Hugo Cabret : Martin Scorsese et la 3D

Date : 14 / 12 / 2011 à 00h15
Sources :

Source : Deadline


Martin Scorsese, qu’on a plus besoin de présenter, est un cinéaste pillier du cinéma contemporain, avec un cinéma brutal, viscéral et très souvent habitué des Oscars. Cette fois, avec Hugo, un film pour enfant, Scorsese a surpris tout le monde et encore plus en le tournant en 3D. Moins surprenant, le fait que le film tourne autour des premisses du cinéma avec Ben Kingsley pour jouer Georges Méliès, le pionnier français du cinéma. Et encore une fois, on parle de lui pour les Oscars.

Que cherchiez vous dans Hugo qui ferait qu’il rentre dans votre catégorie de films ?

Le livre de Brian Selznick est fascinant et admirablement bien fait, surtout au niveau des illustrations. Mais son histoire, ses mystères le rendent intéressant et j’ai senti une affinité avec ce garçon de 12 ans, son isolation et finalement sa quête pour trouver une raison à sa vie et à ses tragédies. En fin de compte, tout ce qu’il va trouver tournera autour de l’invention du cinéma.

Y avez-vous trouvé des références personnelles ? Il y a aussi les thèmes de la préservation des films, qui est une de vos passions et de l’origine du cinéma.

Ça s’est fait naturellement. Mais ce sont principalement les jeunes enfants de l’histoire qui m’ont donné envie de faire le film. Et le fait que ça parle de Melies et des premiers pas du cinéma n’a fait qu’attiser encore plus mon attention. En fait je n’ai réalisé ça que très tard et ce sont mes amis qui m’ont dit que ça me ressemblait beaucoup.

Que pensez-vous de l’évolution de la 3D qui va de quelque chose qui vous saute au visage à quelque chose de très immersif ?

J’ai toujours été fasciné par la 3D. Même avant de voir des films en 3D, je me souviens avoir eu des cartes postales stéréoscopiques (photo de gauche) de la fin du 19ème siècle et il fallait regarder via une sorte de lunette. Est arrivé ensuite le View-Master (photo de droite) qui proposait une image en stéréo. Non seulement vous étiez immergé dans l’image mais c’était comme une histoire. J’étais fasciné par la profondeur et j’ai beaucoup travaillé dessus sur Hugo. Il y a bien des trucs qui vous sautent au visage mais dans l’idéal vous devriez ne pas vous en rendre compte. Parce que dès qu’ils sont terminés, on passe à autre chose. Le but était de vous plonger dans le monde de l’enfant et dans la mémoire de l’enfant. Si vous repensez à votre enfance, la perspective de vous voir grandir est différente, la perception des enfants est différente et je pense que ça donnera quelque chose d’intéressant en 3D. Ajoutez à cela qu’il vit entre les murs d’une gare avec le mécanisme de la grande horloge qui me fascine. Je me souviens d’une montre transparente qui m’a été offerte par mon grand-père et à l’arrière on pouvait voir l’horlogerie magnifiée et depuis je suis fasciné par cela.

Qu’avez-vous pensé d’Avatar ?

Il y avait une extraordinaire histoire très visuelle. Cameron est un grand innovateur et un leader du cinéma. Il a rendu sa 3D très accueillante. Si vous me parlez de la 3D, de ce point de vue là c’était à prendre très au sérieux. Et je pense que la 3D est ouverte à n’importe quel type d’histoire. Elle ne doit pas se limiter à la science-fiction ou au fantastique. Il n’y a qu’à voir Werner Herzog et son film Cave of Forgotten Dreams et Wim Wenders avec Pina. La 3D doit être considérée sérieusement comme un élément et un outils narratif.

Lequel de vos films aurait bénéficié le plus d’un tournage en 3D ?

C’est une question intéressante, je dirais Aviator ou Taxi Driver à cause de l’intimidation du personnage principal, sa présence est partout, une présence effrayante.

C’est un film familial avec un message sophistiqué. Quelle concession avez-vous du faire pour que les enfants s’intéressent à Hugo ?

J’ai une fille qui a 12 ans. En vivant avec elle tous les jours, je commence à voir les choses différemment. J’étais du coup tout le temps entrain de me demander comment un enfant percevrait chaque scène. Même le chef de gare, tout ces trucs, son sens de l’autorité qui est subverti par sa ridiculité. Comment vont-ils le percevoir ? C’est pour cela qu’on a du améliorer le look du film et celui de la gare. On a créé le film pour qu’il rappelle un certain palace de rêve que René Clair a inventé en 1930, pour donner le sentiment d’un monde féérique mais qui rappelle tout de même la réalité. Sacha Baron Cohen (qui joue le chef de gare) peut être drôle parfois mais il a aussi l’autorité de placer les enfants à l’orphelinat. J’ai donc toujours essayé de le voir à travers des yeux d’enfants.


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