Le diamant du Nil : Michael Douglas révèle des difficultés à la pelle
À la poursuite du diamant vert, tout le monde s’en souvient : un Michael Douglas en aventurier intrépide, et une Kathleen Turner en jeune auteure éprise d’aventures, qui se lancent littéralement à la poursuite d’un mystérieux diamant d’un vert éclatant, dans un film qui a marqué toute une génération, et bien plus encore. Mais de sa suite, Le diamant du Nil... vous vous en souvenez ? Certains, sans doute que oui, mais pas tout le monde, et pour cause, le film n’a pas (forcément) été bien accueilli, ni par la critique, ni par le public.
C’est lors d’une longue prise de parole à la conférence Produced By (événement organisé par la toute puissante Producers Guild of America) que Michael Douglas (accompagné de son acolyte de très longue date, Danny DeVito) a fait des révélations sur les problèmes qui ont émaillé la production avant et pendant le tournage du film, dont Douglas était le producteur. Au programme : un procès, une tragédie aérienne et une crise sanitaire majeure.
D’abord, le procès. Alors que le succès du film À la poursuite du diamant vert faisait exploser la carrière de Kathleen Turner, elle est devenue une actrice très demandée. Elle avait beaucoup de propositions, et avait donné son accord pour tourner The Money Pit (Une baraque à tout casser en V.F.). Sauf que... par contrat elle était tenue de jouer dans une suite au Diamant vert si cela venait à se faire. Elle a d’abord refusé. Michael Douglas n’a pas eu d’autre choix que de lui intenter un procès...
"Je lui ai dit : ’Je suis désolé, nous allons continuer. Nous avons un contrat’. Elle m’a répondu : ’Je me fiche qu’on ait un contrat. Je ne pense pas que le script soit prêt.’ J’ai dit que le script était prêt. On lui a donc intenté un procès et elle a engagé Roy Cohn comme avocat. Si on part, le film sera ferait au Maroc. [...] Je savais que j’allais gagner et que Kathleen viendrait, mais contre son gré."
Puis, l’ambiance n’était pas suffisamment mauvaise, une tragédie aérienne est venue la ternir encore un peu plus quelques jours seulement avant le début du tournage...
"Pendant que je faisais du repérage en pré-production au Maroc, nous avons eu un accident d’avion. J’ai perdu six membres de mon équipe, dont mon concepteur de production, mon directeur artistique, l’assistant réalisateur, bref, une bonne partie de notre équipe, et cela deux semaines avant le début du tournage. Nous avons commencé à tourner avec les veuves qui étaient là, venues récupérer leurs maris décédés. Et Kathleen qui était malheureuse. Danny, Dieu merci, m’a beaucoup aidé, on s’entendait bien à l’époque. Cela a été un début difficile. J’étais tellement reconnaissant envers lui."
Et la cerise sur le gâteau : une crise sanitaire majeure vers la fin du tournage au Maroc qui aura coûté à la production la bagatelle de 2,5 millions de dollars...
"Nous étions à trois jours de finir le tournage au Maroc pour aller en France. Nous avons fait venir les services de santé de la capitale et ils m’ont dit : ’Je pense que vous avez un cas d’hépatite dans votre équipe. J’ai bien peur que nous devions mettre l’équipe en quarantaine pendant six semaines’. Ça allait nous retenir jusqu’au mois d’août, avec des températures qui allaient au-dessus de 50°, pour moi c’était fini. Je ne savais plus quoi faire. Finalement, cette affaire nous a couté 2,5 millions de dollars."
C’est sûr, poursuivre sa star devant les tribunaux pour la contraindre à participer au film, ça a dû mettre une ambiance délétère sur le plateau. De plus, perdre 6 membres de la production dans une telle tragédie, il y a de quoi poser un genou à terre. Et en plus, rajouter 10% de supplément à un budget de production qui s’élève finalement en tout à 25 millions, cela place ce film parmi les films les plus compliqués à produire, sans doute.
En 1986, le film Le diamant du Nil a finalement engrangé plus de 96 millions de dollars dans le monde. Certes, un succès bien en-dessous de celui recueilli par À la poursuite du diamant vert (116,5 millions récoltés pour 10 millions de budget), mais suffisant pour le qualifier de rentable. Il avait à sa distribution Michael Douglas, Kathleen Turner et Danny DeVito.
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