Nope : L’humanité observée à la loupe selon Jordan Peele

Jordan Peele présentera son prochain Nope à partir du 10 août 2022 dans les salles françaises (le 22 juillet aux States) et ce dernier décrit sa nouvelle oeuvre cinématographique comme étant une analyse de "l’addiction de l’humanité au spectacle" et de "la nature insidieuse de l’attention"...

"J’ai commencé par vouloir faire un film qui mettrait le public dans l’expérience immersive d’être en présence d’un OVNI", a expliqué Peel lors d’une interview pour le numéro d’août 2022 de Empire Magazine. "Et je voulais faire un spectacle, quelque chose qui promouvrait ma forme d’art préférée et ma façon préférée de regarder cette forme d’art : l’expérience cinématographique. En commençant à écrire le scénario, j’ai commencé à creuser la nature du spectacle, notre addiction au spectacle, et la nature insidieuse de l’attention."

Daniel Kaluuya (Get Out) et Keke Palmer (Lightyear) mènent le projet dans les rôles de OJ et Emerald Haywood, les frères et sœurs exploitants d’une entreprise hollywoodienne d’entraînement de chevaux et descendants présumés de l’homme à cheval représenté dans ce qui est considéré comme le premier film jamais réalisé : Le cheval en mouvement d’Eadweard Muybridge, datant de la fin du XIXe siècle. À bien des égards, Nope représente une réponse à l’injuste anonymat de l’homme noir qui a rendu Muybridge célèbre.

"Nous savons qui est Eadweard Muybridge... mais nous ne savons pas qui est ce type sur le cheval. C’est la première star de cinéma, le premier dresseur d’animaux, le premier cascadeur jamais filmé, et personne ne sait qui il est ! Cet effacement fait partie de ce que les personnages principaux de ce film essaient de corriger. Ils essaient de revendiquer leur place légitime dans le spectacle. Le film traite également de la nature toxique de l’attention et du caractère insidieux de notre dépendance humaine au spectacle."

Lorsque les visiteurs cosmiques surgissent de nulle part et commencent à faire toutes sortes de ravages surnaturels, OJ et Emerald élaborent un plan pour filmer l’OVNI et s’enrichir grâce à la preuve que la vie existe bel et bien au-delà de notre petite bille bleue. À cette fin, ils font appel à un vieux professionnel de la cinématographie joué par Michael Wincott. Heureusement, Peele dispose de son propre directeur de la photographie, Hoyte van Hoytema, dont le CV comprend des films de genre ambitieux comme Interstellar, Spectre, Ad Astra et Tenet.

"Dans un film qui traite de la capture d’un ovni sur pellicule et de cette aventure, la première chose que j’ai demandée à Hoyte, c’est : « Si tu devais capturer la séquence la plus importante de tous les temps, comment le ferais-tu ? » Et nous l’avons abordé comme ça. Nous avons donc en quelque sorte abordé la réalisation du film comme une aventure dans le film. Nous avons tourné un tiers en IMAC, qui est une expérience totalement immersive, et le reste en 65mm, et il a fait un travail magnifique."

"Je suis obsédé par les Easter Eggs", a-t-il poursuivi. "Je suis obsédé par la connexion. J’aime récompenser la personne qui veut venir et juste regarder un film et l’oublier. J’aime récompenser la personne qui veut le regarder 100 fois. Donc oui, j’ai été profondément dans ce film, et je pense que c’est probablement le choix du public de savoir jusqu’où il veut aller."

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