Il était une fois les séries : La saison 4 de 24 Heures chrono
24 HEURES CHRONO - SAISON 4
Type : action, espionnage
Titre Original : 24
Diffusion USA : La Fox, 9 janvier 2005
1ère Diffusion France : Canal+, 24 novembre 2005
Épisodes : 24 x 42 minutes
Créée par : Joel Surnow, Robert Cochran
Production : Joel Surnow, Robert Cochran, Peter M. Lenkov, Stephen Kronish, Jon Cassar, Michael Loceff, Evan Katz, Howard Gordon, Brian Grazer, Kiefer Sutherland
Musique : Sean Callery
Interprètes : Kiefer Sutherland, Kim Raver, Carlos Bernard, William Devane, Dennis Haysbert, Mary Lynn Rajskub, Reiko Aylesworth, Alberta Watson, Shohreh Aghdashloo, Lukas Haas, Nestor Serrano, James Morrison, Lana Parrilla, Geoff Pierson, John Allen Nelson, Gregory Itzin, Roger R. Cross, James Frain, Jude Ciccolella, Glenn Morshower, Tony Plana, Arnold Vosloo
Continuons notre exploration de 24 Heures chrono. Après une chronique généraliste, après des chroniques dédiées aux Jour 1, Jour 2 et Jour 3, allons voir du côté du Jour 4 de la série d’action et d’espionnage avec l’inusable Kiefer Sutherland dans le rôle du tout aussi inusable Jack Bauer...
Je vais commencer ma chronique différemment aujourd’hui. Si les trois premières saisons possédaient trois actes narratifs plus ou moins distincts, cette quatrième saison change un peu la donne. Jack Bauer aura à faire au même ennemi tout au long des 24 heures de la quatrième journée la plus longue de sa vie, et cela change tout. Ce n’est plus la nature de la menace qui est en jeu, mais bel et le terroriste (Arnold Vosloo), et l’arsenal de moyens qu’il a en sa possession, qui importe. Car le bonhomme - extrémiste musulman de son état - a une quantité incroyable de cartes cachées dans ses manches ! De l’enlèvement d’un Secrétaire d’État à un vol de la mallette nucléaire du Président des États-Unis, en passant par le piratage du tout Internet ou le sabotage des centrales nucléaires du pays ou encore par l’attaque de Air Force One (l’avion du Président des États-Unis, au cas où vous le saviez pas !) en plein vol, presque tout y passe. Les scénaristes ont donc fait preuve d’encore plus d’imagination pour renouveler l’intérêt du public. On se pose des questions. On se demande si c’est vraiment possible, et si c’est vraiment le cas, quand est-ce que cela va-t-il arriver pour de vrai ?
Après avoir terminé le Jour 3 en pleurs, se prenant la tête entre les mains, Jack coule maintenant une vie paisible auprès du Secrétaire d’État à la défense américain (William Devane) - et surtout de sa fille (Kim Raver). Dix-huit mois après les évènements tragiques de la saison 3, l’ex agent d’élite de la Cellule Anti Terroriste est conseiller auprès de l’équivalent de notre ministre de la défense quand ce dernier se fera kidnapper par des fondamentalistes religieux. L’occasion est alors trop belle pour se faire réintégrer "temporairement" pour une mission spéciale à la C.A.T. S’en suivra ensuite une course contre la montre pour sauver le prélat et sa fille d’une exécution publique, diffusée sur Internet - la série faisant sans doute ici référence au meurtre du journaliste Daniel Pearl en 2002. Le Jour 4 se résumera pour Jack à déjouer tour à tour les plans toujours plus ambitieux du terroriste.
Du côté de la Maison-Blanche. Le Super Président est toujours au coeur de la pyramide hiérarchique des décisions, même si le pouvoir a changé de mains. Le quotidien du POTUS de la série semble inéluctable : entre malversations, connivences, cachotteries, scandales qu’on balaye sous le tapis... tout y passe. On se demande simplement si c’est de la fiction ou s’il n’y aurait pas un peu de vérité dans tout ça ! La saison permet également de voir la machine administrative des USA en marche en cas d’ultime recours politique, mettant entre autres en scène un pitoyable Président américain qui a peur de son ombre.
J’en ai brièvement parlé lors de ma première chronique sur la série : la torture. Si Jack ne s’est absolument pas abstenu de faire très mal à ses suspects - mais pas que - en les interrogeant lors des trois premiers Jours, la saison 4 le met face à ses terribles actes. Sa détermination à faire parler son interlocuteur par tous les moyens possibles a cette fois tendance à en dégoutter plus d’un. Là encore, les scénaristes, sans vouloir s’arrêter là en la matière, semblent en tout cas vouloir mettre un peu d’eau dans leur vin. Ils montrent que même Jack, quoiqu’on puisse croire, possède une conscience.
Le Jour 4 est toujours émaillé d’intrigues secondaires, éraflant entre autres la politique d’intégration de la véritable Maison-Blanche de l’époque, et sa quête de "justice" en intervenant à peu près n’importe où dans le monde au nom de sa guerre contre le terrorisme. C’est également la deuxième saison dans laquelle les méchants terroristes sont des musulmans, ce qui commence également à embêter certaines voies anti-racistes aux États-Unis. Et que dire du nouvel ennemi que va se faire Jack en fin de saison ? C’est simple, intraitable, ce nouvel antagoniste ne lâchera jamais Jack...
À noter que cette saison 4 marque un changement majeur dans l’histoire des séries télévisée. En raison de son caractère unité de temps, c’est la première fois que les 24 épisodes sont diffusés en continu (au rythme d’un épisode par semaine, sauf pour les quatre premiers épisodes), sans pause et sans rediffusion entre les épisodes inédits. Ce n’est pas encore la naissance du "binge-watching", mais on en prend le chemin...
Une saison 4 de 24 Heures chrono captivante de bout en bout, qui a su changer son schéma narratif traditionnel pour mieux épater les téléspectateurs. Faite d’audace, la saison remplit l’office qui lui est demandé, si bien sûr, on n’est pas trop regardant sur la probabilité qu’autant de menaces puissent se dérouler en aussi peu de temps. Le Jour 4 peut également être vu comme la première partie d’un arc narratif qui se prolongera dans le reste des saisons à venir.
Du côté du casting, le Jour 4 frappe fort avec de grosses pointures de la télévision et de Séries B cinématographiques qui écument les écrans depuis un certain temps : William Devane, Nestor Serrano, Tony Plana et le charismatique Arnold Vosloo entre autres. On regrettera néanmoins l’usage d’acteurs d’ascendance hispanique - ou carrément sud-africaine - pour jouer des personnages venant du Moyen-Orient. C’est pas vraiment du "whitewashing", mais on y est presque quand même...
GÉNÉRIQUE ET EXTRAITS
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