What/If : Review de la première saison
What/if est une série diffusée par Netflix et produite par la Warner présentée comme anthologique, qui devait mettre des héros bons sous tout rapport au-devant de choix allant à l’encontre de leur morale. Une idée de départ plutôt alléchante qui se concrétise lors de cette première saison par l’arrivée d’une richissime entrepreneuse (Renée Zellwegger) souhaitant investir dans la société de recherche contre le cancer de Lisa (Jane Levy) en échange d’une nuit avec son mari, Sean (Blake Jenner). Mais, évidemment, pour que le contrat fonctionne, il ne faut pas que Sean dise ce qu’il se passera dans cette fameuse nuit.
Alors, oui, ce scénario existé déjà, cela s’appelle "Proposition indécente", c’est sorti en 1993 et c’était loin d’être grandiose. Sauf qu’ici, notre chère Anne, au sens littéral, est une femme entourée par bien des mystères.
Le syndrome "Plus Belle la Vie"
Cette série est malade. Elle est atteinte par le syndrome "Plus Belle la Vie". Dans cette série française, tout se passe dans le petit quartier du Mistral à Marseille depuis 15 ans et plus de 3800 épisodes. En terme d’intrigues, ce paisible quartier a connu plus d’un vingtaine d’affaires judiciaires, plus d’une centaine de morts, une vingtaine de mariages, deux fois plus d’adultères, bref, c’est quand même insensé que des gens vivent encore dans ce quartier. Bien sûr, il faut bien faire vivre une série, mais parfois l’accumulation de situations extrêmes tend vers l’humour. C’est cela ce fameux syndrome.
Imaginez maintenant cette situation sur une ville de la taille de San Francisco avec une bande de six amis à qui les pires choses arrivent en à peine dix épisodes. Dans What/If, vous aurez le droit à un serial-killer, une histoire de famille au passé trouble, un complot économique majeur, deux trios amoureux, une exploration onirique révélatrice, etc. A tel point qu’on se demande si la série ne se passe pas dans un purgatoire scénaristique. Tous les retournements de situation sont visibles à des kilomètres, tout manque de finesse : on comprend très vite le plus gros secret de la série, les personnages ennemis au début finissent ensemble, au moins la moitié des personnages sont ou des meurtriers ou impliqués dans un accident mortel... What/If est une série presque écologique tant elle recycle tous ces thèmes ressassés ailleurs.
Le tout donne une soupe indigeste, d’autant que les acteurs n’aident pas à tirer le programme vers le haut.
Renée, Jane et les autres, jeu niveau zéro
Avec une Renée Zellweger qui a fait peau neuve en tête d’affiche, on s’attend à un vrai rôle pour relancer sa carrière quelque peu endormie récemment. Malheureusement, on comprend très vite qu’elle va avoir des grandes difficultés à nous convaincre d’une quelconque cruauté. Elle enchaîne les expressions faciales les plus absurdes, mais tout reste figé. Elle tente bien quelques jeux de regards, rien n’y fait. Le reste du casting est archétypique et n’arrivent que très peu à être convaincant dans leur domaine.
A ce niveau de vide, tant dans la mise-en-scène que dans la direction d’acteurs, on est en droit de remettre en cause les différents réalisateurs des épisodes, mais surtout le créateur et principal scénariste Mike Kelley. Certaines scènes sont d’une médiocrité abyssale, à tel point que l’on se demande comment une personne avec une vision artistique décente peut accepter cela. D’ailleurs, certains choix de cadres intéressants des premiers épisodes disparaissent totalement pour entrer juste dans les bases du cadrage pour étudiant en première année de cinéma.
La vérité de What/If est malheureusement celle-ci : c’est la meilleure série dans la catégorie "Téléfilm de l’après-midi à la Télévision Française".
Indigne de la diversité du catalogue et des productions récentes de Netflix.
A regarder au dixième degré ou à oublier.
EPISODE
Episode : 1.01 à 1.10 Date de première diffusion : 24.05 (Netflix) Réalisateur : Philipp Noyce, Russell Fine, Jessika Borsiczky, Joanna Kerns,
Maggie Kiley et J. Miller Tobin Scénariste :Mike Kelley, Robien Wasserman, David Graziano Créateur : Mike Kelley
BANDE ANNONCE - EXTRAITS
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