Utama - La terre oubliée : La critique

 Date de sortie : 11/05/2022
 Titre original : Utama - La terre oubliée
 Durée du film : 1 h 28
 Réalisateur : Alejandro Loayza Grisi
 Scénaristes : Alejandro Loayza Grisi
 Interprètes : José Calcina, Luisa Quisle, Santos Choque

Lorsqu’on est cinéphiles, il n’y a pas de plus grand bonheur que de tomber sur un film dont n’attendait pas grand-chose et qui finit par nous conquérir pour toutes ses qualités artistiques et Utama fait immanquablement partie de cette catégorie.

Ainsi, l’intrigue est centrée sur Virginio et Sisa, un couple âgé d’éleveurs de lamas habitant les hauts plateaux boliviens. Attachés à leur mode de vie traditionnelle, ni l’exode des autres habitants de la région, ni la sécheresse qui perdure, ne parvient à les pousser à partir à leur tour. Alors que Virginio semble souffrir d’une toux chronique de plus en plus handicapante qu’il cache à sa femme, leur petit-fils Clever vient séjourner avec eux pour les pousser à venir le rejoindre en ville.

Le film débute doucement en nous faisant partager le quotidien de nos deux éleveurs. Si l’amour qu’ils se portent nous attendrit, c’est la beauté des paysages qui les entoure qui nous happe en premier lieu dans le récit. Grace un travail remarquable sur la photographie afin de sublimer la lumière et les couleurs de l’environnement, on se retrouve transporté dans une Bolivie aride, mais toujours aussi époustouflante de beauté.

Malheureusement, à l’image de la vie de tout un chacun, l’amour n’est malheureusement pas suffisant pour face aux difficultés de la vie, et dans la lignée des personnages de vieux bougon emplis de fierté comme sait si bien les camper le grand Clint Eastwood, cela va amener Virginio à avoir des relations de plus en plus conflictuels avec sa femme et son petit-fils.

Très vite, l’histoire particulière de nos deux éleveurs de lamas vient s’inscrire dans les enjeux plus universels : est ce que nos idéaux et nos croyances doivent prendre le dessus sur ce qui semble inéluctable ? Que doit-on transmettre à nos héritiers pour qu’ils se souviennent de nous ? Pourquoi l’Amour reste-t-il plus fort que le mensonge ? À cela s’ajoute les enjeux tristement contemporains que sont les impacts du réchauffement climatique sur le mode de vie de nombreux habitants de notre planète qui permettent à Utama d’atteindre nos cœurs et de le percevoir non plus comme un modeste film d’auteur, mais tout simplement comme un grand film qui nous laisse un souvenir impérissable.

Finalement, on ne peut que vous conseiller de vous fier à la sublime affiche du film et de foncer dans les salles obscures pour profiter d’un spectacle dont la beauté n’est pas seulement visible avec les yeux, mais aussi avec le cœur.

Dans l’immensité des hauts plateaux boliviens, Virginio et Sisa veillent sur leur troupeau de lamas. Jusqu’ici, rien n’a pu les détourner de cette vie âpre, héritée des traditions : ni leur âge avancé, ni le départ des habitants de la région, chassés par la sécheresse. Aussi accueillent-ils avec méfiance la visite de Clever, leur petit-fils de 19 ans, venu les convaincre de s’installer en ville avec le reste de la famille. Réticent à l’idée de quitter sa terre, Virginio se montre inflexible. A tel point que le jour où il tombe gravement malade, il décide de le cacher à Sisa et Clever…

 Photographie : Barbara Alvarez
 Montage : Fernando Epstein
 Musique : Sergio Prudencio, Fernando Cabrera
 Producteur : Alma Films
 Distributeur : Condor distribution

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