Streaming : La BBC veut (aussi) rentrer dans la compétition
Sir David Attenborough a déclaré à Deadline que la BBC allait devoir changer son mode de fonctionnement si elle voulait concurrencer Netflix et Amazon en termes de public et de talents créatifs.
Alors que la BBC se prépare à lancer Seven Worlds, One Planet, sa toute nouvelle superproduction d’histoire naturelle, le naturaliste de 93 ans a reconnu qu’il existait une menace pour l’organisation à laquelle il était associé depuis 1952, mais il est encouragé de voir la direction être proactive.
Lors d’une interview accordée lors de la première de Seven Worlds, One Planet, le 7 octobre, il a déclaré : "Le streaming a transformé le marché et, pour que tout diffuseur puisse survivre, il devra en tenir compte. Cela peut vouloir dire, surtout lorsque la BBC a été aussi performante, qu’elle doit changer le jeu pour pouvoir faire face à la situation."
C’est une question que, le directeur général de la BBC, Tony Hall, a certainement en tête. Le même jour où Attenborough s’est entretenu avec Deadline, la BBC a organisé une somptueuse fête réunissant certains des plus grands scénaristes, producteurs et stars britanniques, au cours de laquelle elle a révélé son intention de réinventer iPlayer, sa bibliothèque de contenu maison en ligne, avec une fenêtre de rattrapage de 12 mois.
Dans un contexte où la créatrice de Fleabag, Phoebe Waller-Bridge, est partie de la BBC pour tomber dans les bras d’Amazon, et Peter Morgan, scénariste de The Crown signant un contrat géant avec Netflix, le chef du contenu de la BBC, Charlotte Moore, a exhorté le public à la fête d’apporter leur meilleur travail à la BBC, où elle a dit qu’ils seront récompensés avec une grande plate-forme, preneuse de risque avec une liberté créative incomparable.
Gardant un oeil sur les géants du streaming, Moore a déclaré que les chaînes de télévision de la BBC et son iPlayer remis à neuf, "ne laisseront pas votre travail disparaître sans laisser de traces, dans le fond d’une bibliothèque mondiale de vidéo à la demande." Et, en un clin d’œil au méga deal, Moore a ajouté que "nous ne voulons pas vous posséder," au lieu de cela, elle a ajouté : "vous possédez votre propre programme et votre propriété intellectuelle."
Attenborough a déclaré que "c’était un soulagement d’entendre le directeur général indiquer qu’ils avaient l’intention de réagir à ces nouvelles possibilités." Et la BBC ne se prépare pas seulement à se battre contre les streamers, Attenborough lui-même témoigne du fait que la BBC travaille également avec les sociétés comme Netflix. Le présentateur animera la série Life In Colour en 2021, la première coproduction d’histoire naturelle entre la BBC et Netflix.
Auparavant, il a été narrateur de Seven Worlds, One Planet, une coproduction de BBC America qui sera lancée le 27 octobre au Royaume-Uni. Lors de la première, plus tôt ce mois-ci, le producteur de la série, Scott Alexander, a déclaré que l’épique documentaire animalier, avait un "cachet spécifique" en raison de la technologie de drone utilisée lors du tournage.
Le premier épisode, « Antarctica », présente une scène dans laquelle un manchot papou tente d’échapper à un groupe d’orques et où la vision unique du drone est aussi dramatique qu’une poursuite en voiture dans un film d’action. Attenborough a déclaré que les drones avaient transformé la narration.
Il a déclaré à Deadline : "Si vous viviez dans un monde sans drones, comme moi, vous ne pouvez pas obtenir toutes sortes de plans. Vous passez beaucoup de temps à montrer au spectateur comment se noue la relation entre les différentes parties, où se trouve le prédateur et où se trouve la proie, ou autre chose, et tout à coup, vous pouvez le faire maintenant, non seulement à grande hauteur, mais aussi très bas parce que le bruit ne fait pas peur à ces créatures.
"Cela transforme le travail. Auparavant, la seule façon de faire cela consistait à louer un hélicoptère, qui était extrêmement puissant, à mon avis plutôt dangereux, j’ai souvent été effrayé, et que vous deviez consacrer des jours à ça."
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