Harry Potter et les Reliques de la Mort : Emma Watson nous parle du film (spoilers)
L’interview d’Emma Watson par le site Comingsoon a commencé par une question qui brûle les lèvres des intervenants…
Evidemment je dois commencer avec les baisers.
Emma Watson : Evidemment ! (rires) Par quoi d’autre commencer ? Que voulez-vous savoir ?
J’ai entendu dire que le plateau avait été fermé, et que Rupert avait été mis à la porte pour l’occasion.
Effectivement. C’était déjà suffisamment bizarre sans qu’en plus tout le monde puisse venir regarder.
Etait-ce une expérience étrange ?
C’était la chose la plus bizarre que j’ai jamais faite, et en plus ils ne nous avaient mis au courant pour la peinture corporelle argentée que la veille. C’était genre « Oh, au fait, j’espère que ça ne vous dérangera pas mais on aimerait que vous soyez torse nu et recouverte de peinture argent. » Je me suis dit « Ookay » c’est pas comme si c’était pas déjà étrange avant. (rire) Donc oui, ça l’était. Heureusement, Dan est très drôle et très bavard donc on a pu en rire. Pour ce qui était d’embrasser Rupert, eh bien, il est un peu moins bavard donc je me disais tout le temps « Oh mon Dieu, à quoi il pense ? » Parce qu’avec Dan, je savais exactement à quoi il pensait, c’était plus facile.
Il a même dit que vous étiez du genre féroce.
C’est ce que je n’arrête pas d’entendre, et je ne sais pas quoi dire. Danny m’a même dit que j’étais « un animal », donc oui, je suppose que j’étais tellement inquiète que ça devienne embarrassant que j’ai fait comme je l’ai senti pour que ça soit aussi réaliste que possible.
Qu’est-ce que vous avez ressenti par rapport au fait d’être éloignée de Poudlard dans ce film ? Etait-ce très différent ?
Complètement. C’est comme si on tournait un tout autre film, c’était sympa. Cela voulait dire que ça ne devenait pas ennuyeux après six films de ce genre. C’est agréable d’avoir quelque chose d’un peu nouveau.
Du fait que vous avez tous les trois travaillez ensemble sur huit films et pendant si longtemps, ce n’est pas difficile de garder un peu de nouveauté ?
C’est la chose la plus difficile à faire. Ce qui est bien avec Les Reliques de la Mort, c’est que comme on l’a tourné successivement au Prince de Sang Mêlé, on est repartis avec l’impulsion créée dans ce film et il y avait donc cette espèce de chaos qui a flotté d’un film à l’autre. Et on avait tellement à faire qu’on n’avait pas le choix, on devait être rapide et être au top. La cadence s’est un peu accélérée, ce qui nous a bien aidé nous en tant qu’acteurs, parce quand c’est trop lent, c’est dur de renouveler sa performance. Quand vous êtes resté(e) assis(e) dans votre caravane pendant trois heures, ce n’est pas évident de vous remettre dans le jeu.
Il y a beaucoup de moments très subtils dans votre performance. Avez-vous plus d’opportunité pour vous exprimer ?
Définitivement, et j’ai eu un rôle plus grand. J’ai encore eu plus la possibilité de le développer et de m’y plonger. Dan m’a époustouflée, particulièrement avec toutes ces cascades qu’il a du faire dans ce dernier film. Il est intrépide. Il saute du haut d’un immeuble notamment, et je suis estomaquée tellement il y va à fond. C’est admirable.
Vous interprétez le même rôle depuis que vous avez neuf ans, et je ne sais pas qu’elles étaient vos attentes à ce moment-là, mais à ce jour, tout ceux qui vous voient dans les trois derniers films disent, « Bien sûr qu’elle continuera le métier d’actrice », mais vous étudiez également dans un autre domaine. Que ressentez-vous à ce propos ? Quand vous aurez terminé le semestre, aurez-vous un rôle ?
Je veux être une femme de la Renaissance. Je veux être douée dans plusieurs domaines. Je m’épanouis dans la variété. J’adore faire des choses nouvelles. C’est vraiment fatiguant quand les gens disent, « Vous abandonnez. On dirait que vous ne jouerez plus. » Non, pas du tout, je veux juste finir ma scolarité, à mon rythme. Je viens de finir un petit film intitulé My Week with Marilyn (Weinstein Production) avec Eddy Redmayne et Michelle Williams. Je n’ai tourné que pendant deux jours mais ça c’est vraiment très bien passé.
Maintenant que vous avez fait tous ces films, y a-t-il encore des éléments de jeu d’actrice que vous aimeriez apprendre, même avec l’éventail d’expériences que ça vous a procuré ?
J’ai de la chance parce que mon expérience, elle a été acquise sur le tas. Je sais comment fonctionnent les plateaux de cinéma, les équipes de tournages, les effets spéciaux. J’ai beaucoup d’expérience, mais j’aimerais vraiment apprendre la technique d’approche sur un travail avant d’arriver sur le plateau.
Votre personnage est un modèle pour les jeunes filles. Ayant commencé jeune, quand avez-vous pris conscience de cet impact, est-ce ça vous affecte et comment vous le gérez ?
J’ai de plus jeunes frères et sœurs, pas avec Harry Potter mais avec d’autres films, ils les regardent jusqu’à connaître les dialogues. Je regardais ma petite sœur le faire. Je me demandais « Est-ce que les enfants font ça avec Harry Potter ? Est-ce qu’ils m’imitent ? » Et quand j’ai réalisé ça, je me suis dit « Voilà qui intéressant. C’est pas rien. » (rire)
Pouvez-vous nous en dire un peu plus à propos du tournage de l’épilogue ?
Bien sûr ; c’était un véritable défi, il y en avait tellement dans ces deux derniers films. Prétendre que j’avais des enfants, et jouer mon rôle de mère c’est vraiment ce qu’il y a de plus bizarre. C’était si étrange, et vraiment pas facile. « Est-ce que je fais ça bien ? Comment est-ce que je fais… ? » C’était dur de savoir comment s’y prendre. Les prothèses sont affreuses. Jamais… Je vais éviter de faire un film avec des prothèses, comme si ma vie en dépendait. Je suis contente d’y avoir goûté, suffisamment pour savoir que c’est horrible. (rire)
Quand Chris Columbus vous a choisis tous les trois, il a mis dans le mille. Est-ce que des fois ça vous paraît incroyable et improbable ?
Oui. Quelqu’un m’a dit l’autre jour « Et si l’un d’entre vous avait pris beaucoup de poids ? » ou « Que serait-il arrivé si vous ne jouiez plus bien votre rôle ? » ou je sais plus, et j’étais là « Euh… » Je n’ai jamais considéré cette possibilité. Il aurait pu arriver n’importe quoi, et on semble s’être bien débrouillés. On a l’air bien. Donc oui, ça a l’air improbable qu’après avoir été choisis à l’âge de neuf ans, on puisse encore tenir ce rôle dix ans après. C’est remarquable, très bon choix.
Quel est votre meilleur souvenir sur ces films et à l’inverse, le pire ?
On va commencer par le pire tout de suite. C’était dans le deuxième film, on est lâchés par un dragon dans un lac et je crois que c’était en janvier ou février. Le lac n’était pas chauffé, et puisque dans la scène suivante, on devait se changer, on ne portait rien en dessous. J’ai eu de la chance. La partie inférieure de mon corps était habillée de Thermolactyl. Il faisait si froid.
Je crois qu’à un moment, Rupert a même cru que son cœur s’était arrêté de battre. Je déteste plus que tout avoir froid, donc ça été la journée la plus mémorable en ce qui me concerne. Je me disais que j’avais hâte que ça se termine. On a passé la majeure partie de la deuxième moitié du final trempés, et ce jour-là à Leayesden – même si je suis sûre que ça rendra très bien avec tout l’argent que la Warner mettra dans la post-production – ce n’était pas chauffé. Enfin, je vais arrêter de me plaindre. (rire) Mon moment préféré … vous savez quoi ? Le premier film, mais si je n’avais que dix ans, je rappelle l’excitation et l’émerveillement à tel point que je venais à Leayesden tous les jours juste, impatiente par ce qui allait venir. A chaque fois que j’arrivais sur un nouveau plateau, ou que quelqu’un faisait quelque chose de nouveau, l’excitation en devenait écrasante. Ce film s’est fait comme ça (claque des doigts). J’en ai gardé plein de souvenirs géniaux.
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