Warrior : Le free fight arrive au cinéma
En 2004, le réalisateur Gavin O’Connor reprenait l’histoire de l’équipe de Hockey, qui pendant les jeux olympiques de 1980, fit face à d’insurmontables défis pour dérober la médaille d’or aux favoris Russes. Quatre and plus tard, il réalisa Pride and Glory - titre français le prix de la loyauté qui reçut de très bonnes critiques - où il présentait une famille de policiers de New York confrontés à l’adversité. Aujourd’hui, Gavin O’Connor, combine ces deux idées dans un drame familial autour des arts martiaux et du free fight.
Warrior met en vedette Joel Edgeton (Animal Kingdom) et Tom Hardy (Inception), jouant deux frères, Brendan et Tommy, qui ne se sont pas vus depuis une bonne dizaine d’années après un conflit qui sépara leur famille. Brendan resta avec son père alcoolique Paddy (Nick Nolte), fondant sa propre famille et après plusieurs années à combattre, changea de voie pour devenir professeur.
Tommy quant à lui, partit avec sa mère abusée, avant de rejoindre les Marines en Iraq. Tommy retourna sur la côte est, non pour se réconcilier avec sa famille, mais pour revenir au combat. Mais alors qu’il mit KO un champion dans un match d’entraînement, on le vit comme un sérieux candidat. Dans le même temps, les problèmes d’argent de Brendan l’amènent à combattre à nouveau, en dépit des complications engendrées au bureau et à la maison.
Pendant des mois, les deux frères poursuivent donc le même but à Atlantic City : participer à un monumental tournoi de free-fight.
Warrior est attendu comme l’un des meilleurs films de l’année, il est comparé à Rocky et pourrait devenir le premier film consacré au free-fight capable de réaliser une audience énorme, tant les performances des acteurs et l’âpreté de l’intrigue sont fortes. Gavin O’Connor a accepté de répondre à quelques questions.
Comment vous êtes vous intéressé au monde des MMA (arts martiaux mixés ou free-fight) et pourquoi avez-vous décidé de tourner un film sur ce thème ?
Il y a environ 10 ans, j’étais le producteur exécutif d’un documentaire appelé The Smashing Machine, qui suivait Mark Kerr, un célèbre free-fighter. C’était au début de l’avènement de l’UFC (Ultimate Fighting Championship), avant que les combats réels ne soient sanctionnés par la loi (ils sont aujourd’hui règlementés).
Avez-vous eu des consultants dans le monde des free-fighters, ou en saviez-vous assez après ce documentaire pour écrire le script ?
J’en savais assez pour coucher les idées majeures sur le papier, mais la tournure actuelle et la profusion de détails, tout ce travail, je l’ai peaufiné par la suite. Je savais que le film allait se faire, donc j’ai commencé à traîner avec beaucoup de combattants, à assister aux combats. Quand je dis assister, je n’étais pas seulement assis à les regarder, j’étais dans les loges ordinairement fermées au public, car j’étais très intéressé par la préparation, ce qui se passe avant que le gars aille dans la cage. J’étais chanceux avec mon ami Charles Lewis, connu sous le nom de Mask, qui est le propriétaire de TapouT (magasin d’accessoires et vêtement destinés au free-fight), j’avais accès à tous les combats.
Ils sont donc assez ouverts aux étrangers ? Je crois que préparer un match doit être difficile pour un gars qui sait qu’il peut potentiellement être gravement blessé ?
Bien sûr, et on ne me laissait entrer que parce que j’étais l’ami de Charles. Charles était comme une institution. Il est décédé maintenant, vous pourrez voir que je lui ai dédicacé le film. Il avait en quelque sorte forcé leur porte en disant : "laissez Gavin passer". Les gars le faisaient car tout le monde avait confiance en Charles, j’ai été ainsi témoin de nombreuses choses que je n’aurais jamais vues sans Charles.
Vous avez pu avoir ces deux acteurs avant qu’ils connaissent le succès. Si vous deviez les engager maintenant ce serait plus difficile j’imagine. Je sais que vous aviez vu Tom dans Bronson et saviez qu’il avait le physique pour faire ça. Qu’en était-il de Joël ? Aussi loin que je peux me souvenir, il n’avait jamais tenu un rôle aussi physique ?
Je n’avais pas vu Bronson quand j’ai casté Tom. J’ai vu Bronson après. En ce qui concerne Joël, il avait les qualités pour le rôle. Comme je l’ai découvert, Joël est un très bon athlète. Tout le monde devait passer une petite épreuve pour juger des capacités physiques, et Joël est très, très athlétique. Mais de plus, Joël avait les qualités que je recherchais pour interpréter le personnage de Brendan, en tant qu’homme, il est intègre. C’est un homme bien élevé, gentil.
Mais aussi, c’était crucial pour le rôle, il devait sembler avoir une face cachée, car Brendan est un personnage qui cherche à s’élever, à être un bon père, un bon mari, un citoyen modèle, mais vous deviez pouvoir vous dire "oui je peux croire que cet homme, quand il est seul ou sous influence, devient secrètement un pilier de bar, il pourrait être un buveur". Joël avait le potentiel pour jouer un homme de cette stature, c’est très rare chez un acteur.
Comment avez-vous filmé les scènes de combat ? J’ai parlé à quelqu’un à Pittsburgh pendant que vous filmiez, vous n’aviez que deux ou trois jours pour filmer et mettre en boite tous les combats ?
Oui, c’était difficile. Je veux dire, vous voulez voir toujours plus de participants, donc vous allez dans les coulisses avec la caméra mais les gens en ont assez. Pour les acteurs, ils avaient des gants matelassés et s’ils frappaient quelqu’un trop fort le coup était atténué. Mais les gants des concurrents réels étaient bien moins rembourrés et ils ne pouvaient éviter un coup de temps en temps, ça fait mal.
Donc on a dû organiser nos journées pour définir des horaires de tournage, où je pouvais filmer ces gars au combat puis dans les couloirs, les coulisses. Mais je ne pouvais pas filmer ces gars toute la journée, en train de se faire passer à tabac.
Bien que ce soit un drame, je pense qu’une des raisons pour lesquelles les gens aiment le film, est l’humour omniprésent, qu’il vienne de Kevin Dunn en Directeur de Collège ou des présentateurs des combats, était-ce déjà présent dans le script ou avez-vous laissé les gars improviser ?
Ça a commencé quand j’ai casté Bryan Callen, qui est naturellement quelqu’un d’amusant. Puis ensuite les autres, dont Sam Sheridan qui a écrit un livre A fighter heart, qui se déroule dans le monde du MMA. Tout le monde connaît A fighter heart. Nous avons beaucoup pris là, des choses déjà écrites, d’autres ont été improvisées ensuite pendant que je faisais le film. J’ai entendu d’autres choses amusantes dans les coulisses, que j’ai écrites et ajoutées, je voulais de l’humour car c’est un film difficile, je voulais être sûr qu’il y ait un équilibre, sans que ce soit forcé. C’était une direction choisie consciemment.
Avez-vous une idée de ce que vous voulez faire après ? Avez-vous déjà d’autres projets ?
Je travaille sur deux projets que je viens juste d’écrire et je vais voir. L’un d’entre eux a été écrit pour Warner Brothers et l’autre est juste un Spec (script confidentiel et spéculatif destiné à être présenté aux producteurs), je viens juste de le finir, il s’appelle "Le Samouraï". Je ferai probablement un de ces deux scripts.
Warrior sort sur nos écrans français le mercredi 14 Septembre.
Les films sont Copyright © leurs ayants droits Tous droits réservés. Les films, leurs personnages et photos de production sont la propriété de leurs ayants droits.