Harry Potter et les Reliques de la Mort : Les confidences de Daniel Radcliffe

Date : 24 / 11 / 2010 à 00h20
Sources :

Source : Comingsoon



Quiconque ayant fait le même travail durant neuf années peut comprendre pourquoi cela pourrait être frustrant de voir les mêmes personnes tous les jours, et c’est certainement aussi vrai pour les acteurs, même si peu ont eu l’opportunité d’interpréter le même rôle aussi longtemps que Daniel Radcliffe a interprété celui de « l’apprenti sorcier » de J.K. Rowling.

L’acteur de 21 ans s’est montré très éloquent avec le site Comingsoon concernant la franchise Harry Potter et le final, du moins la première partie du final, qui verra l’affrontement ultime entre le jeune sorcier et Voldemort (Ralph Fiennes).


On vient à l’instant de discuter avec Emma Watson du fait que Chris Columbus et David Barron vous avaient choisis alors que vous étiez encore très jeunes et que ce soit encore vous qui tenez les rôles. Dans beaucoup de films, ils changent d’acteur. Quelles sont vos impressions à ce sujet ?

(Rires) Je ne sais pas. Je pense qu’ils ont dû voir ma mère et se dire « Oh, ce garçon ne grandira pas beaucoup. » Ma mère et ma grand-mère mesurent environ 1.50 m, ils ont dû être rassurés en pensant je n’allais pas beaucoup grandir. Pour être honnête, je pense que les studios ont le sens de la loyauté, et de toute façon on n’a jamais eu l’impression qu’on allait se faire avoir là-dessus. Ils nous ont toujours beaucoup soutenus, et je pense qu’ils ont toujours gardé bien en vue le fait qu’ils avaient à faire à de jeunes enfants, du moins dans les premières années et qu’ils nous auraient brisé le cœur s’ils nous avaient soudainement dit « On va vous remplacer. »


Je pense que c’est pour ça que le casting a duré si longtemps ; ils ne voulaient pas seulement trouver des personnes qui feraient l’affaire pour le premier film mais qui pourraient également être suffisamment ‘solide’ pour tenir quelques années. On a tous eu nos points du vue sur le sujet. Il y a des moments ou je me suis dit « Peut-être que je devrai arrêter après le 3e et que quelqu’un prendrait ma place pour finir la série de films. » Je sais qu’Emma (Watson) se tâtait pour savoir si elle allait rester ou partir avant de faire le sixième. On a tous eu ces moments, mais au bout du compte, on se rend bien compte de la chance qu’on a d’avoir ces rôles. Le truc, c’est que si vous arrêtez de jouer un rôle à disons 14 ou 15 ans, après vous aurez du mal à trouver de bons rôles pour ados qui vous emmèneront encore plus loin. Donc pour nous, ça n’aurait eu aucun sens d’arrêter. On a juste eu de la chance parce qu’ils ne veulent pas nous remplacer et on ne veut pas partir. (rires)


Cela va créer un précédent pour les studios.

Je pense oui. Je crois que beaucoup de studios pourraient prendre exemple sur la manière dont Warner Bros s’est occupé de cette franchise, dans le sens où ils ont fait totalement confiance aux réalisateurs et aux producteurs et tous ceux qui y ont travaillé. D’habitude, pour d’autres films, dont certains sont en tournage en ce moment, on entend des histoires sur les studios qui envoient des notes tout le temps sur tous les rushs qu’ils ont reçus. Je crois que la première fois que j’ai pris conscience de l’existence de ces notes a été quand j’ai réenregistré quelques uns des dialogues pour la première projection au studio, après le tournage. C’est là qu’ils se lancent dans leur opération « Je ne crois pas que cette partie de l’histoire soit assez claire » ! Parce qu’ils ont un type génial qui n’a jamais lu un seul des livres, donc il regarde les films et demande « Qui c’est ça ? ».


Comment est-ce pour un jeune acteur en herbe de grandir à l’écran avec un nouveau réalisateur à chaque film ? Vous avez eu David Yates pour les derniers, mais pour vos débuts, ça changeait tout le temps.

Pour être honnête, c’était génial, parce que je me souviens que quand Chris m’a dit pendant le tournage du deuxième film qu’il partait, ça m’a rendu triste et je me suis dit que c’était horrible. Mais en fait, ça s’est avérée être la meilleure chose qui puisse arriver à la franchise. Ca a permis de s’ouvrir sur d’autres visions créatives quand d’autres personnes nous ont rejoints.


Je crois que le fait qu’Alfonso (Cuaron) ait réalisé Harry Potter et le prisonnier d’Azkaban n’était pas seulement une bonne chose pour lui, mais c’était également très intelligent de la part des producteurs, particulièrement David Heyman qui a tenu un rôle clé dans la venue de ce nouveau réalisateur. Il venait de terminer Y Tu Mama Tembien (Et … ta mère aussi - 2001) et ça a joué en notre faveur avec les critiques d’avoir sur cet opus quelqu’un dont l’un des films indépendants a connu le succès. Ça a permis aux gens de nous voir sous une lumière différente.


L’arrivée de David Yates pour le cinquième film était également une excellente chose parce que ça montre que nous n’avons pas peur de prendre des risques, parce que beaucoup de gens ont vu son arrivée comme telle. Je crois que ce qui nous a vraiment convaincu de l’embaucher, c’était sa série Jeux de pouvoir, ça fait six épisodes et l’histoire y est pourtant très profonde. Et c’est ce dont nous avons besoin pour un film Harry Potter. J’ai toujours dit que David avait la capacité de voir un film entier en une seule image, et c’est une qualité essentielle pour un réalisateur. Donc oui, c’était vital de changer de réalisateur, et en même temps, intéressant parce qu’une fois que David a fait le 5, il a fait le six et prendre quelqu’un d’autre pour faire le septième aurait été trop risqué, parce que tout ce qui se déroule dans Les Reliques de la Mort est mis en place dans Le Prince de Sang-Mêlé. Donc si quelqu’un de nouveau était arrivé, il n’y aurait pas eu de continuité et ça aurait été une erreur.


Cela fait déjà quelques mois que le tournage est terminé. Comment vous êtes-vous acclimaté au fait que ce soit fini ? Je sais que vous avez dit que votre dernier jour avait été dévastateur. Vous êtes-vous remis en tournant un autre film ? Est-ce la meilleure façon de faire ?

Je crois oui. J’ai été dévasté sur le moment. J’ai pleuré pendant peut-être deux heures, mais quatre heures après, j’étais dans un avion à lire le script de The Woman in Black et j’en suis à peu près à la moitié du tournage. Donc je suis vite passé à autre chose. Et puis 10 ans c’est long pour un même personnage. Ça fait plaisir de s’en aller sur ce qui me semble être une très bonne note. Le film à l’air de bien se porter et le dernier sera épique, je suis excité à l’idée de voir si les gens vont l’aimer. Je me sens très chanceux d’avoir pu interpréter ce personnage pendant si longtemps. Et je suis fier d’avoir fait partie d’une franchise qui a acquis une certaine renommée pour la qualité de ses films.


Est-ce que le personnage d’Harry Potter vous a posé un challenge pendant tous les films ou vous êtes-vous vous-même lancé des défis ?

Une chose intéressante s’est produite quand j’ai vu le sixième film, j’ai été tellement déçu de ma performance que … ça m’a un peu sonné. Ma propre interprétation m’a totalement ennuyé. Il n’y avait pas de variété ni quoi que ce soit de particulièrement intéressant dans ce film qui était pourtant bon, si bien que ça été le coup de pied au derrière dont j’avais besoin pour commencer les Reliques de la Mort et en faire le meilleur film. Donc je crois que le plus gros challenge cette fois-ci a été de dépassé cette déception.


Vous avez beaucoup de scènes émouvantes dans ce film. En particulier celle où vous visitez votre chambre sous l’escalier. Qu’avez-vous ressenti ?

C’est une scène douce et légèrement nostalgique. On l’a tournée très tôt. Et pour ceux qui étudient le cinéma j’aime le pseudo-symbolisme du moment où je prends le petit soldat parce qu’Harry est sur le point d’en devenir un et il le sait. Je suis juste déçu de ne pas avoir dû me recroqueviller plus pour rentrer dans cette minuscule pièce dix ans après.

Lors du premier film, vous ne saviez évidemment pas comment allez se terminer les livres ni même à quoi ressemblerait les tomes six et sept. A moment, ils ont dû vous dire « Voilà le script pour les Reliques de la Mort », mais ont-ils attendu que vous ayez fini Le Prince de Sang-Mêlé pour vous le donner ?


Oui, je crois qu’ils n’avaient même pas commencé à l’écrire quand nous avons fini le tournage.

Vous en saviez beaucoup à l’avance ?

Pour être honnête, c’est toujours un peu le chaos sur les plateaux ciné, et des choses ont constamment été réécrites pour ces derniers films. Des scènes étaient coupées, puis réintégrées et puis massivement modifiées, donc par moment, on ne savait pas ce qu’on ferait le lendemain. On ne savait jamais comment aller se terminer la franchise. Quand on tournait le premier, on savait ce qui allait se passer jusqu’au numéro 4. Lorsqu’on filmait le troisième film, c’est moi qui ait dit à Gary Oldman (SPOILER !) que Sirius mourrait. Alors pendant qu’on faisait toutes ces scènes et qu’on établissait une relation, il savait que son personnage allait mourir. Mais on n’a jamais laissé ce fait nous affecter, et au moment où nous sommes arrivés à ce livre, on avait déjà plus ou moins l’habitude de laisser ça de côté.


Quand avez-vous appris qu’il y aurait une scène de danse ?

David nous l’a en quelques sortes mentionnée. Il a dit « Je veux qu’il y ait une scène où toi et Emma dansez. » Je lui ai répondu « Euh, ok, d’accord. C’est dans le livre ça ? Okay. Comme tu veux David. Ça me va. » (Rires) Et puis il a dit qu’un chorégraphe allait venir. J’ai pensé que s’il n’y avait que moi et Hermione à danser, il n’y avait pas besoin de choré. Donc on a eu quelques cours de danse pour apprendre à danser le slow et ça m’a aidé. Ensuite on a juste laissé les choses se faire. Quand j’ai regardé le film pour la première fois, j’étais avec une amie et quand la chanson de Nick Cave a démarré, je me suis tourné vers elle et je lui ai dit qu’Harry Potter n’avait jamais été aussi cool. Et elle répondu, « Oui, mais ça non » quand je faisais ma chauve-souris Disco. (Rires ) J’espère que je vais m’améliorer avant d’aller à Broadway !


Question un peu plus technique. Il y a une scène où vous jouez de multiples versions de vous-mêmes. Comment faites-vous et que prenez-vous comme point de référence ?

En fait on utilise des caméras à ‘motion-control’, qui sont des caméras contrôlées par ordinateur pour qu’elle puisse répéter le même mouvement à chaque fois. On tourne la scène une fois et je me tiens à un endroit, puis on recommence l’opération pour toutes les versions de moi, et on les superpose les unes sur les autres. On a dû faire 95 prises de cette scène, pas parce que j’y étais nul mais parce qu’il fallait capturer toutes les positions. Et si je me tenais un centimètre trop sur la gauche, je me retrouvais superposé avec un autre moi. Ça a pris du temps mais au final ça rend vraiment très bien.

Comment ça se passe du point de vue de l’acteur ?


On répète avec les vrais acteurs, on les filme et ensuite je les imite autant que possible. Pour Rupert et Emma ça n’a pas été difficile. (Rire) J’ai réussi à faire trois personnages en trois prises chacun mais pour les autres il y en a eu 9 ou 10. Emma et Andy (Linden aka Mondingus) sont les deux personnes que j’ai réussi à imiter le plus rapidement. Quant à Rupert, ça a été un véritable cauchemar. Il y a plein de choses inattendues chez Rupert. Pas particulièrement dans cette scène, mais dans la scène où on arrive à Burrow et où tout en étant dans la peau de Ron, je me précipite vers Hermione, et je cours/marche bizarrement. Ron roule des hanches quand il marche, ce qui est particulièrement étonnant. C’était assez délicat. Et pour Clémence j’ai fait quelque chose de français. (Rires)

Dans la peau de qui vous sentiez-vous le plus à l’aise ?

Rupert, même s’il a été le plus difficile à jouer. Il est du genre décontracté et quand vous essayez d’habiter cette présence physique, c’est très relaxant. Malgré le fait que vous devez prétendre être lui, vous devez faire taire vos inquiétudes et vivre dans le monde de Rupert un petit moment, ce qui un endroit très agréable à vivre.


ATTENTION SPOILERS ! Les deux prochaines questions révèlent de gros spoilers, y compris le moment où s’arrête la première partie des Reliques de la Mort. Si vous n’avez pas lu le livre et/ou que vous préférez avoir la surprise, n’allez pas plus loin !

Vous avez mentionné plus tôt que le script avait été retravaillé plusieurs fois pendant que vous tourniez. Dans une interview David précise également qu’il n’a pas eu beaucoup de temps pour la pré-production, le story-board et tout le reste … même si c’est cette fois-ci vous avez eu plus de temps, avez-vous plus eu l’impression de faire les choses à la volée ?

Absolument. Il a eu moins de temps parce que la sortie du sixième film a été repoussée à Novembre 2009 et que les producteurs ont voulu que David s’occupe plus de la post production sur Le Prince de Sang-mêlé que du lancement du film suivant. Ce film était le plus chaotique que nous ayons fait, ce qui est compréhensible quand on sait qu’on en a tourné deux en même temps. Je crois que la pression nous a un peu entravés parce qu’on était tous conscients que c’était le dernier. Il ne fallait donc rien rater.


Parfois on se couvrait plus ou moins en disant « On pourrait faire ça comme ça, et ci comme ci. On pourrait faire la coupure ici. » Des fois, on remettait le problème à plus tard. Ça nous a un peu freinés par moments. David, pas particulièrement. Mais au bout d’un moment, il faut passer au dessus de ces inquiétudes, et c’est ce qu’on a fait. Quant à la coupure du film, je crois qu’elle tombe parfaitement. A la base dans le script, le film s’arrêtait juste après qu’on soit allés au manoir Malfoy et qu’ils poussent un peu mes cheveux pour voir la cicatrice, et bien qu’il y ait un peu de suspense, il n’y avait rien au niveau émotionnel, alors que la scène de la mort de Dobby est très émouvante et on passe tout de suite à la séquence où Ralph (Fiennes) profane la tombe de Dumbledore. Il y a même un côté thriller, ça donne une très bonne combinaison.

La mort de Dobby a dû être quelque chose de difficile, puisque bien entendu, il n’est pas réel. Etait-ce difficile à jouer ? Avez-vous utilisé une marionnette ?

On utilisait une poupée et actrice de petite taille appelée Diane qui (prends une voix râpeuse) parle comme ça, et a des cheveux blonds en brosse. Elle ressemble un peu à Annie Lennox. Et c’était une scène étrange, perturbante.


Harry Potter est Copyright © Warner Bros. Pictures Tous droits réservés. Harry Potter, ses personnages et photos de production sont la propriété de Warner Bros. Pictures.



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