Dark Matter : La critique de la saison 1
DARK MATTER
Date de diffusion : 17/05/2024 au 26/06/2024 Plate-forme de diffusion : Apple TV+ Épisodes : 1.03, La boîte - 1.04, Le couloir - 1.05, Sans monde - 1.06, Superposition - 1.07, Le feu d’étoiles mortes - 1.08, Jupiter - 1.09, Intrication Réalisateurs : Jakob Verbruggen, Roxann Dawson, Logan George, Celine Held, Alik Sakharov Scénaristes : Blake Crouch, Megan McDonnell, Jacquelyn Ben-Zekry Interprètes : Joel Edgerton, Jennifer Connelly, Alice Braga, Jimmi Simpson, Oakes Fegley, Dayo Okeniyi, Marquita Brooks, Amanda Brugel, William Smillie, Bassam Abdelfattah, Suzy Dias
LA CRITIQUE
Lors de la première chronique dédiée à Dark Matter, il était finalement ressorti que la série Apple TV+ avait été conçue de manière à ce que les téléspectateurs ne soient pas trop perdus, étant donné le sujet de la série : le Multivers. Des choses - très très simples - avaient été mises en place pour être sûr que l’abonné ne perde pas le fil, et cela avait été grandement apprécié.
Il est également ressorti de cette première chronique que la série n’avait pas réussi à surprendre son téléspectateur : ce qui avait alors été prédit s’est réellement réalisé. Jason a été enlevé par une autre version de lui-même (appelons-le Jason 2), et ce dernier ne s’est pas gêné pour échanger sa vie avec le petit prof de quartier... Daniella, l’épouse de Jason, d’abord charmée par les petits changements de son mari, se rend finalement compte que trop, c’est trop, et que quelque chose ne va pas. Ce qui va, finalement, arranger certaines choses, quand ces dernières tenteront de se remettre en place.
Voici donc le pot aux roses : Jason 2 a mis au point une boite qui permet à toute personne qui y entre de passer d’un univers à l’autre, sous couvert d’abord de bien vouloir s’injecter une drogue donnant à son esprit la capacité d’accepter le "Principe de la superposition quantique". Si tôt injecté, l’intérieur si terne de la boîte donne à l’esprit du voyageur l’impression d’être dans un "couloir quantique", donnant accès à une multitude d’univers autres. À se demander si tout ça a un lien avec l’imagination, ou si c’est bien réel. De son côté, Jason qui finit par comprendre la supercherie et, aidé de Amanda, la petite amie psychologue de Jason 2, va tout tenter pour retrouver son monde, sa femme, et son fils. Passons le détails scientifiques nécessaires pour créer une telle alchimie, et allons directement voir ce que ça donne sur l’écran.
Les mondes étant différents selon les choix que chacun font, cela semble donner une très grande liberté créatrice aux scénaristes. D’abord, que Jason 2 ait créé cette boite dans son monde, donne toute légitimité à l’existence de la boîte dans les autres mondes. On peut également se demander comment se fait-il qu’une si singulière boîte n’intéresse personne, surtout quand elle est au beau milieu d’un terrain vague. Car oui, la série répond également à cette question qui avait été posée lors de la première chronique : Dark Matter ne se contente pas de montrer les mondes de Jason et Jason 2. Elle fait bien plus que ça.
Mais puisqu’on en parle, parlons-en ! La série permet de "visiter" d’autres mondes : du plus ressemblant, au plus éloigné, tout y passe : un monde totalement noyé sous les eaux, un monde frappé par une étrange épidémie, voire même un monde utopique où tout va bien, où les questions de réchauffement climatique ont été résolues par des solutions tellement simples voire simplistes. Mais on ne peut que regretter que ces "visites" n’ont pour la plupart été que superficielles. Jamais Jason, dans sa quête de son propre univers, n’ira plus loin que vérifier si le monde dans lequel il se trouve est bien le sien. C’est une quête d’ailleurs bien difficile, la boîte donnant accès à un nombre incalculable de mondes, mais c’est ce que les voyageurs ont dans la tête qui déterminera le monde dans lequel il finiront.
On passe donc d’épisode en épisode à voir Jason et Amanda tenter d’apprendre à dompter la boîte. Certains épisodes ne sont que la succession de visites infructueuses de mondes qui ne sont pas celui de Jason, et ils ne se rendent pas compte que, du fait de la présence de Amanda (cette dernière ayant elle aussi des choses dans la tête), il leur sera impossible de trouver ce qu’ils cherchent. Il faut donc consentir à un moment donné à un "sacrifice" pour y arriver...
On pourra également regretter des choix faits par Jason 2 : Le mec veut changer de monde pour changer de vie, mais quand il y est, il s’efforce de rendre sa nouvelle vie telle qu’elle était dans son ancien monde... Quand ses "proches" vont s’intéresser à ses activités, il ne trouve pas autre moyen que leur montrer la boîte, histoire de les perdre dans un autre univers, et quand la disparition des "proches" intéressent un peu trop la police, il ne trouvera pas mieux que de faire venir une autre version de ce "proche" disparu dans son nouveau monde, faisant fi de ce que ces nouvelles versions pourraient dire ou faire...
Par sa dimension SF incontestable, Dark Matter s’intéresse à la nature humaine dans toute sa splendeur. Elle met en oeuvre un personnage en lutte contre une version maléfique de lui même, façon d’évoquer les multiples facettes d’un même être humain. L’Homme, dans sa grande sagesse, possède plusieurs personnalités, plus ou moins cachées, et la série ne fait que mettre en avant la dimension multiple d’un être humain. Il est regrettable que seul Jason ait droit à ce traitement de faveur (vouloir vivre une "meilleure" vie que la sienne), les autres personnages de la série, et même leurs Variants, n’ont d’autres intentions que celle de vivre la vie qu’ils ont.
Dark Matter aura su intéresser les téléspectateurs par son aspect innovant de voyages inter-dimensionnels mais n’aura pas su maintenir son intérêt tout au long de la saison, si ce n’est avec les deux derniers épisodes de la série où on va avoir de sacrées surprises, quelques peu incompréhensibles néanmoins.
NOTE ÉPISODES
BANDE ANNONCE
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