Aion, la Daevine comédie d’Aelith et Missanaï : un moment de solitude
Finalement, nous nous en sortons plutôt bien.
Visiblement, notre fier passé oublié nous a illustré auprès de Daevas de grande renommée. Quelle gloire. Et quelle misère aussi, que les principales intéressées soient moins informées de leurs exploits que leurs interlocuteurs. Enfin, prenons le bien dans le mal, cela nous permet depuis quelques largesses autrefois inaccessibles.
Le pendant de cette découverte progressive, c’est que, comme le dit l’adage, « qui peut le plus peut le moins ». La première fois que j’ai entendu ladite maxime, j’ai vu dans le regard de mon vis à vis cette lueur significative qui disait très clairement : toi ma bonne pomme, c’est pour ta poire cette histoire. Pas manqué. Et Aelith d’être embrigadée comme moi dans un plan relativement douteux.
Je suis toujours stupéfaite cela dit de ma faculté à diminuer les dégâts par quelques mots doctement choisis. Oui parce que je parle d’un plan douteux alors qu’en réalité, c’est une succession de missions toutes plus risquées les unes que les autres, alternant les envois à l’autre bout du désert pour tuer un homme « presque pas accompagné » par une trentaine de créatures aussi laides que la semelle de mes bottes après une randonnée hivernale, et les expéditions sauvages pour punir les quelques trublions gêneurs, si nombreux qu’au final c’est nous qui constituons les trublions gêneurs, et eux les véritables maîtres du territoire.
Heureusement que j’ai appris à voler. J’ai du moins appris à faire apparaître mes ailes, pour le vol ce fut plutôt une gestion improvisée qu’un véritable apprentissage, un peu comme lorsqu’on retire les petites roues avant d’apprendre à pédaler. Toujours est-il que ces appendices sont fort pratiques, lorsque la mission tourne, de manière vraiment fortuite, à notre désavantage. Un Base Jump avant l’heure, sans parachute, et diablement salvateur dès lors qu’ouvrir les ailes devient un réflexe en cas de chute.
Parlant de chute, j’ai la dernière expérience en tête. Une chute non pas physiquement quantifiable – encore que....-, mais l’apprentissage à la dure de certaines lois qui, lorsqu’elles nous tombent sur le râble, nous paraissent d’un stupide affirmé. Sachant enfin pour la première fois où se trouvait une brèche, portail éthéré permettant de passer d’Elysea, la terre des braves, à Asmodéa, territoire des bovins hargneux qui se piquent de nous déclarer la guerre à chaque rencontre, j’étais réjouie de pouvoir créer la surprise chez eux, et probablement laminer un peu le moral de quelques autochtones une fois sur place.
En matière de surprise, j’ai été la plus fournie. Tout d’abord, j’ai passé confiante ce cercle nébuleux. Juste avant de me rendre compte qu’Aelith, théoriquement collée à mes basques, n’avait pas pu passer. En raison d’un mauvais karma, d’un poulet mal sacrifié ou d’une fête où j’aurais abusé de la clémence des dieux, voilà que le portail s’est refermé juste après mon passage, juste avant celui d’Aelith. Me voici donc seule, en territoire ennemi, apparue en plein centre d’un combat entre trois d’entre eux et quelques cochons pas vraiment dangereux.
Le bon point, c’est que j’ai vraiment créé la surprise chez l’ennemi. Le mauvais, c’est que ces pisse-vinaigre n’ont vraiment pas l’air enclins à l’humour. Jamais je n’avais pensé qu’une armure pouvait être aussi rapidement, et autant, bosselée. L’état de la mienne m’a offert des trésors de révélations sur ce chapitre. La prochaine fois, je crois que je tiendrais ma compagne par la main au moment de passer la brèche, afin d’être sûre. Et gare à l’idiot qui voudrait sous-entendre quoi que ce soit d’inconvenant.....
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