Hors du temps : Discussion avec Eric Bana sur les voyages temporels
S’il y a un acteur qui peut, à la fin de cet été 2009, être fier de ce qu’il a réalisé, c’est bien Eric BANA, l’acteur australien qui a été révélé il y a bientôt 10 ans par son rôle dans Chopper, la comédie policière d’Andrew Dominik, mais qui n’arrive toujours pas à comprendre l’attention mêritée dont il bénéficie cet été.
Tout d’abord, il a interprété le rôle de Néro, le méchant du Star Trek de J.J. ABRAMS, le plus gros succès de la franchise, puis il a interprété un de ses rares rôles comique dans la comédie Funny People d’Adam Sandler. Il a aussi fait ses débuts comme réalisateur avec Love the Beast, un documentaire à propos de l’amour qu’il portait à sa toute première voiture et comment il l’avait gonflée pour une course de cross. Il a été présenté au festival du Film de Tribeca où il a soulevé l’enthousiasme des critiques.
Maintenant, il tient la vedette aux côtés de Rachel McAdams dans The Time Traveler’s Wife, un drame romantique teinté de science-fiction basé sur le roman écrit en 2003 par Audrey Niffenegger et qui raconte l’histoire d’amour entre Henry, un homme qui fait des bonds dans le temps sans être capable d’en contrôler le début ou la fin et Clare, une jolie jeune femme qui tombe amoureuse de lui en le rencontrant au hasard de ses pérégrinations temporelles et qui espère être l epoint d’ancrage qui lui permettra de se fixer à une époque. Réalisé par Robert Schwentke (Flightplan), c’est un film surprenament intelligent et qui provoque une réflexion sur l’amour et ce que ça coûte de vivre une relation amoureuse apparemment impossible.
ComingSoon.net a eu l’occasion de rencontrer Eric Bana et de parler avec lui du film et de plein d’autres choses sur lesquelles il travaille au cours de cet été si bien rempli.
CS : J’ai l’impression qu’il est grand temps de parler avec vous parce que vous avez vécu un été tout à fait étonnant, entre Star Trek, et votre rôle dans Funny People ce que j’ai pensé être une rupture pour que vous retourniez à la comédie. Je pense que tout le monde a été étonné par Time Traveler’s Wife parce qu’il s’agit d’une adaptation difficile mais c’est réellement un très bon film. Je pense que la plupart des gens vous demanderaient normalement ’Pourquoi avez-vous fait ce film ?’ mais dans
le cas présent, c’est vraiment évident : des endroits grandioses, une belle partenaire en la personne de Rachel… ainsi, il n’est pas difficile de les convaincre que vous aviez raison de jouer le rôle ? Comment en êtes-vous venu à jouer ce rôle ?
Bana : C’est une excellente question. Je sûr que ne n’étais pas le seul en lice aussi je n’ai pas la moindre idée de comment j’ai été choisi. Au final, j’ai vraiment voulu faire ce film et j’y ai réfléchi longuement car c’était quelque chose de légèrement différent pour moi mais ce que je savais, c’est que je devais m’y donner à fond. J’avais envie de réagir à l’histoire, ce qui est tout à fait normal au début, et je me suis torturé les méninges puis je suis retourné à ma réaction initiale. Je trouve mes choix instinctivement, puis je suis au martyre à cause de ces choix, je les analyse et puis je les réalise avec mes trippes.
CS : De quelle longueur réelle est le tournage ? Cela fait une année maintenant que vous l’avez commencé, aussi était-il probablement assez long ?
Bana : C’était un tournage habituel d’une durée de trois mois, oui, 11 ou 12 semaines.
CS : J’étais curieux de savoir comment vous avez concilié ce tournage avec celui de tous les autres films qui sont sortis.
Bana : J’ai fait celui-là premier et puis j’ai touné Star Trek ; et enfin Funny People. Ouais, et ils sortent tous à peu prés en même temps, ce qui est étonnant.
CS : Avez-vous ressenti une pression pour jouer ce personnage, puisque tant de femmes ont aimé lee livre ?
Bana : Tout à fait. Je raconte généralement que j’ai eu plus de pression des fans de Time Traveler’s Wife que de ceux de Star Trek mais ce n’est pas tout à fait la même chose…
CS : Mais avec Star Trek ; vous ne jouiez pas un personnage que tout le mode connaissait auparavant. C’était un nouveau personnage.
Bana : C’est vrai. Je ressent ce sentiment de propriété d’un livre et de l’interprétation qu’en font les fans, qui est juste et raisonnable. Mais je suis
également très réaliste au sujet du fait qu’un film doive vraiment vivre en tant que tel et nous n’avons pas besoin de ré-écrire le roman d’Audrey. Il doit rester ce qu’il est, et je dois l’interpréter d’une façon différente. Oui, c’est une sorte de pression de pression, mais cela aussi est excitant.
CS : Réagissez-vous la même manière au sujet des remakes ? Je sais que vous n’en avez pas tournés vous-même, mais beaucoup de personnes qui aiment certains films sont vraiment opposés à ces remakes. Pensez-vous comme eux ?
Bana : Je me sens partagé à ce sujet. Je regarde certains de mes films préférés, si je savais qu’on allait en faire de nouvelles versions, cela ne me plairait pas. Je ne sais pas, c’est un peu comme si ils étaient devenus des sanctuaires.
CS : Si quelqu’un vous demandait de refaire Mad max seriez-vous partant ? Vous êtes fan de ces films, n’est-ce pas ?
Bana : Oui, Mad Max et Mad Max 2 sont deux de mes films préférés. Je pense que cela dépendrait du style qui serait utilisé pour un nouveau tournage. Oui, je pense que c’est toujours plus difficile quand il s’agit de vos films favoris.
CS : Vous avez donné des interviews au côté de Rachel ces derniers jours, aussi je souhaitais vous poser quelques questions à son sujet comme elle n’est pas présente. Bruce l’auteur parlait de sa présence étonnante à l’écran et c’est tout à fait vrai. Elle a une telle présence qu’hommes et femmes tombent complètement amoureux d’elle. Est-ce qu’il y a quelque chose en elle qui transparaît automatiquement à l’écran ou bien cela est-il dû à ses talents d’actrice ?
Bana : Oui, elle éclaire l’écran et sa présence est fantastique. Ce que vous voulez avec la plupart des gens avec qui vous travaillez, c’est qu’ils se contentent d’être présents et ne tirent pas la couverture à eux et elle, elle est toujours très, très présente et elle est très réactive envers les autres et, à sur ce plan là, c’est vraiment un rêve de travailler avec elle. Ce n’est pas comme si elle montait au filet pour jouer son propre jeu, elle partage tout avec vous à la base et c’est vraiment très agréable.
CS : Aviez-vous vu un de ses films avant et aviez-vous ressenti ce que Bruce décrivait ? C’est difficile de décrire et de comprendre exactement ce qu’il en est, mais vous y arrivez quand vous l’observez dans ses films.
Bana : Oui, je l’ai vraiment ressenti quand je l’ai vue dans Red Eye. Je me suis dit ’Wouah, cette fille est surprenante.’ Elle est tout à fait capable de faire des miracles.
CS : C’est une chose étrange parce que ce n’est pas comme si vous aviez pu regarder jouer les actrices qui l’ont précédée et dire ’Elle a les mêmes caractéristiques que cette actrice ou que celle là’.
Bana : J’en conviens.
CS : L’aspect de voyage de temps du film est intéressant et le voyage de temps est en général une chose difficile à transposer dans n’importe quel milieu. Est-ce que vous avez une sorte de carte, de diagramme ou de chronologie pour savoir où vous étiez dans l’histoire pour pouvoir jouer les différentes époques et passer d’une période à l’autre ?
Bana : J’ai fait confiance à Robert pour cela. Il était très sûr au sujet du plan de route pour le film, pour les personnages et pour leur rapport et nous il nous rappellerait toujours où nous étions. Je l’avais toujours derrière moi pour me rattrapper aussi je pouvais sortir dans l’instant et m’intégrer sans problème dans l’action. Je ne voulais pas trop m’embourber dans ce problème de continuité ; parce que je voulais juste vivre et respirer au rythme des scènes, comme elles venaient et essayer de les laisse vivre leur propre histoire et jouer le film le mieux possible.
CS : A quoi ressemble-t-il en tant que réalisateur ? Il semble avoir un grand sens de l’humour.
Bana :Oui, je l’aime vraiment. C’est un homme adorable et il est très agréable de travailler avec lui. Il est ouvert et coopératif et je me sentais très à l’aise avec lui. C’était vraiment un plaisir de tourner ce film sous sa direction.
CS : Vous avez la moindre idée de ce que vous allez faire après ? Vous venez juste de finir cette série de films.
Bana : Je suis épuisé. Je suis sorti des affiches de cinéma et des écrans cathodiques.
CS : Savez-vous si J.J. veut vous avoir pour " Star Trek 2" ?
Bana : A-t-il dit cela ? Non.
CS : Non, mais nous savons que Nero est un voyageur temporel, aussi, il n’est pas vraiment possible de se débarasser de lui. Il peut juste revenir du futur, n’est-ce pas ?
Bana : Théoriquement, mais non, je crois qu’on m’a règlé mon compte dans le film. Je veux dire, vous avez vu ce qui arrive à Nero !
CS : Je n’aime pas évoquer " Hulk " ; parce que ce j’ai l’impression que ce film fait partie d’une autre vie. Je n’ai pas l’impression qu’Ed Norton soit dans la continuité, ce qui semble étrange. Pensez-vous qu’il y ait la moindre chance que MARVEL puisse revenir à vous ou seriez-vous intéressé pour reprendre le rôle s’il semblait raisonnable de vous reprendre ?
Bana : Aucune chance que cela se produise.
CS : Ca veut dire non, de votre propre point de vue ?
Bana : C’est quelquechose que j’ai fait et maintenant, je poursuis mon chemin en avant. La route sur laquelle je me trouve me mène ailleurs et je m’y sens bien.
CS : Une des choses que j’ai pu obtenir de Judd la semaine dernière, c’est qu’il dit toujours aux personnes avec qui il travaille d’écrire leur propre scénario. Vous avez fait tant de choses et joué tant de différents rôles, mais ce qu’il a dit est très clair ’Si vous voulez prendre les rênes de votre propre carrière, écrivez votre propre rôle.’ Est ce quelque chose que vous avez exploré ?
Bana : Oui, c’est l’une des choses que je voudrais le plus faire et ça m’inspire beaucoup de travailler avec ce types des personnes et de réalisateurs comme Judd et comme J.J., les gens qui vraiment tracent leur propre route. C’est vraiment une inspiration que d’être auprés d’eux. Ils rendent les choses faciles, le danger est leur drogue, ainsi sur le tournage où vous êtes, " F..ck, on y va" ; et l’animal qui est en eux se transforme.
Ils rendent les choses faciles car ils sont les meilleurs. mais cela me donne confiance. Je pense que c’est fantastique.
CS : Comment vous êtes vous intégré dans cet environnement avec Seth, Adam et Judd et leur intrigue ? Était-il très facile de se plonger dans ce scénario ?
Bana : Oui, ça a été beaucoup plus facile pour moi que pour un scénario classique et bien carré. Ainsi, cela me fait toujours plus vibrer d’être dans un environnement moins rigide. Alors, en effet, je m’y suis senti à l’aise. J’ai beaucoup aimé.
CS : Que diriez-vous de votre documentaire, Love the beast ? Avez-vous une idée si cela pourrait sortir bientôt sur les écrans ?
Eric Bana : Nous espèrons trouver une chaîne du cable, je pense. Nous sommes assez confiant à ce sujet
CS : Bien, cela vous plairait de jouer Mad Max, pouvez-vous nous dire si vous avez envie de diriger des films et conduire des projets en tant que réalisateur ?
Bana : Bien sûr que j’aimerais faire d’autres choses. Je pense qu’il devrait s’agir encore d’une de mes propres créations. Je meurs d’envie de le faire dans un sens, mais je refuse de me fixer un délai. Mais oui, je suis certainement intéressé. Je ne lis pas les scripts des autres avec l’idée de les réaliser. Cela ne m’intéresse pas. Mais si j’avais une idée que je voulais développer, si je pouvais la réaliser, je me contenterai de quelque chose de raisonnable. Je n’ai pas envie de me lancer un projet de grande ampleur. Cela m’a pris 37 ans pour proposer la première idée.
Hors du Temps (The Time Traveler’s Wife) sort le 25 novembre sur les écrans Français.
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