La guerre des mondes : Review de la saison 2

Date : 26 / 05 / 2021 à 14h30
Sources :

Unification


La science-fiction post-apocalyptique, ce n’est pas super visuel ; la plupart du temps, ça demande moins d’effets spéciaux en post-prod que la SF futuriste, mais ça requiert beaucoup plus de logistique au niveau de l’ambiance et des décors. Alors habituellement, le côté assez sobre du visuel est compensé par une écriture solide, j’en veux pour exemple Walking Dead ou le trop sous-estimé Jericho. J’avais trouvé la saison 1 de La guerre des mondes plutôt bien ficelée et j’avais de gros espoirs pour cette saison 2, en tout cas côté scénario. Et là, j’avoue que j’ai eu beaucoup de mal à ’suspendre mon incrédulité’. Dommage. Ça reste tout de même un assez bon divertissement.... si on ne se pose pas trop de questions.

Mais je ne vais pas jouer le jeu du spectateur passif et je vais quand même en poser quelques-unes (des questions), après avoir brossé l’essentiel de l’intrigue de cette deuxième saison.

Retour en arrière sur la saison 1, pour y voir plus clair : invasion extra-terrestre, méchants chiens-robots qui butent tout le monde, la fin de l’humanité est proche. Trois arches narratives s’établissent autour des personnages principaux : en France, l’astrophysicienne Catherine Durand (Léa Drucker) a identifié en premier le ’signal’ extraterrestre. Coincée dans un observatoire au dessus de Grenoble avec une troupe de soldats, elle cherche à comprendre à quoi sert ce signal. Plus haut, dans le nord, Chloé (Stéphane Caillard) et son fils Sacha (Mathieu Torloting) - qui semble partager un lien télépathique avec les aliens - se dirigent à pied vers l’Angleterre, en compagnie de Jonathan (Stephen Campbell Moore). À Londres, le neurogénéticien Bill Ward (Gabriel Byrne) essaye de sauver sa peau en compagnie d’un petit groupe d’individus dans lequel se trouve Emily (Daisy Edgar-Jones), la fille de Jonathan, qui est aveugle de façon intermittente et qui semble douée du même ’talent’ que Sacha. Fin de la saison 1 : Emily pénètre dans un vaisseau E.T. et se retrouve face à face avec un alien qui ressemble étrangement à un humain.

ATTENTION SPOILERS !!!

Et la saison 2 commence... 6 mois plus tard. On a établi que les aliens sont sinon humains, du moins terriblement ressemblants. Bill Ward découvre que leur ADN est proche du nôtre, mais avec quelques très nettes spécificités ; il se dit que ce serait une bonne idée de s’appuyer sur ces spécificités pour créer un virus qui permettrait de détruire les envahisseurs. La résistance s’est organisée, mais les ennemis semblent être plus forts, d’autant qu’ils peuvent compter sur leurs horribles ’chiens’ d’attaque. Ils ont deux obsessions : détruire la race humaine et zigouiller Bill Ward car ils savent qu’il est en train de développer un vilain virus. Plus tard, on découvre que les aliens sont en fait des rejetons de Terriens établis sur une autre planète qui sont revenus, dans l’espace et dans le temps, pour se venger de leurs ancêtres (ce qui était clairement évident depuis le premier épisode de cette nouvelle saison, pour qui a un peu de jugeote).

Je vous ai promis des questions, les voici, les voilà !

1 - Un bond de six mois entre la fin de la saison 1 et le début de la saison deux, ce n’est pas un raccourci, c’est un trou de ver ! Les résistants terriens se battent contre des gens qui leur ressemblent et on établit ça comme si c’était d’une grande banalité. Personne ne se pose de questions ? Personne ne se demande comment ils parlent si bien au moins l’anglais, et peut-être même le français (j’ai vu la série en VF, alors c’est dur à dire...) ? Et puis ce besoin d’éradiquer la race humaine, est-il bien raisonnable (scénaristiquement, s’entend) ? Les causes de cette obsession meurtrière, que l’on découvrira par bribes, sont bien légères pour un point aussi fondamental du scénario.

2 - Cela fait donc six mois que dure la crise. Tout est mort : pas d’électricité, pas d’eau courante, pas de production de bouffe... Mais heureusement, les supérettes sont encore bien fournies et tous les produits sont installés bien droits et bien intacts sur les étagères. Personne ne les a pillées, normal, tout le monde est mort (ce qui peu crédible, parce que ce ne sont pas quelques aliens et leurs ’chiens’ qui ont pu dessouder, en quelques jours à peine, des milliards d’humains). Et la poussière au fait, elle est où ? Et les toiles d’araignée ? Et la moisissure (on est en Angleterre, le pays qui a inventé l’humidité !) ? Et ils se lavent comment ? À l’eau minérale, dans la Tamise ? Donnez-moi du vrai, de l’authentique, du post-apocalyptique Label Rouge ! Il faut que ce soit crade, que ça pue et que ça se voie !

3 - Je tiens à rappeler au scénariste que quand on veut vraiment tuer quelqu’un, on ne lui plante pas une paire de ciseaux dans l’épaule droite car il y a de fortes chances qu’il en réchappe. Ou alors il faut établir l’événement comme un acte manqué, philosophiquement parlant. Aussi, lorsque quelqu’un se prend une balle dans le bras alors que ses poursuivants sont juste derrière lui, il ne peut pas les distancer de plusieurs heures. Et quand un grand balaise se fait attaquer à coups de couteau par un gringalet, pourquoi lorsqu’il se bat avec lui, ne cherche t-il pas avant tout à le désarmer avant de se faire poignarder à plusieurs reprises ? Et le meilleur pour la fin : le mec qui ne ramasse pas son flingue (qui ne le quitte jamais) alors qu’il est à portée de main, donnant l’occasion à son opposante de le récupérer pour le menacer. Hmmmm.....

4 - Et finalement : bien que ce soit l’un de ses fondements, la physique quantique ne se réduit pas à la dualité onde-corpuscule. Faire rabâcher ce concept trois fois par l’héroïne, ça fait un peu le scénariste qui n’y connait rien mais qui fait croire qu’il est spécialiste, et moi ça me fait grincer des dents. J’en profite pour dire au passage que, de tout le casting, Léa Drucker en astrophysicienne est de loin la moins convaincante. Il faudra lui expliquer que quand on fait semblant de tirer avec une arme factice, on fait attention de viser les méchants et pas le petit copain juste devant soi. Je vous ai fait une capture d’écran parce que c’est trop drôle (on voit même la fumée qui sort du calibre) ! Drucker a ses moments, mais ils sont rares...

Tout cela vous paraîtra peut-être anecdotique, mais lorsque tous ces détails (et beaucoup d’autres) sont mis bout-à-bout, ça décrédibilise un peu le produit. Mais je ne vais pas tirer (lol !) que sur le scénariste et l’actrice principale, les réalisateurs et les monteurs (dans le cas sus-mentionné, par exemple) y étant probablement aussi pour quelque chose. Comme je l’ai annoncé plus haut, cette saison reste tout de même divertissante, surtout si l’on n’y regarde pas de trop près. Mais ’aurait dû mieux faire’ est le commentaire qui me vient à l’esprit...


EPISODE

- Episodes : 2.01 à 2.08
- Titre : pas de titres
- Date de première diffusion : 17 mai 2021 (Canal+)
- Réalisateurs : Richard Clark, Ben A. Williams
- Scénariste : Howard Overman

BANDE ANNONCE - EXTRAITS




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