La dernière vie de Simon [VOD] : La critique
Trop souvent, j’oublie que les Français peuvent produire autre chose que des comédies lourdingues ou des drames sociaux déprimants commandés par la télévision pour la télévision et que l’on diffuse de façon un peu blasée dans les salles, histoire de se faire trois ronds au passage. A ce propos, je vous recommande le pamphlet d’Eric Neuhoff, ‘Très cher cinéma français’ qui a reçu le prix Renaudot de l’essai 2019. C’est misogyne et puant, mais c’est aussi très drôle et il assène quand même pas mal de vérités. Mais j’avoue que depuis que j’ai vu le magnifique film de Nicolas Bedos La Belle époque, j’ai l’espoir que le cinéma français regagne un jour ses lettres de noblesse. Les Milléniaux, au boulot !
’Spielberg a un cousin français !’ clament les critiques. Mais un cousin très éloigné alors, car PERSONNE n’égalera jamais Spielberg ! Mais on reconnaît indéniablement la source de l’inspiration, un très bel hommage au Grand Maître. Le cinéma fantastique en France est beaucoup trop rare, alors je tire mon chapeau à Léo Karmann pour avoir osé se lancer dans un genre trop souvent boudé par les producteurs français.
Bon, je passerai outre les solutions de facilité et les faiblesses, que dis-je, les trous noirs du scénario, et les ‘mais enfin, euh !’ qui vont avec. Ce n’est pas bien grave, c’est du fantastique, on n’a pas besoin que ce soit entièrement crédible. On ne se demande pas comment le loup a bien pu gober la grand-mère du Petit Chaperon rouge, pas vrai ? Alors on se détache, et on regarde ça comme un épisode un peu plus long d’Amazing Stories (produit par Spielberg…).
Au delà de l’élément fantastique : un gamin capable de prendre l’apparence des gens avec qui il entre en contact physique (gimmick vu et revu dans le cinéma fantastique et de science fiction), c’est finalement juste une autre histoire d’amour(s). Celle d’un orphelin qui veut trouver une famille pour l’aimer, celle d’un garçon qui veut être aimé par une fille, celle d’une fille qui va découvrir que le garçon qu’elle aime lui ment… Bref, rien que du très classique mais après tout, c’est l’amour qui fait tourner le monde et c’est joliment proposé dans La dernière vie de Simon.
Techniquement, c’est très bien fait : la réalisation est impeccable, la cinématographie chiadée, le son bien travaillé, les effets spéciaux subtilement intégrés. Les acteurs sont justes et attachants et l’émotion est au rendez-vous. Et c’est le mélange du tout qui rend ce premier film, plutôt réussi au final, agréable à regarder.
J’espère que le réalisateur Léo Karmann continuera sur sa lancée : la maturité aidant, il devrait pouvoir jouer un jour dans la cour des grands.
SYNOPSIS
Simon est orphelin, et il a un secret incroyable : il peut prendre l’apparence de toutes les personnes qu’il a touchées. Un jour de fête, il rencontre Thomas et Madeleine, un frère et une soeur d’à peu près son âge. Les gamins se prennent d’affection pour Simon et l’invitent à passer un weekend chez eux. Et là, c’est le drame ! Les pouvoirs de Simon vont-ils lui permettre d’éviter le pire ?
BANDE ANNONCE - EXTRAITS
FICHE TECHNIQUE VIDEO
Disponibilité : VOD
Date de sortie : 27/04/2020
Durée du film : 1 h 43
FICHE TECHNIQUE FILM
Titre original : La denière vie de Simon
Réalisateur : Léo Karmann
Scénaristes : Léo Karmann, Sabrina B. Karine
Interprètes : Martin Karmann, Camille Claris, Benjamin Voisin, Nicolas Wanczycki, Julie-Anne Roth, Florence Muller, Albert Geffrier, Simon Susset, Vicki Andren
Photographie : Julien Poupard
Montage : Olivier Michaut-Alchourroun
Musique : Erwann Chandon
Décors : Sandra Michaut-Alchourroun
Producteur : Geko Films, Wrong Men North, Belga Productions
Distributeur : Jour2Fête
PORTFOLIO
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