Il était une fois les séries : La saison 1 de 24 Heures chrono
24 HEURES CHRONO - SAISON 1
Type : action, espionnage
Titre Original : 24
Diffusion USA : La Fox, 6 novembre 2001
1ère Diffusion France : Canal+, 14 septembre 2002
Épisodes : 24 x 42 minutes
Créée par : Joel Surnow, Robert Cochran
Production : Joel Surnow, Robert Cochran, Howard Gordon, Brian Grazer, Tony Krantz, Stephen Hopkins
Musique : Sean Callery
Interprètes : Kiefer Sutherland, Carlos Bernard, Dennis Haysbert, Elisha Cuthbert, Leslie Hope, Penny Johnson Jerald, Sarah Clarke, Xander Berkeley, Jude Ciccolella, Glenn Morshower, Karina Arroyave, Eric Balfour, Michael O’Neill, Vicellous Shannon, Megalyn Echikunwoke, Zach Grenier, Michael Massee, Željko Ivanek, Misha Collins, Richard Burgi, Dennis Hopper
Suite à ma chronique dédiée à 24 Heures chrono, je vous propose cette semaine de revenir sur la première saison de la série. Comme expliqué précédemment, lancée en 2001, quelques deux mois après les attentats du 11 septembre, qui ont vu deux avions s’écraser contre le World Trade Center à New York et le détruire, un autre s’écraser contre le Pentagone à Washington, et un dernier s’écraser sur un terrain vague en Pennsylvanie, la série est arrivée à une époque où les États-Unis avaient besoin d’un héros, prêt à tout pour sauver son pays.
Posons le décor : La série débute son Jour 1 à minuit : la bande sonore de Sean Callery et le célèbre split screen donnent le rythme et annoncent la menace qui va nous tenir en haleine pendant les 24 prochaines heures. On rencontre également pour la première fois la famille Bauer, composée de Jack, le père (Kiefer Sutherland), Teri, la mère (Leslie Hope), et Kim, la fille (Elisha Cuthbert). À cette heure-ci, les Bauer ne semblent pas prêts à aller se coucher, passant des moments agréables - et un peu moins - ensemble. Quand Kim se fait la malle, le téléphone de Jack se met à sonner au même moment. Agent de terrain de la C.A.T. (Cellule Anti-Terroriste), une situation d’urgence se présente et Jack doit immédiatement se présenter au bureau. Il va donc devoir gérer une double situation de crise alors que la première plus longue journée de sa vie commence. Et pour ne rien arranger, un espion sévit au sein de son agence.
De son côté, un certain sénateur David Palmer aborde la soirée sous les meilleurs hospices, les sondages le donnent en effet vainqueur aux primaires Démocrates de Californie, état clé dans sa conquête de la Maison-Blanche, faisant de lui le premier sénateur afro-américain en passe de devenir Président des États-Unis. Et selon les renseignements obtenus, ce dernier serait la cible d’un attentat. Dans un pays déjà très divisé par les questions raciales, la mort de ce présidentiable mettra le feu aux poudres communautaires du pays.
Dix-neuf ans avant la mort tragique de George Floyd, les producteurs de la série ont pris le tout Hollywood à contre-pied, mettant dans l’un des premiers rôles un personnage afro-américain. L’acteur Dennis Haysbert incarnera à la perfection un sénateur aux très fortes épaules, en pleine ascension politique. La série dépeindra un homme prêt à tout pour accéder au pouvoir. Sans être malhonnête, le gars fera usage de malversations, d’hommes de main agissant dans l’ombre, de pressions et de chantage sur des journalistes pour assurer sa place. La saison abordera également un thème cher à la vie politique états-unienne, les questions sexuelles de ceux qui ont le pouvoir.
Le Jour 1 de la série se découpe en fait en trois grands actes, emmenant son protagoniste principal du bon et du mauvais côté de la ligne rouge (ligne rouge qu’il n’hésitera jamais à franchir si besoin). Ne manquant pas de choquer son téléspectateur, la saison 1 fera passer Jack Bauer du côté des gentils par son engagement à faire le bien, mais le personnage sera également vivement critiqué pour certaines de ses décisions, et par les méthodes qu’il emploie pour arriver à ses fins. Entre rebondissements et autres évènements totalement inattendus, cette première saison aura su maintenir un niveau de tension encourageant le téléspectateur à rester devant son écran, encore, encore, et encore, jusqu’à ce que le dernier acte nous livre le véritable méchant de l’histoire et les liens que Jack partage avec Palmer.
La saison foisonne également d’arcs narratifs secondaires, toujours plus ou moins en lien avec son fil rouge. Le récit qui découlera de la disparition de Kim en est la parfaite illustration. Jack sera également mis face à ses erreurs tout au long des 24 épisodes, et Teri sera bien là pour les lui rappeler. L’Agent de la Cellule devra également débusquer la taupe qui s’est logée au sein de l’Agence.
Bref, qu’on soit simple agent fédéral de terrain ou homme politique de haut rang, on finit toujours par se salir les mains, et cela parfois à des prix défiant toute concurrence.
Pour tenir le téléspectateur en haleine, la saison renouvellera son intrigue de manière parfaite. À tel point, qu’on a vraiment du mal à lâcher son poste de télévision. En cela, la série a en quelque sorte inauguré une nouvelle ère de la télévision : le binge-watching.
Une première saison mémorable de 24, celle des premières fois. Comment un héros aussi imparfait peut-il incarner ce que les américains ont le plus besoin en ces heures si sombres ? Comment la guerre contre le terrorisme peut-elle légitimer de tels actes de tortures ? Qui dit la vérité ? Qui ment ? À quoi fonctionne ce Jack Bauer ? D’où viennent ces idées incroyables aux scénaristes ? Qui peut survivre à une saison de 24 Heures Chrono ? Plus de 20 ans après, la première saison de 24 a un peu vieillit, forcément, mais reste sacrément efficace. Même s’il se demande encore comment se fait-il qu’une heure aux States dure 42 minutes chez nous (mais ça, j’en ai déjà parlé dans ma chronique 24 Heures chrono précédente), le téléspectateur découvre le principe d’unité de temps, ce qui est une première pour une oeuvre télévisuelle à l’époque.
Sachez qu’il existe dans le pack DVD de la saison une fin alternative, fin qui, si elle avait servi de canon aurait rendu caduc la suite de la série, le traumatisme de Jack n’étant absolument plus le même...
Enfin, notons que ce Jour 1 a su faire de la place à Dennis Hopper, la légende de Hollywood qui a réalisé, co-écrit et joué dans Easy Rider aux côtés de Peter Fonda, entre autres. L’acteur, décédé le 29 mai 2010, a écumé les écrans de cinéma et de télévision dés 1955 avec le film La Fureur de vivre, aux côtés de James Dean, et la série Medic.
GÉNÉRIQUE ET EXTRAITS
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