien avant que le scénario ne disparaisse curieusement à mi-chemin. La partie finale est donc de plus en plus chaotique et de moins en moins intéressante et laisse non seulement plus d’interrogation que de réponse, mais fait perdre une grande partie de l’intérêt du long métrage. D’autant que celui-ci s’étire trop en longueur.
C’est d’autant plus dommage que l’animation est très belle, pleine d’imagination et d’inventivité. Et que le doublage est vraiment d’une très grande qualité.
U Are the Universe
De Pavlo Ostrikov - Ukraine - 2024 - 101’
Après l’explosion de la Terre, le camionneur spatial ukrainien Andriy Melnyk devient la dernière personne dans l’univers jusqu’à ce qu’il reçoive un appel de Catherine, une Française se trouvant dans une station spatiale lointaine. Malgré les obstacles, Andriy décide de la retrouver.
Avis : J’attendais avec une grande impatience la projection du dernier film de la journée qui avait déjà remporté précédemment au FEFFS 2024 deux prix. Et clairement, celui-ci est très bien positionné pour en remporter d’autres aux Utopiales.
Le long métrage de Pavlo Ostrikov n’est pas sans en rappeler un autre qui avait remporté à la fois le prix du jury et celui du public, l’excellent Moon. Il s’agit d’ailleurs aussi d’une œuvre dans lequel une personne se retrouve seule dans l’espace, avec un robot non humanoïde comme compagnie.
Cette fois-ci, il s’agit d’un pilote chargé de déposer des déchets nucléaires sur la lune d’une planète lointaine qui va découvrir qu’il est le dernier humain encore en vie, jusqu’à ce que la voix d’une femme se trouvant dans une station météorologique autour d’une planète du système solaire ne lui parvienne.
L’œuvre est parfois drôle, souvent émouvante et passionnante à découvrir. S’il y a quelques longueurs, elle fonctionne impeccablement, d’autant qu’elle repose sur de superbes effets spéciaux et sur une interprétation remarquable.
C’est clairement le meilleur film de la journée et si vous avez l’occasion de la découvrir un jour, ne passez pas à côté.
© Emil Ferris
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