His Dark Materials : Ariyon Bakare fait le point sur son personnage de Lord Boreal

Après Dafne Keene, c’est au tour de Ariyon Bakare de nous parler de la série His Dark Materials de HBO et de faire le point sur son mystérieux personnage de Lord Boreal. C’est au micro de nos amis de Collider que l’acteur parle de son désir d’approcher son personnage différemment de ce à quoi on pourrait s’attendre, de ce qui fait que Lord Boreal n’est pas comme tous les autres personnages qu’il a joués auparavant, d’explorer la dynamique entre Boreal et Mme Coulter (Ruth Wilson), et de son moment préféré de la saison 2.

C’est une série qui a tant de fans et tant de gens aiment cette propriété, qui vous donne un public intégré. En quoi cette série fait-elle de votre métier le meilleur, et en quoi cela fait-il aussi peur ?

Parce que les gens ont des idées préconçues sur ce que la série va être et sur les personnages, il est très stressant de voir si vous correspondez au profil. En ce sens, vous travaillez un peu plus dur et vous faites de votre mieux pour repousser les limites et choquer les gens. Vous lisez une histoire et chaque individu a sa propre vision de ce qu’est chaque personnage. Pour moi, je voulais le retourner et voir si je pouvais jouer quelque chose d’un peu différent. Si vous les mettez de votre côté et qu’ils commencent à être d’accord avec ce que vous faites, alors vous savez que vous avez fait un très bon travail. C’est donc passionnant à un certain niveau et éprouvant à un autre niveau.

C’est un matériau dense, difficile, compliqué, complexe. Comment vous êtes-vous retrouvé dans cette histoire ? Qu’est-ce qui vous a aidé à comprendre le monde, tel qu’il s’établissait autour de vous ?

Y trouver ce qu’il y a d’humain. Il y avait des questions très denses et compliquées qu’ils se posaient. Je voulais juste savoir où je me voyais, si je posais ces questions. Quand est-ce que j’interroge les autorités ? Quand est-ce que je remets en question mon existence ? Quel est mon but ? J’ai mis toutes ces questions dans le personnage, et j’ai ensuite essayé de me lier à cela. J’espère que cela correspond. Ce qui est bien, c’est qu’il y a là une excellente source d’information, donc je peux toujours y revenir pour m’y référer. Et il y a d’autres références. Il y a tellement d’endroits où je pourrais aller pour savoir où se trouvait l’esprit de Phillip. Il y a tellement de possibilités de trouver le personnage. C’est un voyage. C’est parfois stressant. Vous faites des erreurs, mais vous les oubliez et vous continuez. Avec un peu de chance, vous pouvez trouver quelque chose de brillant.

Dans toute première saison d’une série, vous essayez de trouver votre personnage, vous établissez des relations et vous déterminez leur place dans le monde. Quel a été le plus grand soulagement pour vous, en terminant le voyage de la saison 1, et quelle a été la partie la plus excitante de voir la réaction des fans de cette saison ?

J’étais tellement nerveux à cause de la réaction parce que je ne suis pas ce que vous lisez dans un livre. J’ai tout retiré du livre. J’en ai retiré ce que j’aimais, et puis je l’ai retourné contre lui. Dans le livre, c’est un personnage très souriant, très heureux et très calculateur qui se fraye un chemin. Il est beaucoup plus âgé que moi, il est blanc, il a des cheveux gris. Je suis un Noir et je veux m’assurer que j’ai gardé ce sentiment. Je l’ai abordé sous un angle totalement différent. J’étais donc excité que les gens apprécient cette qualité mystérieuse avec le sentiment que ce type pousse ses émotions de côté. On a l’impression qu’il va craquer. Il est comme du verre qui pourrait se fissurer. Il filtre toutes ces idées, ces connaissances et ces émotions, et les garde à l’intérieur. Vous ne savez pas quand il doit exploser. Je voulais osciller au bord de cette explosion. C’était un gros truc pour moi.

Qu’est-ce qui fait que Boreal n’est pas comme les autres personnages que vous avez joués auparavant ? Qu’est-ce qui le rend spécial pour vous ?

Le matériel d’origine, vraiment. C’est toujours la source qui compte. Tout était là. Ça, et c’est un homme qui est en fait beaucoup plus passionné que les gens le pensent. Il a des sentiments profonds, mais il n’a jamais vraiment pu les exprimer. Il n’a jamais été capable de vivre. Il a donc cette dualité, comme Charles Latrom, pour être un collectionneur. Il a accumulé des richesses d’une manière qu’il n’aurait probablement pas pu accumuler dans un autre monde. Il a utilisé son savoir. C’est inspirant quand vous voyez quelque chose comme ça. Vous vous dites : « Oh, wow, ce type fait vraiment quelque chose et il est vraiment motivé. » C’est le truc avec le personnage que j’aime jouer. C’est un homme formidable qui veut quelque chose et il va aller le chercher. Peu importe qui se met en travers du chemin.

Qu’avez-vous apprécié dans le fait de pouvoir explorer la dynamique entre Boreal et Mme Coulter et de travailler avec Ruth Wilson ?

Il y a tellement de choses que je pourrais dire. C’est une actrice extraordinaire. J’ai toujours été un de ses fans, avant de commencer à travailler avec elle. En fait, en ayant le plaisir d’être à l’écran et de partager des scènes et de travailler ensemble, on se rend compte de l’immense talent qu’elle possède. C’était une joie. Nous passions des soirées à discuter et à décomposer les choses. Nous avons le même genre d’esprit. Nous sommes assez analytiques. Il faut que tout soit très précis. C’était un plaisir de rencontrer quelqu’un qui a cette même éthique du travail.

Vous ne savez pas où elle va aller ensuite. Elle est très dangereuse. Elle a une langue très venimeuse et méchante qui est assez séduisante. Parfois, je me perdais en la regardant jouer, mais je me disais : « Eh bien, c’est mon personnage. Il tombe amoureux d’elle, de la même façon. Il adore la regarder. Il veut la conquérir. » Elle est comme une femme trophée pour lui. Il y avait tellement d’éléments de travail sur cette série avec elle, que mon séjour là-bas était encore plus excitant.

Mais je peux aussi dire ça d’Amir, et de tout le monde. Il n’y avait personne avec qui je n’aimais pas vraiment travailler. C’est une excellente distribution. Nous sommes une grande famille. Les gens pensent qu’il doit y avoir quelqu’un de mauvais, mais non. Nous nous sommes vraiment bien entendus.

Avez-vous un moment préféré dans un épisode spécifique, cette saison ?

Je vous le dirais bien, mais c’est une alerte au spoiler. Un de mes moments préférés est dans le dernier épisode. Je ne peux pas dire pourquoi, mais nous l’avons filmé au début et c’était mon modèle pour le reste de la saison. Je ne savais pas où ça irait, et je me disais : « Wow, ok, on a trouvé quelque chose de magique. » Nous avons trouvé une relation, ce qui était vraiment charmant. Avoir ces moments magiques, c’est incroyable.

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