Il était une fois les Nanars : Barbarella
BARBARELLA
Date de sortie : 1968
Titre original : Barbarella
Durée du film : 1h38
Réalisateur : Roger Vadim
Scénaristes : T. Southern, C. Brulé, R. Vadim
Interprètes : Jane Fonda, John Phillip Law, Anita Pallenberg, Milo O’Shea, Marcel Marceau, Claude Dauphin, David Hemmings, Ugo Tognazzi, Serge Marquan, Véronique Vendell
L’histoire est à la fois simple et fantasque.
Dans un futur très lointain, l’humanité vie à la baba cool, sous drogue pour les rapports sexuels et sans arme. Pourtant, un jour, le savant fou Durand Durand se manifeste avec une arme redoutable nommée Positron, qu’il voudrait vendre à un ennemi de la Terre. C’est alors que Barbarella est envoyée sur la planète Lithion, le dernier endroit où l’inventeur aurait été vu.
Le film est connu pour ses particularités qui en feront un film culte et kitsch à tout jamais.
En premier lieu, il est presque exclusivement tourné autour des effets visuels tenant à la plastique parfaite de Jane Fonda, presque toujours à moitié nue ou portant des costumes extravagants et sexy. On joue sur la naïveté du personnage, qui manipule des armes en forme phallique, s’acoquine avec tous les mâles qu’elle croise (un homme primitif au torse poilu qui lui fera connaître l’amour bestial, depuis longtemps disparu dans son monde, ou un magnifique éphèbe aux ailes d’anges), suit les ordres du commandement terrestre à la lettre, sans prendre la moindre initiative personnelle etc...
Les ennemis caricaturés à l’extrême (des poupées cannibales, à la Reine Noire avec un bandeau sur l’œil, en passant par le savant fou aux plans inutilement compliqués), frisant la parodie, mais sans oublier l’artistique hippie et langoureuse, typique du cinéma italien de l’époque.
Notez de nombreuses prises de vues gardées malgré des imperfections manifestes visibles à l’écran (Barbarella glisse sur la glace et manque de s’étaler, ou l’actrice regarde la caméra), et la présence du mime Marceau.
Parlons de la scène culte : L’orgasmotron (ou excessive machine dans la langue de Shakespeare).
Barbarella est une fois de plus capturée et introduite dans une machine, qui n’a qu’un seul but, la faire mourir de plaisir. Sorte de piano de l’orgasme, son tortionnaire joue pour la faire monter au 7ème ciel (qui n’a jamais joué ne serait que le morceau débutant La Lettre à Élise, ne pourra nier qu’il y a en effet une grande ressemblance avec les caresses sensuelles sur le corps d’une femme), mais l’instrument fini par prendre feu tellement le bonheur de la prisonnière est intense.
Tous ces détails font de Barbarella un film qui passe comme un bonbon acidulé, bien loin des standards et ambiances actuelles, mais tellement fun avec son humour parfois presque so british.
Le tournage du film regorge de clins d’œil et d’anecdotes croustillantes.
Jane Fonda avoua par exemple avoir beaucoup bu pour être plus à l’aise lors des scènes dénudées (presque tout le film donc) sur les conseils du réalisateur Roger Vadim. Les superbes et excentriques costumes sont une réalisation de Paco Rabane. La ville de Sogo tire son nom de la contraction des villes pêcheresses antiques Sodome et Gomorrhe. Le mot de passe employé dans le film, est le nom d’un véritable village au pays de Galles, le plus long nom d’une ville d’Europe :
Llanfairpwllgwyngyllgogerychwyrndrobwllllantysiliogogogoch, dont la traduction littérale est : L’église de Sainte Marie dans le creux du noisetier blanc près du tourbillon rapide et l’église de Saint Tysilio près de la grotte rouge.
Le groupe pop britanique Duran Duran emprunte son nom au méchant du film.
Le film de Roger Vadim est une adaptation assez fidèle de la bande dessinée éponyme par Jean-Claude Forest, récompensé par Le Grand Prix de la ville d’Angoulême pour l’ensemble de son œuvre en 1983, et l’un des moteurs de la révolution de la BD francophone vers des œuvres plus adultes.
Des remakes, en film ou en séries, furent évoqués dans les années 2000, mais sans jamais dépasser le stade de projet.
L’année dernière, un nouveau remake est annoncé, cette fois-ci par Sony, avec Sydney Sweeney (Euphoria, The White Lotus) dans le rôle-titre.
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