L’opéra : Review de la première saison

Date : 07 / 09 / 2021 à 09h15
Sources :

Unification


Chère Cécile Dubocq,

Je ne vous connais pas et c’est fort dommage car j’aurais aimé vous dire de vive voix tout le bien que je pense de L’opéra.

Frustrée par la pauvreté de nombreuses séries françaises qui polluent le PAF, je ne manque pas de m’enthousiasmer lorsque je découvre des pépites, et votre oeuvre en est une (à l’instar de Dix pour cent à laquelle vous avez contribué - les trois premières saisons, parce que la quatrième, bof). Alors merci de m’avoir donné 8 heures de plaisir et de frémissement intellectuel. Vos dialogues ne s’encombrent pas du politiquement correct et font mouche : les vérités qui doivent être dites sont dites, et paf ! prends toi ça dans la gueule ! même si ça fait mal. C’est tellement rafraîchissant que j’en bondissais sur mon divan !

Vos personnages sont bien travaillés et leur ’backstory’ a de la substance. Même si l’on tique sur la crédibilité des choix de vie délétères de votre héroïne, Zoé (Ariane Labed), on se prend une dose de réalité dans la tête : les danseuses étoiles sont aussi des êtres humains avec leurs faiblesses et leurs contradictions. Évidemment, c’est choquant de la voir boire, se droguer, baiser dans tous les sens alors que son travail requiert un corps sain et parfaitement entraîné. C’est d’ailleurs pour cela que le Directeur de la Danse, Sébastien (Raphaël Personnaz) veut la licencier, crise qui est le point de départ de l’arche narrative. Excellent travail, aussi, que l’écriture de ce rôle d’ancien danseur qui se retrouve propulsé à un poste pour lequel il n’est pas forcément taillé, et qui va devoir faire ses preuves en prenant des décisions qui, au fond de lui, ne lui conviennent pas complètement.

Et quel choix magique que celui de ces deux acteurs qui se fondent dans leur rôle et nous donnent miraculeusement l’impression qu’ils ont fait ça toute leur vie. Il est vrai que les 10 ans de danse classique d’Ariane Labed la rendent particulièrement crédible, et la qualité du montage nous laisse à peine entrevoir les moments où elle est doublée. Mais il faut dire que j’ai l’oeil (emoji-qui-cligne-de-l’oeil) !

Venons-en à Flora (Suzy Bemba), la danseuse ’surnuméraire’ (quel terme méprisant !), deuxième héroïne de votre série. J’avais peur du cliché de ’la pauvre petite fille black victime du racisme’ qui, mal géré, devient vite insupportable. Mais vous n’êtes pas tombée dans le piège : victime du racisme, oui, elle l’est mais le racisme dont il est question n’est pas orienté contre elle personnellement ; un cygne black au milieu de tous ces cygnes caucasiens, ça n’a aucun sens dans l’inconscient collectif. Au lieu de se lamenter sur son sort, Flora se bat et elle le fait avec une arrogance et un sens de la manipulation qui en font la parfaite mouche du coche. Elle veut changer la donne, mais ce n’est pas qu’un combat politique : elle se bat aussi par arrivisme et elle le fait avec panache. Chacun pour soi et Dieu pour tous ! Superbe Suzy Bemba qui, même si elle n’a pas vraiment le look d’une danseuse avec sa musculature impressionnante et sa courte taille, donne tout à fait le change lorsqu’elle se met à danser. Là aussi, beau boulot avec les doublures !

Et que dire, sinon du bien, des personnages secondaires : Loris Freeman, danseur, monteur, acteur, compositeur... quel talent ! Tellement brillant et crédible dans le rôle de Jonas, le magnifique danseur étoile qui soutient le combat de Zoé pour garder son job à l’Opéra. Délicieuse Hortense de Gromard, dans le rôle d’Aurore, si soumise aux ambitions de ses parents qu’elle en oublie qu’elle danse par passion. Là aussi, une belle trouvaille ! On s’attache à Idir, adorablement joué par Mehdi Djaadi, le régisseur général/délégué syndical amoureux de Zoé qui va jusqu’à compromettre son éthique professionnelle pour lui venir en aide. Et puis il y a tous les autres personnages que je ne listerai pas ici qui apportent tellement de substance à votre histoire.

Bref, je suis fan et j’ai hâte de voir la saison 2 ! Par pitié, ne laissez personne s’emparer de votre bébé, cela a fait trop de mal à Dix pour cent !

Respectueusement,
Fred Remy.


EPISODE

- Episodes : 1.01 à 1.08
- Titres : non communiqués
- Date de première diffusion : 7 septembre 2021 (OCS)
- Réalisateurs : Cécile Ducrocq, Inti Calfat, Stéphane Demoustier
- Scénaristes : Cécile Ducrocq, Benjamin Adam

BANDE ANNONCE - EXTRAITS



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