L’Histoire du Géant Timide : Rencontre avec le réalisateur Dagur Kári
A l’occasion de la sortie du film L’Histoire du Géant Timide, Unification a pu rencontrer en compagnie d’autres médias le réalisateur Dagur Kári. Il nous a éclairé sur son film atypique.
La film a été spécialement écrit pour l’acteur Gunnar Jónsson qui interprète Fusi, le personnage principal. Kári l’a découvert dans un programme populaire à la télévision islandaise, il y a une vingtaine d’années. Immédiatement, il a été séduit par son charisme. Le temps a passé, il a réalisé des films à l’étranger mais l’acteur ne lui est pas sorti de l’esprit. Il a donc décidé d’écrire un scénario pour lui. Il n’a eu aucun contact avec Gunnar avant que le script ne soit fini et c’est par mail que le premier contact s’est effectué. Heureusement, celui-ci a accepté le rôle sans quoi le projet n’aurait jamais abouti.
Il y a cinq ans alors que Dagur se trouvait dans un aéroport en Islande. Il a vu les bagagistes dans les petites voitures et là, son imagination s’est emballée : « J’ai attendu vingt ans pour trouver la bonne histoire. Une fois que les idées sont venues, c’est aller assez vite et l’histoire est arrivée pendant que j’étais dans l’avion »
Si le réalisateur ne partage pas du tout les mêmes centres d’intérêt que son personnage c’est à dire le heavy métal et la reconstitution historique, il pense que ses expériences personnelles ont tout de même du influencer sa manière d’écrire. Le scénario résulte donc d’un mix d’expérience personnelle et d’imagination.
L’acteur a correspondu aux attentes du réalisateur. Et même si celui-ci est discret et peu bavard, il a parfaitement compris le personnage, si bien que souvent dès la première scène, la performance était brillante. Le jeu est tout en nuance, les émotions sont montrées par des regards, des mouvements subtils du visage. Le choix de Gunnar Jónsson est validé par la profession car l’acteur a déjà reçu de nombreux prix à travers les festivals pour son interprétation de Fusi.
Si le film est centré sur quelqu’un de bon, Kári estime qu’il a aussi été important de montrer que le monde n’est pas rempli de gentillesse. Il joue sur le fait que souvent nous jugeons les autres avec superficialité et sur l’apparence physique. Ainsi, Fusi peut paraître naïf et un peu simplet au début mais on s’aperçoit ensuite qu’il n’en est rien. « Fusi est toujours honnête envers lui-même, il est capable de surmonter beaucoup de choses, en fait c’est un homme fort » Le réalisateur a voulu faire en sorte que le public puisse se reconnaître dans Fusi : sa solitude, le sentiment de démarrer quelque chose de nouveau dans la vie ou son acceptation.
Les idées pour le personnage de Fusi étaient très précises jusqu’à son lieu de vie si bien qu’il a été difficile de trouver le bon appartement. Le choix de ne pas montrer de nature, ni les paysages spectaculaires de l’Islande s’est fait tout naturellement car le film est centré sur Fusi : « Fusi est la nationalité du film, Fusi est un pays. La camera est constamment sur lui, il est le paysage » précise Kari.
Le réalisateur apprécie le titre français car il décrit bien le sentiment du film
Dagur Kuri s’est beaucoup investi sur ce film dont il a même composé la musique. Il espère que de nombreux spectateurs iront le voir et qu’il les fera rire et pleurer.
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