American Crime Story - Impeachment : Review 3.10 The Wilderness

Cette saison d’American Crime Story nommée Impeachement se révèle comme unique, avec un réel décalage en comparaison avec les deux premières saisons. Une volonté scénaristique assumée lors de ce dernier chapitre, The Wilderness qui donne un ton particulier à l’ensemble.

American Story = performances brillantes

Que ce soit pour des histoires de crimes ou d’horreur, les créations de Ryan Murphy ont le chic de mettre en avant les acteurs et leurs talents. Bien entendu, ses acteurs fétiches sont capables de grande chose. Sarah Paulson en tête, qui est magistrale en Linda Tripp. Jouant dans un registre inédit, elle se surpasse dans l’incarnation de cette femme isolée, assoiffée de vengeance et incapable d’assumer réellement ses actes. Un rôle à récompense par excellence. Tout comme Beanie Feldstein, impeccable en Monica Lewinsky, Clive Owen convaincant en Clinton et Annaleigh Ashford bluffante de fragilité en Paula Jones. Appuyé par des plans longs laissant transparaitre les émotions et leur sincérité, les comédiens ont tout le loisir de porter cette saison.

Un pari scénaristique

Cette conclusion va assumer un choix clair, Monica est la victime de tous, Linda n’est peut-être pas le monstre absolu que tout le monde pense et Paula Jones est celle qui a failli à son rôle en baissant le bras. Sur cette dernière, ce choix paraît particulièrement cruel. Les deux dernières choses concernant Paula dans cette saison est une remarque assassine de la part de la conservatrice Ann Coulter à la télévision et un sourire pervers d’un vendeur de superette. La série décide de dénigrer Miss Jones, elle qui a été manipulé et menée en bateau a aussi le droit au dédain d’American Crime Story. Ce traitement semble particulièrement cruel pour celle qui en réalité a continué son combat judicaire durant plusieurs années.

En se concentrant sur ces dames, Impeachement décide donc de laisser le volet politique au second plan. Il est bien évidemment évoqué, mais la critique faite au sein du programme sur les médias se focalisant uniquement sur le privé, peut être également faite à la série. L’impact réel est peu palpable en dehors des personnages introduits. Une occasion ratée de montrer comment, malgré la souffrance de l’héroïne principale, la vie politique de Bill s’est conclu avec cette affaire.

Moins de crime, plus de sociétal et un poil caricatural

Le propos clair de ce troisième opus se concentre sur le féminin et l’impact sociétal de cette affaire du point de vue des victimes et de leurs traitements par les puissants, médias et politiques. Automatiquement, le volet judicaire prend moins de place. En dehors de Kenneth Star, le juge emblématique, l’enquête et le travail juridique est bref.

Dans cette volonté d’appuyer un message féministe revendiqué, la série se laisse parfois aller à quelques exagérations sur les personnages conservateurs. Un manque de finesse préjudiciable. La scène de dialogue entre Drudge et Coulter tend presque au ridicule tant ils paraissent sans cœur et imbécile.

Cette saison aurait gagné à duré deux épisodes de moins tant le rythme chute drastiquement dans les deux derniers chapitres. Il n’en reste pas moins une bonne création intéressante apportant un point de vue jamais exprimé. Un programme à voir qui continue la qualité indéniable des American Story.

 Episode : 3.10
 Titre : The Wilderness
 Date de première diffusion : 09/11/2021 (FX)
 Réalisateur : Michael Uppendahl
 Scénariste : Sarah Burgess
 Avec : Sarah Paulson ; Beanie Feldstein ; Annaleigh Ashford ; Margo Martindale ; Edie Falco & Clive Owen.

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