Star Trek Strange New Worlds : Critique 1.04 Memento Mori
STAR TREK STRANGE NEW WORLDS
Date de diffusion : 26/05/2022
Plateforme de diffusion : Paramount+
Épisode : 1.04 Memento Mori
Réalisateur : Dan Liu
Scénaristes : Davy Perez & Beau DeMayo
Interprètes : Anson Mount, Ethan Peck, Rebecca Romijn, Jesse Bush,Christina Chong, Celia Rose Gooding, Melissa Navia et Babs Olusanmokun
LA CRITIQUE FM
Beaucoup de choses positives à dire cette semaine sur ce nouvel épisode de Strange New Worlds, mais aussi deux gros bémols pour ma part qui tempèrent mon enthousiasme.
Quand on additionne une bonne dramaturgie, un jeu d’acteur au cordeau et un suspense intense, c’est la recette idéale pour délivrer un bon épisode. Tout est affaire de dosage, mais pour peu qu’on ne soit pas allergique à la série, l’ensemble est une grande réussite.
Trois unités de lieu cette semaine pour montrer un équipage en détresse, avec bien entendu, en premier lieu, le pont principal de l’Enterprise où se prennent les décisions stratégiques pour la survie du vaisseau. Anson Mount démontre une nouvelle fois qu’il est l’interprète idéal pour jouer le Capitaine Pike. Il est bien entouré avec notamment Christina Chong dont le personnage, La’an Noonien-Singh, commence à avoir un sacré lot de traumas.
Les deux autres lieux sont l’infirmerie et la salle des machines. Si la problématique du docteur M’Benga est assez classique, celle qui concerne Uhura et Hemmer permet de continuer à développer les relations entre les personnages.
A noter également que la production a heureusement évité l’écueil de montrer les Gorns. Certainement un des aspects le plus ridicule de la Série Originale, dévoiler les Gorns avec nécessairement un look différent aurait encore alimenté inutilement les débats.
Pour autant, il me semble que la production s’est encore pris les pieds dans le tapis sur un aspect du scénario. Le vaisseau étant gravement endommagé, la solution qui est trouvée est de se refugier dans une géante gazeuse, elle-même à proximité d’un trou noir. Quand Erica Ortegas indique que la géante se trouve à 200 millions de kilomètres du vaisseau, mon sourcil de terrien non vulcain s’est soulevé. Sans être un astronome aguerri, instantanément, je me suis dit qu’au niveau d’un système planétaire, c’est la porte à côté. Pour info, la distance entre la Terre et Jupiter est de plus de 600 millions de km.
Alors ce n’est pas tant cette distance avec la géante qui m’a choqué, c’est le fait que juste derrière, il y avait un trou noir. Bref, le principal danger pour la colonie ne me semble pas être les Gorns, mais ce fameux trou noir qui aurait du les dissuader de s’installer là à la base. Et pour moi, c’est le genre d’information qui me fait sortir littéralement d’un épisode, aussi bon soit-il par ailleurs.
Mon second bémol est le titre de la série qui n’a de plus en plus rien à voir avec la thématique des épisodes. Au bout de quatre épisodes, l’équipage n’a toujours pas commencé à explorer des mondes nouveaux et étranges.
LA CRITIQUE YR
Arrivé au quatrième épisode de Strange New Worlds, la formule est désormais connue et éprouvée, son assise bien établie.
SNW 01x04 Memento Mori est simplement allé au MIN de Rungis (ou plutôt au Farmers Market de L.A.) pour faire son marché :
ST TOS 01x19 Arena (l’attaque mortelle de Cestus III par les Gorns) pour une semblable mise en bouche sur Finibus III ;
ST TOS 01x08 Balance Of Terror (l’affrontement "aveugle" entre deux commandements militaires prisonniers de leurs devoirs respectifs) pour l’ossature narrative, quoique ses épigones cinématographiques (partiels) — ST II The Wrath Of Khan et ST Nemesis — et ses contrepoints sous-mariniers hors ST — The Enemy Below (Torpilles sous l’Atlantique) de Dick Powell (1957), Das Boot de Wolfgang Petersen (1981), et leurs nombreuses variantes — pouvaient tout aussi bien faire l’affaire pour mettre le couvert ;
ST DS9 04x07 Starship Down (un cuirassé de la Fédération se plongeant dans une géante gazeuse afin d’échapper puis d’éliminer les vaisseaux d’un ennemi impénétrable tandis que des équipiers isolés tentent de désamorcer un engin explosif) pour le rhème tactique au titre de plat principal (à tel point d’ailleurs que SNW 01x04 Memento Mori pourrait presque être pris pour son remake) ;
ST ENT 02x09 Singularity (un flirt dangereux avec un trou noir) pour l’escapisme et la résolution, somme toute le dessert ;
ST VOY 04x15 Hunter (les humanoïdes réduits à des proies comestibles pour les implacables chasseurs Hirogen) en guise de condiments ;
les Magogs de la série Andromeda (la perversion du mode "alimentaire" de reproduction) pour les épices (pimentées).
Autant dire qu’en si bonne compagnie, avec de si belles sources à cannibaliser, le festin eût normalement dû être royal et le carton plein assuré.
Oui, oui, mais non ! Car nous sommes malheureusement dans une production Secret Hideout, célèbre pour son Anti-Midas Effect...
Après avoir généreusement distribué des traumatismes à six des neuf personnages du main cast durant ses trois premiers épisodes, plutôt que de continuer sur cette belle lancée, le quatrième épisode s’emploie à les faire fructifier sur le personnage le mieux pourvu. L’épisode est ainsi construit autour du principal trauma d’enfance de La’an, non pas les moqueries sur son patronyme, mais le sort innommable qui a frappé toute sa famille (dévorée vivante pour servir de "sacs de reproduction" dans les planetary nurseries de la Gorn Hegemony). Autant dire que SNW 01x04 Memento Mori est pour Noonien-Singh un "redemption episode" comme aime à les cultiver l’industrie hollywoodienne dans son rituel victimaire. Selon le protocole en vigueur, le personnage abimé par la vie est confronté une nouvelle fois au cauchemar séminal ou à ses échos, et au travers de pesants flashbacks, il apprend à dépasser sa tragédie personnelle, à démystifier les causes de sa névrose, à panser ses blessures psychologiques, à prendre du recul, à se reconstruire sur de nouvelles bases, à se sublimer dans une explosion cathartique, à trouver la paix et la sérénité (rayer les mentions inutiles).
À nouveau nommée temporairement Number One par Pike (Una ayant été blessée), La’an sera donc la cicérone de l’USS Enterprise durant sa confrontation avec pas moins de quatre vaisseaux gorns (un gros et trois petits) ! Une épreuve de survie qui conduira l’équipage :
d’abord en orbite de Finibus III (où le sauvetage d’une centaine de colons s’avérera en réalité un piège tendu par les sournois Gorns)…
puis à l’intérieur d’une naine brune à 200 millions de km de là pour brouiller les détecteurs de l’ennemi mais en se privant en retour de tout armement fonctionnel (trois des vaisseaux gorns finiront par être détruits par diverses "astuces")...
et finalement au voisinage d’un trou noir sur l’horizon des événements duquel l’as du pilotage Ortegas se payera une séance de surf (selon le principe de slingshot gravitationnel) pour échapper à la prédation du dernier vaisseau gorn.
Incontestablement, SNW 01x04 Memento Mori prodigue une expérience claustrophobe relativement saisissante dans une ambiance non dépourvue de "TOS vibes", avec quelques moments de dignité voire de contemplation, et le bénéfice d’une retenue accrue chez ses interprètes principaux — même si le pathos se tient toujours en embuscade et ne manque jamais une occasion de se rappeler au public.
Mais comme toujours, le diable se cache dans les détails, et la proposition ne survit guère à une analyse qui creuserait sous le lustre de la surface (aussi séduisante et somptueuse soit-elle)...
Si ST TOS 01x08 Balance Of Terror est bien évidemment la référence qui vient immédiatement à l’esprit (par son ambiance et en raison de la volonté affichée de SNW de remaker la série originale), le principe actif de cet épisode culte (mais aussi de son inspirateur cinématographique et de ses nombreux épigones) est totalement absent de SNW 01x04 Memento Mori puisqu’il n’est pas question ici d’un duel entre des "officiers d’honneur" s’estimant mutuellement (jusqu’au sacrifice final). En effet, cette forme de bushido aurait nécessité de laisser apparaître on screen les antagonistes, or le quatrième épisode de SNW se garde bien de mettre en scène les Gorns (pas même le commandant du plus imposant des trois vaisseaux ennemis).
Du coup, c’est en réalité ST DS9 04x07 Starship Down qui sert de matrice à SNW 01x04 Memento Mori, moyennant une parfaite redistribution des rôles : le capitaine Christopher Pike dans celui du capitaine Benjamin Sisko, le chef ingénieur Hemmer et la cadette Uhura dans ceux de Quark et du Karemma Hanok, l’USS Enterprise re-rebooté dans celui de l’USS Defiant, l’étoile naine brune dans celui de la planète géante gazeuse de classe J du Quadrant gamma, les vaisseaux "toupies" gorns dans ceux des Jem’Hadar fighters... Les parallèles diégétiques sont si nombreux entre les deux épisodes qu’il serait loisible de crier au plagiat… dans la mesure où ni David Mack ni John J. Ordover n’ont été officiellement crédités. Hélas, même lorsqu’un épisode historique référentiel fournit une feuille de route (pour ne pas dire un chemin de fer), Strange New Words réussit l’exploit de se planter dans les grandes largeurs, tel un tireur ivre qui louperait à chaque fois sa cible. Car lorsque l’épisode de ST DS9 restait un sans-faute technique, tactique, décisionnel, et psychologique… c’est loin d’être le cas de son rip-off dans SNW. Autant dire que si le bât blesse, ce n’est pas dans ce que les deux épisodes peuvent avoir de commun, mais bien dans ce que SNW 01x04 Memento Mori s’est employé à ajouter ou substituer…
Le but de la mission originelle de l’USS Enterprise de Pike était de livrer un nouveau processeur atmosphérique — AP350 — à la colonie Finibus III (constituée de plusieurs centaines d’habitants). La destruction de leur satellite de communication et l’absence de colons à la surface n’ayant laissé derrière eux que des trainées de sang — signe évident d’un massacre — ne conduira même pas l’USS Enterprise à passer en alerte rouge (impliquant l’activation de ses boucliers). Il faudra la détection d’un vaisseau inconnu en orbite pour que l’alerte jaune soit envisagée, mais néanmoins annulée dès lors que la professeure Thandie établira le dialogue… pourtant dramatique (colonie attaquée par une force inconnue, peut-être via l’emploi de canons ultrasoniques ou de bombardement plasma suborbital, une majorité de colons disparus, aucun souvenir précis des événements...). Curieusement, alors qu’il appartient pourtant à la Fédération, ce vaisseau-cargo de la colonie ne sera même pas reconnu en l’absence de signal d’identification (nommé ici "badge"), et parce qu’il est destiné au transport de minerais radioactifs, sa coque n’autorisera pas l’emploi de la téléportation. Cette dernière ne fonctionne jamais lorsqu’elle est vitale, et les ressorts dramatiques résultent généralement de son indisponibilité ou de son oubli pur et simple... selon la désagréable habitude des productions Kurtzman. Inutile que préciser que les spectateurs devinent que le drame s’annonce lorsque les personnages n’y voient que du feu…
Étrangement, le vaisseau cargo ne s’arrimera pas directement à l’USS Enterprise (pratique pourtant courante dès le 22ème siècle de ST ENT y compris avec des vaisseaux aliens inconnus), mais Pike fera inexplicablement déployer entre les deux vaisseaux un "deep space transport tube"... qui rallongera significativement la procédure de transbordement pedibus cum jambis des réfugiés de Finibus III...
Dans un script où les ficelles sont aussi voyantes, il ne faut pas être grand clerc pour deviner que c’est précisément cette vulnérabilité (prétexte) que l’ennemi exploitera. Le témoignage de Fig (une enfant réfugiée) sur les bruits de claquement émis par les agresseurs convaincra La’an de l’implication des Gorns dans l’attaque de Finibus III, ce dont elle obtiendra la confirmation par le balayage de l’espace environnant à la recherche de "signatures EM polarisées" révélant qu’un vaisseau gorn se dissimule derrière un hologramme (à proximité de la seconde lune de Finibus III). Mais en dépit de son avertissement impérieux (pour ne pas dire de sa supplication panique), Pike se refusera de lever les boucliers de l’USS Enterprise… au motif que ce dernier est toujours attaché au vaisseau-cargo via le tube de transport. C’est donc sans surprise que les Gorns attaqueront aussitôt le vaisseau de Starfleet, endeuillant encore davantage les réfugiés (trois morts supplémentaires dont la petite Fig) mais également sept membres d’équipage de Starfleet !
Mais là encore, ce choix tactique est largement incohérent. Les rescapés de Finibus III étaient seulement au nombre d’une centaine, et l’épisode avait montré qu’ils avaient tous achevé d’embarquer sur l’USS Enterprise. Dès lors, au regard de la crédibilité de La’an à la tête de la sécurité du vaisseau (et de ses capacités de persuasion), l’impossibilité de Pike de lever les boucliers en urgence... signifiait en réalité son refus de les lever pour ne pas endommager le matériel de jonction, ce qui est un contresens au regard de la gravité du péril (a fortiori dans une économie d’abondance où les synthétiseurs peuvent remplacer tout équipement détruit). D’autant plus que l’attaque des Gorns, outre d’endommager l’USS Enterprise et de tuer une dizaine de passagers, fera de toute façon voler en éclat le tube flexible ! En outre, dans le cas improbable où l’expulsion (voire la destruction) de ce dernier ne pouvait se commander instantanément depuis la passerelle, un épisode comme ST TOS 01x03 Mudd’s Women (mais paradoxalement aussi Discovery 02x14 Such Sweet Sorrow Part 2) avait montré que l’USS Enterprise pouvait étendre ses boucliers pour englober un aéronef externe bien plus éloigné que ce vaisseau-cargo de Finibus III. Alors pourquoi pas ici ?
Enfin bon, une nouvelle fois, l’agenda externaliste écrase toute vraisemblance internaliste… quitte à faire passer Pike pour incompétent… dans un monde où l’impéritie est toujours le terreau du super-héroïsme. Ainsi il fallait absolument que l’USS Enterprise se retrouve gravement endommagée et en position d’infériorité pour accentuer son handicap — et donc son mérite — non pas face à un (comme Kirk huit ans après) mais carrément face à quatre vaisseaux gorns, histoire de rétro-surenchérir le rapport de forces de ST TOS 01x19 Arena !
Désormais éborgné et diminué, l’USS Enterprise ne pouvait espérer matcher les Gorns supérieurs en nombre et en performance que dans un environnement inhibant la plupart des systèmes opérationnels (boucliers, armement, détecteurs/radars, visibilité…). Mais au lieu de la traditionnelle nébuleuse ou géante gazeuse, SNW 01x04 Memento Mori a cherché à se singulariser en offrant comme "refuge égalisateur" une naine brune ! Alors certes, cet astre ne possède pas la masse nécessaire à une fusion thermonucléaire de l’hydrogène mais néanmoins suffisante pour une fusion thermonucléaire de l’hélium… qui le caractérise par définition (sans quoi il ne pourrait être ainsi nommé). Considérées comme étoiles ou objets substellaires selon les classements, les naines brunes génèrent des températures et des radiations qui interdisent à un vaisseau d’y pénétrer sauf s’il dispose au minimum de "multiphasic shields" qui n’existent pas encore en 2259 ni même en 2293 d’après ST VOY 03x02 Flashback, et idéalement de "metaphasic shielding" pourtant inventés par le Dr Reyga seulement en 2369.
Mais pour tenter de déployer un écran de fumée, le script se mettra bien vite à employer indifféremment les locutions "naine brune" (= étoile ou subétoile) et "géante gazeuse" (= planète jovienne), ce qui constitue une vraie faute d’astronomie (en nature ou en chronologie), abaissant SNW à de la space fantasy ou un nanar inconséquent comme Lost In Space 1965.
Bref, Strange New Worlds partage toujours les "sciences-pour-rires" de Discovery. Et ça ne fait que commencer car toute la suite de SNW 01x04 Memento Mori n’est qu’une vaste collection de nawaks...
(...)
De toute évidence, les showrunners confondent les Romuliens et les Gorns dans leur relation à la chronologie : quoique adversaires dans la traumatisante Guerre romulienne du 22ème siècle, les humains n’auront levé le voile sur leur vrai visage qu’en 2267 dans ST TOS 01x08 Balance Of Terror. Alors que la même année, dans ST TOS 01x19 Arena, la Fédération a non seulement découvert l’aspect physique (crocodilien) des Gorns, mais également leur nom, et leur simple existence (d’où la méprise sur la propriété de la planète où fut implantée la colonie de Cestus III). Tandis que la survie et les souvenirs de La’an Noonien-Singh (notamment sur le sort du vaisseau colonial SS Puget Sound) auraient forcément alimenté toutes les bases de données géostratégiques de Starfleet, rendant matériellement irrecevables les leçons de morale des Metrons au regard de la prédation exercée par les Gorns sur des civils de la Fédération durant des années selon le retcon chronologique de SNW.
Dès lors, le parti de ne pas faire apparaître ici les Gorns est une "prévention" qui ne contredit pas moins la série originale ! Alors quitte à violer ouvertement les causalités, autant opter pour l’option narrative la moins frustrante. Surtout que l’épisode DIS 02x05 Saints Of Imperfection sis en 2258 avait de toute façon révélé (via un incident impliquant Leland avant l’emprise de Control) que Starfleet Intelligence connaissait l’aspect physique des Gorns et leur revendication de Cestus III, discréditant donc profondément toute la politique de colonisation de l’UFP, mais aussi les compétences de Kirk et de son équipage dans ST TOS 01x19 Arena.
Puisque la rupture de continuité était en réalité actée depuis la seconde saison de Discovery, la "discrétion figurative" de Strange New Worlds s’explique probablement par la crainte du ridicule devant des aliens au look crocodilien. N’est-il pas alors contradictoire d’avoir choisi une espèce apparaissant (une seule fois) dans ST TOS... mais que les protagonistes de dix ans antérieurs ne pouvaient connaître selon la chronologie originelle... et au look de toute façon incompatible avec les normes de productions des années 2020… sauf bien sûr à recourir à un énième retcon d’apparence (que même une divergence de timeline pourrait difficilement expliquer). Soit un exemple (de plus) où le fétichisme du fan service envers la série originale provoque les pires incohérences chronologiques, au contraire du prequel exemplaire ST ENT qui avait imaginé de nouveaux ennemis (Sulibans, Xindis…) pour ne rompre aucune continuité.
(...) [Analyse détaillée à venir] (...)
Conclusion
Donc sans grande surprise, une fois de plus, absolument rien ne tient debout dans SNW 01x04 Memento Mori, ni envers sa propre cohérence diégétique (décisions de commandement, stratégie suivie, destructions des vaisseaux Gorns, comportement de l’équipage, enchaînement des événements…), ni envers les sciences réelles et/ou trekkienne (auxquels l’épisode prétend pourtant accorder la part du lion), ni envers une chronologique qui ne peut décidément être commune avec celle de ST TOS (au cas où la masse critique de divergences ne suffirait pas à convaincre les plus loyalistes).
Mais à part tout "ça" — c’est-à-dire l’essentiel pour la suspension consentie d’incrédulité — SNW 01x04 Memento Mori est plutôt sympa. Parce que le visuel est top, parce que Pike est cool, parce que son style de commandement collaboratif transforme l’USS Enterprise en une start-up et son équipage en une bande de potes, parce que certaines lignes de dialogues (essentiellement sur les hommages commémoratifs aux défunts) possèdent une relative élégance, et surtout... parce que les spectres d’épisodes historiques mémorables s’obstinent à percer les ténèbres et hanter le radeau de la méduse kurtzmanien !
SNW 01x04 Memento Mori est totalement illogique, il n’explore rien, il ne propose aucune réflexion, mais il le fait bien.
Strange New Worlds repose visiblement sur un business model qui marche très fort aujourd’hui dans la Cité des anges, à savoir : "la nostalgie suffit bien puisque les madeleines (de Proust) sont nourrissantes".
Du coup, rien d’étonnant que SNW 01x04 Memento Mori cartonne dans les charts US et sur les agrégateurs de critique... tel un messianique "Second Coming" ! Faut-il s’en réjouir ou s’en indigner, en rire ou en pleurer ?
BANDE ANNONCE