Star Trek Discovery : Review 1.05 Choose Your Pain
La semaine dernière, après un épisode que je n’avais franchement pas apprécié, j’exprimais un espoir encore présent de voir Star Trek Discovery enfin commencer à marcher dans les pas de ses dignes parents. Parmi mes hypothèses figuraient en bonne place le regard différent du reste de l’équipage que Michael Burnham portait sur le traitement indigne apporté au tardigrade.
Et c’est effectivement par ce biais que les scénaristes commencent à modifier notre perception de Starfleet et de l’équipage du Discovery. En l’absence de Lorca, le questionnement de Burnham met chacun en face de ses responsabilités et aux conséquences de ses actes, et les caractères se révèlent. En grattant le vernis corrosif de la guerre, le Starfleet qu’on aime commence à montrer le bout de son nez. C’est encore timide, mais je ne boude pas ma satisfaction de voir que cela finit par arriver.
Le cas de Lorca, par contre, continue à me laisser perplexe. Le personnage reste difficile à saisir. Son comportement, sa façon de faire en tant que Capitaine continue de me choquer tout en restant fascinant à regarder. J’ai adoré la scène avec l’Amiral Cornwell, admirablement jouée par Jason Isaacs et Jayne Brook. Quelques regards, une familiarité et des mots bien choisis, et la scène exprime beaucoup de choses sur Lorca.
La présence dans l’épisode de Harry Mudd est assez sympathique. Bien connu des amateurs de La Série Originale, j’ai peur qu’ils ne retrouvent pas tout à fait la personnalité du Mudd des années 60 dans l’interprétation de l’excellent Rainn Wilson.
C’est avec cet épisode qu’arrive la thématique gay annoncée avec insistance depuis les prémices du projet. La dernière grande barrière sociétale, toujours annoncée dans Star Trek, jamais concrétisée sous l’ère de Rick Berman, trouve enfin des personnages pour s’exprimer. Une petite minute pour montrer une scène de la vie courante de chaque couple qu’il soit hétéro ou pas. Nulle caricature, j’espère que ce couple inédit dans un Trek à la télé continuera dans ce sens.
Si l’analyse ci-dessous d’Yves met à nouveau en lumière contradictions, défauts et aberrations de l’épisode, je préfère désormais voir le verre à moitié plein plutôt que celui à moitié vide. En tout cas, le cliffhanger de l’épisode m’ayant fait saliver (oui je sais, je m’apprête à être excommunié !), j’attends désormais le prochain épisode avec impatience...
FM
Si l’on s’en tient à une première lecture, 01x05 Choose Your Pain peut prétendre au titre (quelque peu galvaudé) de "moins mauvais" épisode de Discovery (à ce jour).
D’une part en raison d’une tension narrative optimisée et sans temps mort (le capitaine kidnappé par l’ennemi vs. l’équipage se démenant pour le secourir), assortie de toutes les "recettes" qui marchent aujourd’hui (conflits permanents entre protagonistes, multiples actes/états de rédemption, coups de théâtre, cliffhanger…).
D’autre part grâce à la soudaine convocation en fin d’épisode d’une sémiotique trekkienne supposée rédimer les agissements cyniques des protagonistes et les ténèbres de leur univers (en effet l’astromycologue Paul Stamets prend la place du tardigrade sentient pour épargner la vie de celui-ci, et Michael réussit à apaiser les angoisses voire la haine de Saru pour obtenir en retour l’émancipation du "martyre" tardigrade).
Mais une lecture plus attentive refroidit pas mal le mini-enthousiasme initial...
Toute la construction de l’intrigue repose sur des prétextes particulièrement grossiers, compromettant donc la vraisemblance générale du récit :
Pourquoi le capitaine Gabriel Lorca s’est-il rendu physiquement à une réunion avec l’amirauté (dont l’amirale Cornwell), alors que les communications holographiques cryptées (totalement absentes dans TOS) sont monnaie courante dans Discovery ? À défaut, pourquoi s’est-il rendu à cette conférence en navette (si vulnérable) en temps de guerre alors que le puissant USS Discovery était pleinement disponible pour l’y conduire (qui plus est instantanément en black alert) ? Eh bien pardi, pour que Lorca puisse se faire commodément capturer par les Klingons !
Pourquoi les Klingons infligent-ils à leurs prisonniers des jeux du cirques pervers (façon Jem’Hadars), des tortures gores gratuites (alors que jamais la franchise n’avait rien suggéré de tel à leur endroit, au pire ils ne faisaient pas de prisonniers), et des abus sexuels (les "mignons" de la capitaine aux antipodes du légendaire "honneur" klingon) ? Eh bien car ce sont des Klingons 2.0 (ou pseudo-Klingons), "méchants parce que", imposteurs, maléfiques, ou dégénérés (rayer la mention inutile).
Pourquoi les Klingons, en particulier la capitaine du vaisseau-prison, sont soudain aussi dolichocéphales (avec saillie occipitale) ? Parce que l’objectif est de les rendre les plus effrayants possibles aux yeux des spectateurs, en convoquant la monstruosité des xénomorphes de la saga Alien.
Pourquoi les Klingons parlent-ils aussi laborieusement en anglais qu’en langue klingonne ? Parce qu’ils n’ont décidément rien de commun avec les Klingons de Star Trek, dont les démonstrations de force n’égalaient que leur verve diserte.
Comment se fait-il que l’escroc Harry Mudd adresse une charge virulente contre Starfleet accusé que bellicisme (que Lorca ne dément même pas !) en octroyant davantage de légitimité aux Klingons (qui ont pourtant déclenché sournoisement la guerre que justement Mudd déplore) ? Bah ! parce que la lucidité politique de Discovery ne dépasse guère celle de Krall dans Star Trek Beyond.
Comment Gabriel Lorca (alors que sa gestion du combat en situation tactique et opérationnelle est affligeante) et Ash Tyler réussissent-ils à s’évader par eux-mêmes aussi facilement d’un vaisseau-prison Klingon (d’où personne – pas même le très débrouillard Harry Mudd - ne s’est jamais évadé) ? Comment se fait-il également que la force physique des humains et des Klingons (en affrontement singulier) soit équivalente ? Pourquoi la capitaine klingonne vient poursuivre les fugitifs en personne ? Et comment l’USS Discovery est-il parvenu à localiser avec précision le capitaine Lorca à des années-lumière en plein territoire klingon ? Eh bien euh… parce que la vraisemblance on s’en fout lorsque la tension est à son maximum.
Pourquoi Lorca se "contente"-t-il de défigurer la capitaine klingonne (au risque de décupler sa haine) alors qu’il n’a eu aucun scrupule à désintégrer les autres Klingons ? Non par humanisme trekkien bien entendu, mais pour fabriquer paresseusement des "super-méchants" à l’attention des épisodes suivants et préparer des intrigues vengeresses bien convenues à la JJ Abrams.
De quel droit Gabriel Lorca abandonne-t-il froidement son "compatriote" Harry Mudd, en le laissant en pâture aux sévices klingons, au motif qu’il aurait juste tenté de survivre après s’être fait capturer par eux ? Alors que dans le même épisode, Lorca avait également soupçonné Ash Tyler de lui mentir (du fait de son intégrité physique peu compatibles avec les sévices infligés par les Klingons). Parce que les capitaines de Starfleet s’érigent désormais en juges, jurés, et bourreaux, même à l’endroit des civils. Quitte à s’en faire inutilement d’irréductibles ennemis sur la durée.
La capitaine klingonne est en fait L’Rell ! Rien dans les épouvantables prothèses en latex, ni dans l’écriture, ni dans la mise en scène ne le suggère, mais une vérification des crédits (Mary Chieffo) le confirmera. Dès lors, il est vraiment légitime de soupçonner Ash Tyler de mentir sur ses sept mois de captivité et de "viol sexuel" par L’Rell sachant – d’après DIS 01x04 The Butcher’s Knife Cares Not For The Lamb’s Cry - que celle-ci fut abandonnée durant presque tout ce temps sur le vaisseau sarcophage dans le cimetière spatial de la bataille des étoiles binaires. Ash Tyler serait-il alors un agent double voire même - tant qu’à faire - un Klingon physiquement (ou génétiquement) altéré comme Arne Darvin dans DS9 05x06 Trials And Tribble-ations (ou comme la cardassienne Seska dans VOY) ? Dès lors, on comprend mieux la facilité de l’évasion de Gabriel Lorca… mais aussi la présence du Tribble à bord de l’USS Discovery (comme si les tricorders et les scanners de Starfleet ne suffisaient pas pour détecter un Klingon dissimulé). Une hypothèse qui s’inscrirait bien dans le style abramsien – façon Lost – de personnages ayant tous des agendas personnels crochus, mais cela n’élèverait guère le niveau de la série…
Pourquoi la liste des capitaines les plus décorés de Starfleet que fait apparaître l’ordinateur de l’USS Discovery (à la demande de Saru) se limite à Robert April, Jonathan Archer, Mathew Decker, Philippa Georgiou, et Christopher Pike, c’est-à-dire uniquement aux personnages connus dans la franchise (pourtant sur tout un siècle) ? Parce qu’à défaut de développer un vrai Star Trek, Discovery recourt périodiquement au fan-service... tout en étant affligé – comme le reboot de 2009 – du syndrome du micro-univers… où tout le monde se connait, où tous les personnages ont des liens de familles (comme Michael Burnham qui ayant vécu sur Vulcain ne pouvait qu’être la fille adoptive de Sarek et la demi-sœur de Spock), où l’on rencontre forcément des personnages déjà croisés dans les autres séries (comme aujourd’hui Harry Mudd et bientôt Amanda Grayson).
Quant au technobabble… certains spectateurs ne percevront peut-être pas la différence, mais dans le Star Trek historique, le langage technique faisait largement sens tout en formant une symphonie harmonieuse. Ici, les concepts scientifiques sonnent faux, la symphonie vire à la cacophonie, en particulier tous les développements assez cuistres autour de la colonisation du niveau quantique par des mycètes (prototaxites stellaviatori).
Coté trekko-trekkien, la facture est encore plus salée...
Voilà quatre épisodes déjà que Michael Burnham, l’héroïne en titre, tient le rôle ingrat de bouc émissaire universel, portant sur ses épaules la mauvaise conscience de la société dystopique à laquelle elle a l’infortune d’appartenir.
Mais son "chemin de croix" n’est pas encore achevé.
Durant la réunion de l’état-major, l’amirale Cornwell enfonce un clou de plus dans le cercueil pénal de Michael Burnhan en confirmant une nouvelle fois sa responsabilité officielle dans le déclenchement de la guerre avec les Klingons. Une telle insistance ajoute le ridicule au kafkaïen et à l’inique des épisodes précédents. Ce sera même l’occasion de découvrir que c’est seulement au statut d’exception de son vaisseau que Gabriel Lorca doit la liberté d’employer Michael en dépit de sa condamnation maintenue intacte, suggérant finalement que Burnham est davantage exploitée que réhabilitée (effectivement, elle n’a recouvré aucun grade dans la hiérarchie de Starfleet).
Paul Stamets a le culot de rendre Michael responsable de la torture infligée au tardigrade pour assurer la navigation durant les sauts en s-drive (nouvelle abréviation sexy de spore drive)… alors que Burnham s’était contentée de comprendre les expériences pratiquée à bord de l’USS Glenn, puis fut la seule à bord à deviner la sentience de la créature, pour finalement dénoncer son exploitation meurtrière.
Enfin, lorsque Michael impulse – non sans mal – un programme de recherche alternatif (avec l’aide de Paul Stamets, du Dr. Hugh Colber, et de Sylvia Tilly) pour réussir des "sauts astro-mycologiques" de même ampleur sans devoir torturer le tardigrade (en injectant à d’autres êtres vivants – notamment des humains - de l’ADN du mycélium), l’officier en second Saru la sanctionne et la confine dans ses quartiers… au motif qu’elle serait "une prédatrice" (sic) !!! WTF ?
Mais tout ça ne serait (presque) rien si l’épisode n’avait pas révélé au détour d’une confession en détention que le capitaine Gabriel Lorca a exterminé l’intégralité de son équipage précédent (sur l’USS Buran)… soi-disant par charité pour lui éviter de tomber entre les mains sadiques des Klingons (mais Lorca, lui, a tout de même réussi à sauver sa peau en prenant la fuite) ! Il est évident que les auteurs font tout leur possible pour convaincre l’auditoire que ces Klingons new style sont paroxystiquement "abominablissimes". Mais finalement, ce qu’il en ressort surtout, c’est que ce "Starfleet miroir" institutionnalise les injustices : d’un côté, le capitaine qui a massacré son propre équipage (et qui s’est comporté en lâche) se voit récompensé en recevant le commandement du vaisseau le plus avancé de la flotte, assorti qui plus est d’un pouvoir discrétionnaire inédit (comme le révèle l’échange entre Lorca et l’amirale Cornwell) ; et de l’autre, l’officier en second qui a désobéi à son capitaine pour prévenir une guerre avec les Klingons se voit emprisonnée à vie et transformée socialement en paria. (Bah ! il est probable que les épisodes suivants nous expliquent que Lorca a simplement engagé la procédure d’autodestruction de son précédent vaisseau - conformément aux procédures usuelles de Starfleet - mais qu’il est le seul à en avoir miraculeusement réchappé.)
Si toutes ces outrances contextuelles ont pour objectif de susciter la compassion et la sympathie victimaire des spectateurs pour Michael Burnham, le moins que l’on puisse dire est qu’il s’agit là d’une écriture particulièrement peu "rentable", donc lourde et artificielle.
Après avoir mis en place un univers qui viole structurellement et méthodiquement tout ce qui fait que Star Trek est Star Trek, Choose Your Pain (portant une nouvelle fois très bien son titre) en ajoute une épaisse couche : le lieutenant commander Saru aux commandes de l’USS Discovery – visiblement aussi antipathique que feue la commander Landry – exhibe une absence d’empathie digne du Mirror Universe en ordonnant de torturer à mort la vie de l’alien sentient (en ignorant de façon criminelle l’état de cryptobiose pré-léthale dans lequel il s’était réfugié).
Mais voilà que les auteurs prétendent soudain faire oublier – ou du moins racheter – ce "carnage éthique" en enfilant le corset d’un trekkisme de convenance, mais qui revient – comme dans le reboot de 2009 – à jeter dédaigneusement des cacahuètes parfumées à la nostalgie dans le zoo des trekkers.
Pire, ce schéma sociologique suggère – à un niveau inconscient – un message en fait exactement inverse : en somme, Michael Burnham n’a d’autre choix que de ravaler ce qui lui reste de dignité pour "faire allégeance" à Saru (qui confesse à cette occasion des motivations outrageusement égocentrées), tout en lui payant une "dîme" (elle lui rétrocède le télescope que lui avait pourtant légué feue Philippa Georgiou) ; et c’est à ce "prix" que Michael est autorisée à "racheter la liberté" de l’extraterrestre tardigrade sentient… "réduit en esclavage" par Starfleet pour y être torturé sans fin. Mais trêve de pathos ou d’euphorie, car cet affranchissement individuel ne changera hélas rien à la pratique systémique de "l’esclavage racial" dans l’empire, puisque l’amirauté de Starfleet à ordonné la recherche et la capture systématique de tous les tardigrades sentients afin de les enchaîner aux spores drives des vaisseaux.
Est-ce vraiment la façon dont l’héritage Star Trek a été digéré par le subconscient collectif de la doxa étatsunienne de 2017 ? Sérieusement ?
Oh bien sûr, l’intention des showrunners est devenue plus limpide et plus prévisible que jamais : visiblement, c’est à Michael Burnham – et à elle seule – que va revenir la "mission christique" "d’évangéliser" toute la société dystopique de Discovery durant la suite de la série. Elle est déjà parvenue à "convertir" Paul Stamets et Hugh Culber, tandis qu’elle commence à "toucher spirituellement" Saru. Gageons que Gabriel Lorca et l’amirauté de Starfleet connaîtront eux aussi un jour ou l’autre de semblables "épiphanies".
Mais si les scénaristes prétendent vraiment imputer à "l’action de grâce" d’une seule personne la transformation en moins de dix ans de l’univers miroir en utopie TOSienne, ils manquent : #1 du plus élémentaire scrupule de réalisme (l’utopie trekkienne n’a jamais été une théologie), mais également #2 d’une compréhension des fondamentaux trekkiens qui reposent sur des progrès collectifs, et bien sûr #3 d’un respect des structures existantes (aussi bien la série Enterprise à partir de 2151, la fondation de l’UFP en 2161, le pilote TOS 00x01 The Cage en 2254… dont toutes les causalités profondes et les empreintes structurelles sur la société ne sauraient être intégralement effacées par une guerre survenue six mois avant).
En conclusion, c’est violent, c’est dark, c’est speed, c’est faussement trekkien, c’est fort peu cohérent in fine, c’est soapy (après s’est infligé les pires vacheries, les personnages se réconcilient un peu vers la fin), c’est manipulatoire (cynisme et cruauté durant 90% du temps pour emphatiser une dose de charité – à double sens – en contrepoint), et l’épisode s’achève par un "twist-de-la-mort-qui-tue" garantissant le retour des spectateurs la semaine suivante. Mais hélas ici davantage par curiosité que par adhésion : désormais le reflet de Paul Stamets s’est dissocié de lui ! Aurait-il changé de nature après s’être injecté de l’ADN de mycélium et avoir pris la place du tardigrade dans le reaction cube ? Est-ce un clin d’œil à la possession de Dale Cooper par Bob à la fin de la seconde saison de Twin Peaks ? À moins que ne se soit ouverte une fenêtre vers l’Univers miroir de ce qui est déjà un Univers miroir au travers d’un miroir ? L’ombre peu subtile des séries Fringe et Alias (auxquelles a justement contribué Alex Kurtzman) n’est pas loin... tandis que l’hypothèse d’un Gabriel Lorca provenant du Mirror Universe devient de moins en moins improbable.
Bref, nous sommes plus que jamais dans un anti-Star Trek, mais qui réussit cette fois à davantage se rapprocher des standards de productivité consumériste des séries contemporaines (se mesurant par le potentiel à "donner envie"). Pour peu que Discovery continue sur cette voie normalisée, elle sera renouvelée pour une seconde saison, et cela en dépit du bad buzz - et probablement au grand dam - des nombreux trekkers étastuniens qui reconnaissent statistiquement bien moins l’univers, les idéaux, et les questionnements philosophiques trekkiens dans Discovery que dans The Orville.
Quoique toujours bloqué sur la note la plus basse possible (1/5) en tant que Star Trek, Discovery 01x05 Choose Your Pain gagne un 2/5 sur les terrains de la construction narrative et de la SF.
YR
EPISODE
Episode : 1.05
Titre : Choose Your Pain
Date de première diffusion : 15/10/2017 (CBS all Access) - 16/10/2017 (Netflix)
Réalisateur : Lee Rose
Scénaristes : Gretchen J. Berg, Aaron Harberts et Kemp Powers
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